Sri Ranjit Maharaj

Sri Ranjit Maharaj

Sri Ranjit Maharaj nació el 4 de enero de 1913. A la edad de 12 años encontró a su Maestro, Siddharameshwar Maharaj, un gran Maestro casi desconocido en su propia época. Siddharameshwar Maharaj murió a la edad de 48 años, en 1936. Ranjit Maharaj no comenzó a enseñar hasta 1983, a la edad de 70 años, cuando un número creciente de buscadores se presentaban a su puerta. Lo que distingue sus enseñanzas es su simplicidad y su inmediatez. En esta tradición se sintió que la enseñanza debía estar disponible para todos, con ejemplos cotidianos, y sin conceptos complicados. Las vidas de estos dos maestros tienen características similares. Hay una abertura a todos y sus vidas personales son simples, sin consideración por el confort físico o la adulación. Ranjit Maharaj ha vivido en el mismo apartamento de una sola habitación durante 55 años, y sólo ha dejado la India cuando fue invitado a enseñar en occidente por sus estudiantes occidentales. Los tres aspectos principales de la enseñanza son: 1º la comprensión a través de los diálogos, 2º la meditación del mantra, y 3º el culto.

Entretiens avec Ranjit Maharaj

RANJIT MAHARAJ

Ranjit Maharaj
Bretagne, 1996

Entretiens avec Ranjit Maharaj
Paris, 17 Mai, 1998

Cuestion : J’adhère complètement à ce que vous dites Maharaj, mais parfois dans le lâcher-prise du sommeil, j’éprouve un sentiment intense, je me vois à la porte de la mort. Je sais que c’est une ouverture merveilleuse, mais en fait j’ai une réaction de panique et en dépit de toutes mes pratiques de méditation, ce sentiment de peur perdure. Comment vaincre cette peur de disparaître, de me fondre ?

Ranjit Maharaj : C’est parce que vous ne voulez pas être cela. À cause de l’ignorance, vous vous demandez : ” si je quitte ceci, que va-t-il se passer ? “, mais puisque tout cela n’est pas vrai, pourquoi s’inquiéter ? Pourquoi avoir peur de ce qui n’est pas, peur de quitter ce rien ? Ce qui n’est pas, ne sera jamais. Vous acceptez cette peur dans votre mental car vous pensez que le monde est vrai. Cette peur est due à un manque de compréhension, elle est créée par le mental qui ne veut pas mourir. Vous vous demandez ce qu’il va rester si le mental meurt, mais dans le sommeil profond, que reste-t-il ? dites-moi ? Rien. De même ici, si vous dormez au monde, comment la peur pourrait-elle se maintenir ? Alors que vous êtes dans l’état de veille, dites-vous que tout cela n’est pas vrai. D’ailleurs même si dans l’état de veille vous affirmez que le rêve est vrai, cela ne le rendra pas réel pour autant ! Peut-il, par exemple vous revenir une fois qu’il a disparu ? Tant que la peur est là, cela veut dire que le mental n’accepte pas que tout n’est rien, que tout est faux. C’est la faiblesse du mental, mais il doit l’accepter. Tant que celui-ci se maintient, l’ego se maintient également. L’ego fausse votre vision mais dès qu’il disparaît, la réalité est là. Il dissimule la réalité car il dit : ” je suis quelque chose “. Enseignez-vous à vous-même que ” je ” n’existe pas, je ne suis pas. Si vous n’êtes pas, les autres ne sont pas non plus. Mais si vous dites : ” je suis ceci, ce corps ” etc. alors les autres apparaissent aussi comme étant vrais. Oubliez la peur. ” Je n’existe pas ” alors qui d’autre pourrait être ? Seule la réalité est. Si la peur est là, c’est qu’il y a une faute de compréhension. Renforcez votre mental jusqu’à ce que la peur disparaisse, elle n’existe que parce que vous pensez que le monde est réel. Si vous tuez le serpent, la peur disparaîtra ; peut-il encore vous effrayer lorsqu’il est mort ? Il n’y a ni bon ni mauvais car il n’y a rien, et si vous ressentez cela profondément, vous n’aurez plus peur. En fait le serpent n’a jamais existé, mais tant que vous avez peur, cela veut dire que vous le considérez comme réel. Le mental est terrible, car il crée la peur ! Oubliez la peur et vous êtes hors des griffes du mental, vous serez non-mental. Non-mental veut dire pas de concepts. Enseignez à votre propre mental que rien n’est vrai, la peur disparaîtra alors.

Q : Vous parlez toujours d’oublier, je voudrais savoir comment oublier.

RM : Quand vous dormez, vous oubliez, n’est-ce pas ? De même, dormez au monde alors que vous êtes éveillé, comprenez simplement qu’il n’est pas vrai. Tout est zéro ! En philosophie vous devez comprendre votre propre mort : ” je n’existe pas “. C’est cela la philosophie. Tant que vous pensez : ” je suis là “, vous ne pouvez pas oublier. Dans un rêve, vous faites tant de choses mais existent-elles ? Quand vous vous réveillez, dites-vous : ” j’ai fait quelque chose de bon ou de mauvais ” ? De même, alors que vous êtes éveillé, comprenez que ce que vous faites, ce que vous êtes n’est rien, tout est faux ! Où êtes vous, pouvez-vous me le montrer ? Êtes-vous le corps, le mental ? Que pouvez-vous montrer quand tout cela n’est rien ? Tant que le corps est là, vous devez agir et ressentir ; faites-le mais en sachant que ce n’est pas vrai. Tant que les yeux sont là, ils doivent voir, mais sachez que ce qu’ils voient n’est pas vrai. Tout ce que je peux voir et ressentir n’est pas la réalité. La douleur arrive au corps, elle doit venir, mais comprenez que c’est au corps qu’elle arrive et pas à moi. Essayez de vous désidentifier du corps : ” ce n’est pas ma douleur, le corps n’est pas moi. ” Votre conviction profonde doit être : ” ce n’est pas mon corps, je ne fais rien, je ne suis rien, je n’existe pas. Je ne suis ni le nom ni le corps ni le mental. ” Agissez avec tous ces instruments mais comprenez que vous n’êtes pas eux. C’est ce qu’on appelle le non-conditionné, le non-attaché. Vous prenez ces conditions comme étant vous-même et vous dites : cela est mien etc. Par exemple, un homme et une femme qui ont eu un enfant chacun de leur côté avant de se marier, disent : ” celui-ci est le mien, celui-là le tien. ” Ils ne comprennent pas qu’ils sont Un, l’ego fait toutes ces séparations alors que tout n’est qu’Un. Tous sont vous-même, si vous comprenez cela, à qui adresser de bonnes ou de mauvaises paroles ?

Q : Comment oublier ce qui n’existe pas ?

RM : C’est très facile d’oublier ce qui n’existe pas. Quel nom donnerez-vous au fils d’une femme stérile ? Il n’existe pas, il n’y a donc pas de problème. Supposez que vous faites un rêve, au réveil vous l’oubliez instantanément, n’est ce pas ? Quand vous comprenez que rien n’est vrai, comment les choses peuvent-elles persister ? Comment oublier ce qui n’est pas ? Par la compréhension, vous oubliez tout. Le monde n’existe pas. Même les scientifiques disent que le monde que vous voyez n’est nulle part. Par un simple changement d’état, dans le sommeil par exemple, le monde devient zéro. Au réveil il démarre comme une télévision, vous appuyez sur le bouton et le film apparaît, vous éteignez et le film disparaît. Le mental est responsable de tout cela. S’il dit : ” c’est là “, alors c’est là ; s’il dit : ” ce n’est pas “, alors rien n’est. Soyez en certain, tout dépend du mental. Dès qu’il dit que le monde n’est pas vrai, c’est très facile d’oublier. Combien de temps cela prend-il ? Vous n’oubliez pas pour la simple raison que vous le considérez vrai. Vous voyez le rêve mais quand vous vous réveillez, vous dites vous-même qu’il n’est pas réel. De même, quand vous comprenez ce qu’est le monde, où il a commencé et où il finira, vous l’oubliez. L’origine du monde est le zéro, l’espace ; de là un concept a jailli et le monde entier est créé. C’est exactement comme lorsque vous êtes dans le sommeil profond : soudain une pensée émerge et le rêve se déroule. Le monde est un long rêve et si vous comprenez que c’est un rêve, une illusion, que quoiqu’il arrive ce n’est pas vrai, vous l’oubliez facilement. Si vous ne comprenez pas, alors le monde est vrai pour vous. Le mental est un facteur étonnant, il peut passer d’une pensée positive à une pensée négative en un instant, il est toujours changeant.

Si vous oubliez le mental, vous serez heureux ; c’est l’unique facteur qui crée toutes les souffrances et tous les plaisirs également. Comprenez que le mental lui-même n’est pas vrai : mental veut dire pensées, et les pensées vont et viennent. Le mental ne crée que la confusion, rien d’autre. Celui qui est non-mental n’est plus dans la confusion. Essayez d’oublier ce qui n’est pas vrai, c’est le seul remède. C’est ainsi que l’illusion disparaîtra, sinon elle persistera sous une forme ou une autre. Le mental vit dans la peur permanente : ” que va-t-il se passer ou ne pas se passer ? que faire ou ne pas faire ? “. Être ou ne pas être est toujours la question pour chacun de vous. Si la personne qui vous est chère meurt, vous pouvez pleurer et pleurer encore, cela ne vous la rendra pas. Un corps mortel est mort, pourquoi s’en faire ? Vous devez l’oublier ou vous ne pourrez pas vivre dans ce monde. L’oubli est la meilleure des choses, c’est à cette condition que vous pouvez être heureux. Si vous vous souveniez de vos vies passées, vous seriez malheureux pour toujours ! Dans la vie, toutes sortes de choses se produisent, certaines que vous désirez et d’autres pas. Que faire ! Si vous n’oubliez pas dans la vie, vous devenez fou ! C’est pour cela que l’on dit que l’oubli est nécessaire. Combien de temps faut-il pour oublier ce qui est illusion ? Vous oubliez à chaque instant. Quand vous prononcez un mot, un autre arrive aussitôt et vous devez oublier le premier pour pouvoir prononcer le suivant. Le mot n’a pas d’entité, il naît dans l’espace, qui est zéro. Vous entendez ce que je dis mais pour continuer à entendre, vous devez oublier ce que j’ai dit précédemment. Son origine est le zéro et sa destination le zéro. Tout se passe en une fraction de seconde. Si quelqu’un vous insulte, les mots disparaissent aussitôt prononcés mais l’effet s’imprime dans votre mental. Vos ancêtres sont tous morts, où ont-ils disparu ? Où existent-ils maintenant ? Ils n’ont jamais existé, vous ne pouvez donc pas dire où ils ont disparu. Aujourd’hui, c’est le 18 mai, où a disparu le 17 ? Et d’où apparaîtra le 19 ? Vous comptez les jours et les nuits mais ce n’est que votre concept car si vous demandez au soleil combien d’années il a, il vous répondra : ” je ne connais pas les années ! “. Cette base sur laquelle vous comptez toutes ces années, ces va-et-vient, ces apparitions et disparitions, est immuable. Le soleil n’a connaissance de rien.

De la même façon, c’est à partir de l’ignorance que la connaissance est apparue et vous voyez l’illusion entière se dérouler. L’ignorance s’est surimposée à la réalité et de cette ignorance un concept a surgi (la conscience/connaissance) et sur ce concept le monde est créé. Concept veut dire connaissance. Tout le monde fonctionne par la conscience /connaissance, c’est par elle que vous créez et agissez. Prendre naissance est un concept, vous devez ensuite endurer tant de choses durant toute votre vie ! Le concept est la vie, rien d’autre, et quand la vie prend fin, le concept disparaît et tout se termine, rien ne persiste. S’il n’y a pas d’espace, il n’y a pas de mots. À cause de l’espace, les mots et le monde sont apparus. Vous avez créé le monde entier mais, dites-moi, y a-t-il autre chose que les mots dans le monde ? Vous dites que c’est l’Inde, la France ou les États-Unis, mais ce ne sont que des mots, des concepts ! Par les mots, vous en avez tellement fait, et vous avez été si loin qu’il vous est maintenant impossible de vous comprendre vous-même. Comprenez l’origine des mots, où ils commencent, ensuite oubliez-les et la réalité est là. Les mots, c’est à dire la connaissance, ont un grand pouvoir ; à partir d’un seul mot, quelqu’un peut devenir votre ami ou votre ennemi. D’où viennent les mots ? de votre mental. Ainsi le mental est le facteur essentiel, si vous l’orientez vers la véritable chose, c’est à dire la réalité, il devient votre meilleur ami. Si vous le dirigez vers le faux, il vous entraîne en enfer ! Ainsi les êtres réalisés prennent le mental de leur côté, ils en font un ami, et finalement le mental lui-même disparaît et seule la réalité est. Le monde et le mental disparaissent, c’est ça la réalité et c’est ce que vous êtes ! Il n’y a alors plus à s’en faire, car si vous êtes la réalité, comment l’illusion pourrait-elle se maintenir ? Elle n’existe pas de toute façon. Quand vous oubliez la réalité, c’est à dire vous même, le monde apparaît alors dans sa multiplicité.

Les écritures indiennes disent : ” vous avez obtenu une incarnation humaine, si vous réfléchissez et comprenez par le biais du discernement, alors vous n’êtes pas perdu, vous oubliez tout et vous atteignez la réalité, mais si au contraire vous vous oubliez dans l’illusion le monde, vous devrez endurer de nombreuses renaissances (84 millions de naissances) “. Tant que vous êtes identifié au mental, aux 5 éléments (le corps) et aux 3 attributs (gunas), vous devez prendre naissances après naissances. Mais dès que vous comprenez : ” je ne suis ni le corps ni le mental “, vous sortez du cercle des renaissances. C’est pourquoi les êtres réalisés vous disent d’oublier toutes les choses du monde, mais rappelez-vous que puisque vous avez pris naissance, vous devez vous connaître vous-même dans cette vie. Ceux qui ne le font pas vont en enfer ; enfer veut dire prendre naissance après naissance. Mais en fait, il n’y a ni enfer ni paradis. Être confiné dans le ventre de la mère pendant 9 mois, c’est ça l’enfer, rien d’autre, et pourtant votre plus grand désir est d’avoir un corps. Par la peur, vous êtes devenu si petit mais, croyez-moi, vous ne pourrez obtenir une autre réincarnation humaine si facilement ! Que faites-vous de bien dans cette vie ? Vous dites que ce qui est faux est vrai ! Vous mentez sans arrêt. Vous avez tellement menti que vous ne pouvez pas être pardonné ! Vous fraudez sans cesse car vous dites : ” je suis ” à ce que vous n’êtes pas. Combien de fois avez-vous dit : ” je suis ce corps “? Pour une seule imposture, vous risquez, dit-on, 7 ans de prison, aussi vous faudra-t-il endurer 84 millions de renaissances.

Oubliez ” je suis le corps “, comprenez que vous n’êtes pas cette petite chose ! Dès que vous oubliez cela, la réalité est là, nul besoin de la chercher. Vous dites : ” il n’y a personne ici “, mais vous vous êtes là ! n’est-ce pas ? Ainsi la réalité est vous-même sans le ” vous “. Vous acceptez que vous êtes le ” je ” et la confusion apparaît. Oubliez ce ” je ” car il n’existe pas. Qui reste alors ? La réalité. C’est de cette manière que vous pouvez oublier : quand cela n’existe pas, vous n’avez pas à vous rappeler de quoi que ce soit, n’est-ce pas ? Ce qui n’existe pas a pour origine le zéro et pour fin le zéro, alors comment se rappeler de ce qui n’est pas ? Combien de temps vous faut-il pour oublier ce qui n’est pas ? Dites-le-moi ! Vous acceptez en paroles que le monde est illusion, mais au fond de vous-même, vous le refusez. Si vous l’acceptez réellement, vous êtes hors de l’illusion. A cause de l’ignorance, vous pensez que tout cela est vrai ; oubliez-la et vous êtes la réalité. Vous dites : ” je veux oublier “, mais en fait vous ne voulez pas le faire ! Vous êtes malade et vous consultez un docteur qui vous donne le remède, mais si vous ne le prenez pas, à qui la faute ? La maladie ne pourra pas disparaître. La maladie de l’illusion est telle qu’elle ne disparaîtra jamais à moins que le maître ne vous donne la compréhension. Alors elle sera supprimée pour la simple raison que l’illusion n’existe pas.

Le problème est que le mental ne veut pas comprendre, d’où toutes ces questions qui se bousculent en vous. Certaines personnes n’ont aucun désir de comprendre mais veulent simplement polémiquer. Si vous dites ” oui “, elles diront non, si vous dites : ” j’ai de la fièvre “, elles vous diront : ” non, vous n’avez pas de fièvre ” ! Que peut-on dire alors ? Que peut-on dire à propos de ce qui n’est pas ? Et que peut-on oublier quand ce n’est pas ? Ainsi ce qui n’est pas, n’est pas et ne sera jamais, c’est une évidence ! En fait, c’est facile d’oublier : vous avez oublié aujourd’hui ce qui s’est passé hier et vous oublierez demain ce qui s’est passé aujourd’hui. Par un simple changement mental, tout disparaît, si ce changement se produit vous devenez la réalité, sinon vous restez une petite créature dans le monde. Quelle valeur a ce petit corps dans ce monde immense ? Il peut disparaître en une fraction de seconde si la déconnexion se produit, mais vous êtes si fier de cette chose qui peut disparaître à tout moment ! Vous vous croyez important, vous croyez faire de grandes choses avec ce corps. L’ego n’existe que sur du vent, c’est à dire la respiration. Quand elle s’arrête, où est l’ego ? Tant que vous respirez, vous dites que l’illusion est vraie, mais quand elle s’arrête tout devient zéro. Comprenez qu’elle n’est pas vraie alors même que vous respirez, que vous êtes en vie. Mais l’ego ne vous autorise pas à l’accepter. Oublier le monde veut dire comprendre qu’il n’est pas. Si vous le comprenez ainsi, vous êtes sûr d’atteindre la réalité car vous êtes Elle.

D’où vient le rêve et où disparaît-il ? Un concept a surgi et vous voyez le rêve se dérouler. Quand vous dites : ” je suis “, c’est le concept qui surgi et ensuite vous voyez le monde entier. Tout le monde dit : ” je suis “, personne ne dit : ” je ne suis pas “. La réalité est la seule base qui soit, malgré tout vous dites : ” je suis “. Vous considérez le corps, le mental et toutes les choses comme étant vrais, vous ne comprenez pas que tout cela n’existe pas. Les êtres réalisés savent que le ” je ” n’existe pas. Si vous n’existez pas, comment le monde pourrait-il exister ? C’est vous qui donnez la valeur à toutes les choses, vous dites ces arbres sont là, mais les arbres disent-ils ” je suis là ” ? Vous nommez chaque chose de ce monde, mais les choses ne disent jamais ” Je suis cela “, c’est vous qui le dites. Votre mental est sous l’emprise de l’ignorance et dit : tout est vrai. Que faire! Ce qui n’est pas, vous dites que cela est. Exactement comme un ivrogne qui sous l’effet de l’alcool vocifère : ” je suis un roi, je suis un roi ” ! Qui peut l’arrêter ? Vous pouvez être le premier ministre de votre pays mais cette situation peut changer à tout moment (en Inde le premier ministre change tout les jours !), mais vous persistez à dire : ” je suis cela “! Ce n’est qu’illusion car c’est seulement votre concept, votre pensée et la pensée fonctionne sur le souffle, sur la respiration. Quand le souffle s’arrête, tout disparaît, pauvre ou riche, tout s’évanouit. Donc comprenez, alors que vous êtes vivant, que vous respirez toujours, d’où vient cette respiration, ce souffle. Elle vient de la réalité car tout se surimpose à elle. Sur elle tout apparaît et disparaît, mais elle seule est et demeure. En comprenant cela, vous devenez vous-même la réalité et alors tout ce que ” je ” vois et perçois n’est rien d’autre que moi-même. Vous devez vous connaître vous-même. Rien d’autre. Le Christ a dit : ” Connaissez vous vous-même et vous connaissez le monde “. Quand le mental atteint cette compréhension, il est toujours heureux, il sait qu’il n’y a plus à s’en faire. Sous l’influence de l’ignorance, vous êtes si malheureux ! Constamment sous l’emprise du désir, vous voulez tout. Le mental mendie sans cesse, il veut toujours quelque chose, il n’est jamais satisfait. Quand vous vous comprenez vous-même, vous êtes alors pleinement satisfait.

Q : Maharaj, vous avez dit que certaines personnes ont accédé à la connaissance mais sont retombées dans l’ignorance avec un ego encore plus fort qu’avant. Pourriez-vous développer cela ?

RM : Quand vous oubliez votre compréhension vous revenez dans l’illusion. Vous vous oubliez. Le mental doit avoir la ferme conviction que ” Je ” n’existe pas. Est-ce que un mort dit : ” je n’existe pas ” ? Il ne peut pas le dire puisqu’il n’existe pas. Mais si vous vous oubliez (votre véritable nature) et revenez dans l’illusion, qui peut vous arrêter ? Tout dépend de la force de votre conviction. La seule chose à comprendre est que ” Je ” n’existe pas, que seule la réalité est. ” Je ” est une illusion et si vous le comprenez vraiment, comment pourrait-elle vous toucher à nouveau ? Quand vous vous oubliez (c’est à dire la réalité), l’illusion survient. Celui qui ne boit pas n’est pas sous l’influence de l’alcool, n’est ce pas ? C’est celui qui boit qui subit les effets de l’alcool. Si vous comprenez le monde, vous ne pouvez pas revenir dans l’illusion. Le mental doit être complètement convaincu ; c’est la conviction que ce qui n’est pas, n’est pas et ne sera jamais. Un mort ne peut revenir sous l’influence de l’ignorance, ce qui est mort ne peut revivre. Votre désir d’avoir un corps est ego, mais si l’ego meurt ce désir ne peut revenir ! Ce qui a disparu a disparu !

Si la compréhension est fermement établie, il ne peut y avoir de retour en arrière. Si en face de vous, il y a un flacon sur lequel est écrit Poison, y toucherez-vous ? Au contraire, vous l’éloignerez de votre vue. Il est dit : ” hors des yeux, hors du mental “. Que dire de celui qui revient dans l’illusion du monde sinon que c’est un fou qui a eu la compréhension mais l’a perdue. La compréhension doit être complète et bien digérée, celui qui revient n’a donc pas compris. Il va simplement jusqu’à la source de la connaissance, qu’il considère comme vraie. La conscience/connaissance est l’ego. Le véritable maître vous dit d’oublier l’ignorance et la connaissance également. Le souvenir peut se transformer en oubli, cela veut dire que la connaissance n’est pas vraie. Vous vous rappelez de quelque chose en ce moment mais l’instant suivant, vous l’oubliez n’est-ce pas ? Ce qui change n’est pas vrai, la connaissance n’est donc pas vraie. Vous devez allez au-delà de l’ignorance et de la connaissance. La conscience/connaissance elle-même vient de l’ignorance, c’est à dire de l’oubli de la réalité. La connaissance est le plus grand des egos. Socrate a dit : ” Je sais que je ne sais rien “. Ce que vous savez n’est rien, n’est pas vrai, la connaissance est toujours fausse. À cause de l’ignorance, la connaissance est apparue, ainsi si vous oubliez la connaissance, l’ignorance disparaîtra automatiquement. Dans le sommeil, vous êtes près de la réalité mais vous ne le savez pas, c’est le problème. Vous allez au point zéro mais vous ne devez pas en rester là, comprenez que je suis au-delà du zéro, du vide.

Dans la réalité, il n’y a ni ignorance ni connaissance. Quand la connaissance survient, sachez qu’elle vient de l’ignorance, c’est à dire de l’oubli de vous-même. Au réveil vous dites Om (quelque soit votre langue) et alors le monde commence, autrement il n’apparaît pas. Les Écritures hindoues disent que Om est le commencement. Avec Om, le ” Je ” arrive et tout le reste suit. Quand le ” Je ” disparaît, tout est achevé, il n’y a plus à s’en faire. Tuer votre ego signifie comprendre qu’il n’est pas. Mais vous voulez être quelque chose, votre désir le plus fort, votre concept puissant est l’ego, c’est ” Je suis “. Quand le ” Je ” dors, où êtes-vous ? En une fraction de seconde le ” Je ” disparaît et c’est le vide, zéro. Allez au delà du vide par la compréhension. Tant que l’ego se maintient, vous êtes dans l’illusion. Quand il disparaît, vous êtes Elle, la réalité. Si la compréhension est claire et ferme, il n’est plus possible de revenir dans l’illusion, seuls ceux qui se sont arrêtés à la connaissance reviennent dans le monde et recherchent ensuite le pouvoir, la célébrité ou l’argent. On dit que les plus grands hommes sont partis inconnus, Rama et Krishna étaient des Héros secondaires ! On les appellent Avatars, (incarnations divines) mais quelque soit l’incarnation c’est toujours une descente, c’est à dire une marche plus bas car ils sont devenus quelque chose, n’est ce pas ? Incarnation veut dire que quelque chose s’est manifesté. L’être réalisé vit silencieusement et disparaît en silence, il ne dit jamais : ” Je suis réalisé “. Qui est-il pour réaliser ? Il ne se maintient pas en tant que ” Je “. Ensuite sa pensée se diffuse dans le monde. Il ne dit jamais : ” j’existe ” ; rien ne persiste pour lui.

Q: Ce qui nous empêche d’oublier le mental, c’est en fait l’attachement au plaisir des sens, comment parvenir à ce détachement ?

RM : L’attachement se produit à cause de la conscience/connaissance. Si vous ne la craignez pas, alors vous pouvez la dépasser et l’attachement ne peut persister. Les attachements aux sens sont dus au corps et vous n’êtes pas cela. Un cadavre n’a plus d’attachements. La conscience/connaissance pénètre votre corps quand vous prenez naissance et tous les attachements sont créés par les sens. Il y a cinq sens de la connaissance et cinq sens de l’action. Les yeux voient mais c’est vous qui le savez. Quand vous entendez un son, c’est la connaissance, quand vous goûtez, c’est la connaissance. En fait tout est dû à la connaissance. Quand vous dites : ” j’ai entendu “, c’est avec la conscience/connaissance que vous dites cela. Ainsi le corps est connecté à la conscience/connaissance et la connexion crée tout cela : voir, entendre, parler, manger, bouger… Tout se produit à partir de la conscience/connaissance. Si elle disparaît, les dix sens ne fonctionnent plus dans le corps. À partir d’elle, toutes les choses illusoires sont apparues, alors pourquoi la considérer comme vraie ? Tout comme dans un rêve, vous voyez et faites toutes sortes de choses, mais au réveil dites-vous : ” j’ai fait tout cela ” ? Non, car vous savez que c’est faux. Ici c’est la même chose, c’est un long rêve où une multitude de choses se passe mais vous dites quand même ” j’ai fait cela ” ! Alors qu’en fait vous n’existez pas, c’est cela que vous ne comprenez pas !

ILUSIÓN FRENTE A REALIDAD (Parte 2)

ILUSIÓN FRENTE A REALIDAD
(PARTE II)

DIÁLOGOS CON
SHRI RANJIT MAHARAJ
SOBRE EL «ESTADO SIN ESTADO»

Compilado por
Robert Wolff

PREFACIO

Mientras se acababa la última parte de este libro, Maharaj dejó su cuerpo. Ranjit Maharaj, un gran Maestro, entró en Maha Samadhi el 15 de noviembre del 2000. Cayó enfermo el 3 de octubre del 2000 a consecuencia de un ataque al corazón. Su último Satsang ocurrió el 2 de octubre del 2000. Su nacimiento fue el 4 de enero de 1913. Tenía 87 años.

Traté con él de este libro en septiembre, y estaba dichoso de que progresara. El libro es una continuación de la Parte I publicada en 1998, de manera que decidimos llamarle Parte II. El formato es el mismo. Se usaron grabaciones y se hizo una trans-cripción de cada cinta. No se hizo ningún esfuerzo para seleccionar algunas cintas y se usaron las cintas que estaban disponibles. Se hicieron esfuerzos para mantener el lenguaje original y para no corregir el inglés de Maharaj. Mantener «viva» la presen-cia de Maharaj en el libro era una parte importante del trabajo. En su mayor parte se mantuvo la repetición, pero se hizo alguna corrección, aunque se mantuvo en un mí-nimo. Para aquellos que quieren transcripciones literales, están disponibles, pues muchos discípulos han registrado sus charlas.

Actualmente, la habitación donde vivió durante 58 años, todavía se usa para los Bhajans. Hay occidentales que siguen viniendo a Bombay, de modo que se espera que la habitación permanezca abierta indefinidamente, pues los Bhajans son una par-te importante de la enseñanza. Igualmente, para aquellos que están interesados en los peregrinajes a Bagevadi y Pathri, éstos continuarán y se les da la bienvenida a ellos.

El primer volumen está en la segunda impresión y se espera que este segundo vo-lumen será igualmente bien recibido. El primer volumen ha sido traducido al marathi y al francés, y recientemente se me ha dicho que ahora se ha traducido al alemán, pero yo no lo he visto.

Robert Wolff
Mumbai, India
Diciembre del 2000

ÍNDICE

Prefacio 2
Índice 3
15 de febrero de 1999 4
6 de agosto de 1999 20
23 de noviembre de 1999 24
24 de noviembre de 1999 38
10 de diciembre de 1999 51
22 de diciembre de 1999 62
27 de diciembre de 1999 76
30 de diciembre de 1999 89
7 de enero de 2000 101
12 de enero de 2000 113
14 de enero de 2000 133
20 de enero de 2000 145
15 de febrero de 2000 159
4 de junio de 2000 169
26 de julio de 2000 181

15 de febrero de 1999

Pregunta: Tengo mucha energía dentro. No sé cómo usarla. Me pregunto cómo usarla. Siento que estoy muy impaciente dentro.

Maharaj: La energía es poder, crece y deviene mayor. Si usted comprende que la energía es usted mismo, entonces puede usarla. Usted tiene manos. Usted usa sus manos, ¿no es así? Para tomar algo, para dar algo, las usa de esa manera. Del mismo modo, cuando la energía deviene mayor dentro, úsela para las cosas verdaderas, no para las cosas mundanales, porque todas no son nada sino cero, o ilusión. Así pues, ¿por qué iba usted a usar su energía para esa nada? Comprenda esa energía, la ener-gía no es nada sino el poder. Cuando un niño es pequeño no tiene mucho poder de pensamiento, pero cuando crece tiene mucha energía en su mente. Pero piensa siem-pre cosas falsas. No piensa nunca cosas verdaderas. Anda siempre detrás de cosas mundanas o de asuntos mundanos.

Todas estas cosas traen cada vez más trastornos o problemas. Cuando usted duerme, la energía es libre, ¿o no? Así pues, esa energía debe ser usada. Trate de ir más allá de cero, pero ahí no hay ninguna energía. La energía es conocimiento y el conocimiento tiene el poder de conocer cada vez más. El mundo avanza y avanza, ¿no es así? Se ha descubierto el ordenador, el correo electrónico y el fax. Así pues, ahora no importa la distancia, usted puede tener la respuesta de alguien en un mo-mento. Y cuando ese poder se desconecta del cuerpo, ¿qué queda? Todo vuelve a cero. Mientras el cuerpo funciona todo está bien, pero es seguro que un día morirá. El que ha nacido debe morir algún día.

Uno debe comprender que el cuerpo no es mí mismo. Esa energía o poder que hay dentro debe usarse para el propósito verdadero. Entonces usted es feliz. Trate de comprender su energía. Al comienzo uno tiene que aumentar esa energía. Eso signi-fica conocimiento, la energía es conocimiento. ¿Para qué aumentar el conocimien-to?… para saber lo que es verdadero y lo que es falso: esto no es verdadero, esto es verdadero. Todas las gentes tratan de conocer por mecanismo físicos, pero sólo pue-den llegar hasta cero. No pueden encontrar nada más que eso. Los científicos han probado que el mundo es un «agujero negro». Así pues, sólo pueden llegar hasta ce-ro. No pueden ir más allá de cero.

En la mitología india han mostrado eso también. Dios ha creado el mundo en toda esa oscuridad o negrura. Dios hace todo en nada. Cuando duerme, vienen a usted muchos sueños. A uno que no duerme, no le vienen sueños. Si usted no duerme, no puede venir a usted ningún sueño. Pero cuando duerme, vienen a usted muchos sue-ños, deben venir. Usted quiere algo, ese conocimiento. La respiración es el conoci-miento, nada más. Eso prosigue incluso cuando usted está durmiendo. De otro modo, usted estaría muerto. Así pues, eso es la energía, nada más. La energía está dentro, para que usted pueda comprender. Llévela fuera, comprenda que está por todas par-tes. Use la energía de esa manera.

Todo el mundo es mí mismo, todo el mundo respira. Todos ustedes respiran y duermen, pero usted se toma por una entidad separada. Eso es ego. Y entonces vie-nen algunos problemas y usted piensa, «Oh, ¿qué ha acontecido, qué hacer?» Una persona realizada tiene muchos problemas, no piensa que no tenga problemas, pero arroja los problemas y no se inquieta por ellos. Finalmente todo es cero; así pues, ¿por qué inquietarse? Cuando la muerte viene al cuerpo, esté ya no se inquieta. Es cero, ha comenzado de cero.

Una gota del semen del padre ha comenzado esto. Salen muchas gotas, pero nadie se inquieta por eso. Pero cuando viene una forma, usted dice, «Oh, es mi hijo, mi hija; éstos son mi familia». Usted lo toma todo como mío, y por ignorancia hace el mundo muy pequeño, debido a que su comprensión está limitada por la identificación con su cuerpo. Si no hay cuerpo, ¿qué queda entonces? Todo es únicamente espacio. ¿De qué se inquieta el espacio? Muchas cosas vienen y se van en el espacio, el viento viene y se va. ¿Se inquieta el espacio? Usted es más sutil que el espacio. Usted puede sentir el viento, puede sentir el espacio debido al conocimiento, y sin embargo usted tiene el poder o la comprensión para decir que no es verdadero. Eso es la belleza de ello. Vea todo, pero diga que no es verdadero. ¿Quién puede decirlo? El que es un hombre valiente. Ve todo, acontecen muchas cosas, pero él dice, «Nada es verdade-ro».

Cuando usted duerme, ¿adónde va el mundo? No está aquí; usted olvida su nom-bre, su cuerpo y todo. La mente también duerme, ¿qué hacer entonces? Cuando una chinche le pica en el sueño, usted se arrasca, y si alguien le preguntara qué está ha-ciendo, usted diría, «no sé». El que duerme se arrasca, pero dice que no sabe. Mur-mura en su sueño, y si usted le pregunta que está diciendo, dirá, «yo nunca he dicho nada». Lo niego todo. ¿Por qué? Porque está en la negación.

Cuando la mente está en cero, usted puede ir más allá de cero si comprende que ella es cero. ¡Por qué no? El Maestro enseña cómo ir más allá de cero. No haga nada, sólo comprenda que ella es cero; entonces usted puede ir más allá de ella. No haga nada, no hay nada que hacer y la realidad está aquí. La realidad no tiene nada que hacer con todas estas cosas. Acontecen muchas cosas, las experiencias vienen y se van, ¿no es así? Sean como sean los pensamientos, buenos o malos, vienen y se van. Sin embargo, usted no debe inquietarse, porque usted no se pierde nunca. Así pues, yo digo siempre, «Esté usted en el cielo o en el infierno, diga siempre que yo soy Él».

¿Queda algo para el hombre que muere? ¿Dice alguna vez que yo soy un hombre muerto? Si siente que yo estoy muerto, entonces no está muerto. Un solo pensamien-to y usted no podrá dormir. Cuando usted duerme, todos los pensamientos desapare-cen. El conocimiento desaparece. En ese momento no hay ningún conocimiento de nada, sólo la respiración y eso es sólo conocimiento. En nuestra lengua se dice que exhala, que está fuera del soplo. Queda el soplo final y él lo exhala. En ese momento no tiene ningún sentido, ninguna comprensión. Si alguien viene y dice, «He venido, soy tu amigo», él cierra nuevamente los ojos. Está libre de toda inquietud. Si no hay conocimiento, no hay inquietud.

Suponga que usted quiere ir al aeropuerto y que viene algún amigo justamente cuando usted se va. Usted dirá, «Sí, sí, lo siento mucho, pero tengo que irme». Usted le olvida también. A quienquiera que venga, usted le dice, «Lo siento mucho». Eso es lo máximo que dice. «Lo siento mucho» es una palabra muy buena. Haga cual-quier cosa, golpee a alguien y diga, «Lo siento mucho». En ese momento, él no pue-de responder. Usted puede estar haciéndolo a propósito, pero si usted dice, «lo sien-to», ¿qué puede hacer la otra persona? «Lo siento» es una palabra muy buena, así se lo digo. Búrlese todo lo que quiera y diga «lo siento».

Así pues, cuando la energía crece, use esa energía de tal modo que todo devenga cero. Tenga ese poder para zanjar todo. Nada es verdadero. La muerte no es verdade-ra, el nacimiento no es verdadero. Yo jamás he tomado el nacimiento; no hay ningún pecado, ninguna virtud. Todo debe desaparecer. Todo esto es la obra de la mente, tanto el pecado como la virtud. Es el cuerpo el que recibe la muerte y el nacimiento. Eso es jiva, o la criatura más pequeña en nuestra lengua. Cuando usted se identifica con el cuerpo, deviene lo más pequeño; en caso contrario, usted es muy amplio. Cuando echa abajo el muro, usted deviene el espacio, usted es completamente abier-to, pero no quiere echar abajo el muro del cuerpo y eso es ego. Eche abajo el muro del ego, y entonces puede decir fácilmente, «¡Ah!, yo soy por todas partes».

¿Por qué inquietarse si se hacen cosas buenas o malas? Golpee a alguien, no im-porta, pero si le devuelven cuatro golpes, acéptelo. No diga que ha recibido los gol-pes. Las gentes no experimentan lo que digo. En lugar de ello viene la cólera, uno se encoleriza siempre. Tráguese también esa cólera. Dígase, yo no la quiero, y no se inquiete por nada ni por nadie. No la toque. Sin embargo, usted la toca. Usted da valor a su mente, a sus pensamientos. Dígale a su mente, yo no me inquieto por ti. Trate de comprender su mente. La mente es el hacedor más grande. La mente es sólo su pensamiento. Le lleva a usted al cielo y también le lleva al infierno. La mente es su mejor amigo y su peor enemigo. Todo lo que usted no quiere, ella lo hace. Usted usa su mente de la manera adecuada cuando dice, «No es verdadero».

¿Por qué se encolerizan las gentes? Usted pregunta al niño, «¿Qué estás hacien-do?» Pero usted hace lo mismo cuando dice, «Yo tengo razón, él está equivocado». La persona realizada dice, «Yo nunca tengo razón, yo siempre estoy equivocado». Usted conserva su «yo». Diga, «Yo no existo». Si lo experimenta de esta manera, ¿qué le queda entonces? Si alguien trae 10.000 rupias y se las ofrece a una persona realizada, la persona realizada no siente nada, no se inquieta por eso. No se inquiete por nada. En el juego del fútbol usted da un puntapié al balón y mete un gol. Si usted da un puntapié a la ilusión con la comprensión, ya no se requiere nada más, usted mete el gol y deviene Él. Usted es siempre Él, pero quiere las cosas falsas.

Rama y Sita estaban juntos y Sita vio un ciervo de oro; ella quiso su piel de oro. La quería para una blusa. Dígame, ¿cómo puede ser de oro la piel de un ciervo? Pero está escrito de esa manera y Rama fue inducido a cazarlo. Rama fue tras el ciervo y Sita, que se quedó sola, fue raptada entonces por el demonio Ravanna. ¿Qué hacer entonces? ¿Quién es Rama? Rama es el que opera en todos. Y cuando Rama entra en los diez sentidos, deviene Ravanna. Rama deviene Ravanna. Nadie dirá esto en pú-blico. Si usted dice esto, yo me atrevo a decir que le cortarán la lengua. Así pues, cuando usted entra en los diez sentidos, entonces su paz, Sita, se pierde. Sita significa paz.

Está escrito que Ravanna tiene diez cabezas. Así pues, actuaba de diez maneras. Usted también actúa de diez maneras. Si pierde un ojo, todavía puede ver con el otro. Si se vierte una gota de la sangre de Ravanna, entonces sale otro demonio. Si se pier-de un ojo, el otro sigue funcionando, ¿no es así? Funciona más poderosamente cuan-do un ojo se pierde.

¿Para qué propósito se escribió el Ramayana? Las gentes no conocen su signifi-cado interior. Pero hay que comprender el significado interior. El Señor Krishna era hijo de un rey. Arjuna era su discípulo, como lo eran los cinco Pandavas. Krishna entra en el campo de batalla y enseña a Arjuna el conocimiento. ¿No tenía Krishna ningún otro sitio para enseñar? Los dos eran reyes, pues Arjuna era también hijo de un rey. ¿No tenía ningún otro sitio adónde ir? Además, Krishna estaba conduciendo el carro de Arjuna. ¡Imposible! ¿Debo yo conducir el carro de mis discípulos mien-tras ellos disfrutan? Hay un significado dentro de todo esto. Todo el mundo ha reci-bido ese poder. Krishna dijo a Arjuna que todas estas gentes del campo de batalla no eran sus parientes como él pensaba, de modo que podía matarlos. Arjuna dijo, «¿Cómo puedo matarlos?» Matar no significa matar con un fusil, sino con la com-prensión. En aquella época también había leyes.

¡Debe venir la comprensión de que él no es mi padre y ella no es mi madre, debi-do a que yo no soy esto! Yo soy el poder que está en mí. Además, en la historia, Krishna deviene el conductor y Arjuna se sienta dentro. ¿Es eso posible? ¡Imposible! Él, ese poder, conduce el cuerpo de todo el mundo. Krishna dice que todos son mí mismo y que todos los pensamientos son mis pensamientos. Vengan los pensamien-tos que vengan, buenos o malos, déjelos en paz. Comprenda de dónde vienen los pensamientos, vienen del… conocimiento. El conocimiento también es falso cuando usted tiene una comprensión completa.

Después de esa comprensión, nada se cruza en su camino. Nada puede perturbar-le. Su energía es muy fuerte. Usted puede hacerse cargo de cualquiera, pero debe usar la energía de la manera correcta. Usted deviene muy poderoso con la compren-sión. Usted dice que el mundo es verdadero y que usted experimenta todo; pero cuando usa su poder de la manera correcta, puede decir que no es verdadero. Pásese al bando de la comprensión, al bando del Maestro; entonces puede golpear a cual-quiera. Diga que todo es cero, que aquí no hay nada. El mundo mismo es un campo de batalla, ¿no es así? Usted toma nacimiento y hace muchas cosas falsas. Usted pe-lea con su esposa, ¿qué hacer entonces? ¿Y qué hacen los occidentales? Se divorcian. En la India, no hay ningún divorcio.

Usted piensa siempre que alguna cosa o alguien es mejor. Si ustedes no se com-prenden, ¿cuál es la utilidad de vivir juntos? Todo es un sinsentido. Comprenda su mente y conózcase a usted mismo. Usted no es una mujer y él no es un hombre. Us-ted es Él. No hay ninguna mujer ni ningún hombre. El mismo poder opera en todos. Todos son sólo como bombillas con la electricidad dentro. ¿Qué es mujer y qué es hombre? El poder es uno. Hombre y mujer son sólo sus pensamientos. Cuando usted dice que es una mujer y él dice que es un hombre, el conflicto debe venir. Si usted comprende que el poder es el mismo, entonces, ¿qué conflicto puede venir? Haga según su deseo, yo no me meto. Alguien en América me preguntó que si alguien le quitaba la esposa, qué debía hacer uno. Tome la esposa de algún otro. Tanto monta, monta tanto.

El mundo es falso. Diga que es falso, que no es verdadero. Sea feliz en todo mo-mento, no se inquiete por nada. Si alguien toma su dinero, sea feliz entonces tam-bién. Yo tengo dos bolsillos. Si pongo el dinero en un bolsillo, es mío; y si lo pongo en el otro, también es mío. Compréndalo de esa manera. Diga que se ha ido a mi otro bolsillo; ¿por qué inquietarse? Las personas realizadas no se inquietan. Comprenden ese poder y lo usan de la manera correcta. Todo es mío y nada es mío. La compren-sión debe venir.

Si alguien deviene rico, el dinero no aumenta; sólo que otros tienen menos. Usted lo ha tomado de los bolsillos de otros, ¿qué hacer entonces? Si alguien lo toma del bolsillo de usted, sea feliz con eso también. No diga que lo mío es mío. Lo que usted ha recibido, tiene que compartirlo. Cuando llega la comprensión, el poder se usa de esta manera. Si usted lo usa de esta manera, será feliz siempre.

Alguien da diez millones a un Santo. El Santo dice, «Muy bien». Si alguien se lo lleva, ¿qué dice entonces? «No ha sido nunca mío, así es que ¿por qué debo inquie-tarme?» Si lo tengo por mío, entonces tendré que inquietarme. No diga mío, nada es suyo, debido a que usted no existe. No exista de esa manera. Yo no soy. Olvide el ego. Si olvida el ego, usted es siempre feliz.

Si usted va a pie y ve a alguien en un Rolls Royce, usted dice que es un hombre muy afortunado, ¿no es así? Cuando llega la comprensión, usted no siente nada. To-do está bien como es. Caminar es bueno, y es su deber caminar cuando el cuerpo está aquí. La mente debe ser tratada de esta manera. Usted puede decir fácilmente que no es verdadera. Cuando dice eso, ninguna inquietud viene a usted.

Las gentes se inquietan por lo que no es. Siempre por lo que no es. Usted está siempre aquí, de modo que ¿por qué inquietarse por usted mismo? Usted no se cono-ce. «Yo soy esto», dice. Mi nombre es éste, y si alguien le pregunta su nombre, usted lo dice con fuerza, «Yo soy el señor Fulano». Todo esto es nada. Es sólo como un viento que se acumula. El viento está seguro de pasar de usted, ¿no es así? ¿Cómo puede usted acumularlo? Nada es verdadero, así pues, no queda nada que acumular.

Si alguien le da comida, pida comer de todo. Sea feliz de esa manera. Yo estoy comiendo por todas partes. ¿Por qué debe inquietarse sólo por este cuerpo sangrien-to? Pero usted dice, «Yo quiero esto». Tome primero su parte y entonces dé a los demás. Dé a todos, y diga, «Yo como en todos». Si alguien hace algo malo diga, «Yo lo he hecho». Nadie puede pegarle.

De esta manera usted no puede ser un enemigo para nadie. Tukaram fue acusado de hacer una cosa mala que no había hecho. Cuando fue preguntado si la había he-cho, dijo, «Vittal» (Otro nombre de Krishna). Entonces le preguntaron si no la había hecho y nuevamente dijo, «Vittal». Si dice que usted no la ha hecho, eso es también el ego. Vittal es en todas partes, en las cosas buenas y también en las cosas malas. Así pues, Tukaram dijo, «Vittal». Piense de esta manera.

Nadie hace el mal y nadie hace el bien, pero usted dice, «Malo», ¿no es así? Todo el mundo es mí mismo. Cristo está por todas partes, ¿no es así? Así pues, ¿qué es malo y qué es bueno? Así es como debe operar la mente. (Señalando a su corazón) Usted dice siempre que Cristo está aquí. Él no es el cuerpo. Eso es imposible. Él es el poder que está en usted y que hace todo en todos. No eche la culpa a nadie. Si al-guien hace cosas malas o cosas buenas, diga que todo está bien. Diga siempre que nada es bueno y que nada es malo en el mundo. Si hace eso, puede lograr la realidad fácilmente. Cuando el mundo deviene cero para usted, puede cruzar cero e ir a la realidad sin ningún problema. La comprensión debe venir. Usted puede sentarse jus-tamente aquí y cruzar cero sin hacer nada. Con la comprensión falsa, usted deviene falso; con la comprensión verdadera, usted deviene verdadero. La mente es muy grande y puede llevarle al cielo o al infierno. Ambas vías están aquí.

Usted debe saber cómo manejar su mente. La mente es sólo su pensamiento, nada más. Si usted dice que ella es sólo su pensamiento, ¿qué le queda? Usted va más allá de cero automáticamente. No haga nada y usted está ahí. Nada es bueno, nada es malo, nada es pecaminoso y nada es virtuoso. La virtud también es ego.

Un gran industrial fue a un astrólogo y le preguntó por su próximo nacimiento. El astrólogo dijo al hombre que era mejor no saber. El hombre insistió mucho, de mane-ra que el astrólogo le dijo que sería un perro en su próximo nacimiento. El hombre se quejo de que no podía ser porque había hecho mucha caridad y muchas obras buenas. «¿Cómo puede ser esto?», dijo asombrado. «Muy bien, dijo el astrólogo, usted vivirá como un perro en una casa con aire acondicionado». ¿Por qué debe conocer el Santo el nacimiento de todos? ¿Qué tiene que decir o hacer el Santo? El hombre siempre quería más dinero; así pues, ¿qué decirle? ¿Qué hace el perro? ¡Mendiga! Y cuando ve a su dueño mueve su rabo. Y cuando usted recibe dinero, ¿es feliz o no? Su rabo se mueve, ¿no es así? ¿Cuál es la utilidad de saber el nacimiento anterior o posterior de alguien? Sólo su mente nace, nada más. Si quiere dinero, entonces usted deviene eso. Cuando quiere dinero, usted deviene eso.

La comprensión final es que usted no existe, y que Él es siempre. No hay nada por lo que inquietarse. ¡Está bien! Así pues, use su energía de esta manera y no para todas estas cosas que son cero. ¿Qué van a darle a usted las cosas que son cero? Ellas le harán llorar. Alguien le da a usted una cosa preciosa, y esa cosa se rompe, ¿qué hacer entonces? Sea fuera de todo este cero; sea fuera de la ignorancia y del conoci-miento, y usted irá a la realidad automáticamente.

ILUSIÓN FRENTE A REALIDAD

ILUSIÓN FRENTE A REALIDAD

DIÁLOGOS CON SHRI RANJIT MAHARAJ
SOBRE EL «ESTADO SIN ESTADO»

PREFACIO

Pandit, estás equivocado,
no hay ningún creador ni creación,
ni grosero ni fino, ni viento ni fuego,
no hay ningún sol, ni luna, ni tierra ni agua,
ninguna forma radiante, ningún tiempo,
ninguna palabra, ninguna carne, ninguna fe,
ninguna causa ni efecto, ni ningún pensamiento
del Veda. No hay ningún Hari ni Brahma,
ningún Siva ni Shakti, ningún peregrinaje
y ningún ritual. No hay ninguna madre, ni padre
ni gurú. ¿Es dos o uno?
Kabir dice, si comprendes ahora,
tú eres el gurú, yo soy el discípulo.

—Santo Kabir

¿Es usted algo excepto un rumor?
Todas las formas de práctica son aprender a matar el dragón.

—Wei Wu Wei

Sea sin experiencia. Eso es la experiencia.
¿Por qué preocuparse si todo es nada? ¿Cómo puede nada tocarle?
¡Olvide todo, y usted está ahí! ¿Cuánto tiempo lleva eso?

—Ranjit Maharaj

El conocimiento es la mayor ignorancia.

—Siddharameshwar Maharaj

ÍNDICE

Prefacio 2
Índice 3
Introducción 4
Junio 1996 6
Junio 1997 13
18 de diciembre de 1997 25
22 de diciembre de 1997 38
23 de diciembre de 1997 44
26 de diciembre de 1997 49
6 de enero de 1998 55
9 de enero de 1998 60
10 de enero de 1998 65
14 de enero de 1998 74
16 de enero de 1998 76
20 de enero de 1998 79
5 de marzo de 1998 87
16 de marzo de 1998 93
3 de mayo de 1998 101
5 de mayo de 1998 109
9 de mayo de 1998 115
14 de mayo de 1998 126
12 de junio de 1998 129
14 de diciembre de 1998 131
29 de diciembre de 1998 134
26 de enero de 1999 140
Apéndice 148

INTRODUCCIÓN

Ranjit Maharaj nació el 4 de enero de 1913. A la edad de 12 años encontró a su Maestro, Siddharameshwar Maharaj, un gran Maestro casi desconocido en su propia época. Siddharameshwar Maharaj murió a la edad de 48 años, en 1936. Ranjit Maharaj no comenzó a enseñar hasta 1983, a la edad de 70 años, cuando un número creciente de buscadores se presentaban a su puerta. Shri Ranjit Maharaj, que tiene ahora 86 años, dio estos diálogos entre el verano de 1996 y el invierno de 1999. El contenido de estas char-las representa la comprensión final enseñada por su Maestro, y expresada por Ranjit Maharaj en sus propias palabras. Lo que distingue sus enseñanzas es su simplicidad y su inmediatez. En esta tradición se sintió que la enseñanza debía estar disponible para to-dos, con ejemplos cotidianos, y sin conceptos complicados. Las vidas de estos dos maestros tienen características similares. Hay una abertura a todos y sus vidas persona-les son simples, sin consideración por el confort físico o la adulación.

Ranjit Maharaj ha vivido en el mismo apartamento de una sola habitación durante 55 años, y sólo ha dejado la India por primera vez hace tres años, cuando fue invitado a enseñar en occidente por sus estudiantes occidentales. Para los occidentales, una distin-ción importante de Ranjit Maharaj, es que puede dialogar en inglés. Ni su Maestro ni Sri Nisargadatta Maharaj, un maestro bien conocido en occidente con discípulos de Ranjit Maharaj, conocían el inglés.

Los tres aspectos principales de la enseñanza son: 1º la comprensión a través de los diálogos, 2º la meditación del mantra, y 3º el culto. Este libro es una presentación de sus diálogos con estudiantes. La meditación del mantra la da el Maestro sobre una base in-dividual. El culto del Maestro es la culminación de la enseñanza y se trata en estos diá-logos.

Nota del editor: Estuve presente en todas las charlas que se presentan en este libro (excepto una). Todos los diálogos de este libro provienen de las grabaciones de estas charlas. Poner las grabaciones en forma de libro requería algún trabajo, pero las pala-bras y las ideas son solo las del Maestro. Este libro no se publicaría a menos de que Shri Ranjit hubiera aprobado el texto entero. Las grabaciones fueron registradas en Bombay, París, Inglaterra, Alemania, Sedona (Arizona) y Berkeley (California). Las grabaciones fueron elegidas al azar y se han transcrito aquellas que tenían el mejor sonido. Se han editado algunas repeticiones, pero la mayoría de los estudiantes de Maharaj encuentran útil la repetición, y es por eso que no se han eliminado enteramente. No obstante, es difícil plasmar en el texto el humor espontáneo del Maestro y el ambiente que se esta-blecía en torno a las charlas. Creo que se acepta generalmente que una transmisión dire-cta en persona es la manera ideal de escuchar a un Maestro, y en el momento de la pu-blicación de este libro, Maharaj está enseñando todavía en Bombay, India, o Mumbai, como se llama ahora. Maharaj da la bienvenida a todos a la pequeña habitación donde tienen lugar las charlas, pero a veces, especialmente en los meses de invierno, se llena completamente. Habla en inglés una vez al día durante una hora más o menos, cinco días a la semana. Los fines de semana, va a los suburbios de Bombay y habla en marathi a sus discípulos indios. El samadhi (un templete del Maestro muerto) de su Maestro está en Bombay, Maharaj lo visita los domingos a primera hora de la tarde. También en su cuarto hay bhajans y arati todos los días por la mañana, a mediodía y por la tarde.
Finalmente, la concepción de este libro fue posible con la ayuda de muchas personas a quienes deseo agradecérselo. Escuchar sus palabras cada día fue para mí una práctica en sí misma, y estoy agradecido por la oportunidad que me dieron de trabajar con la enseñanza. Las palabras no pueden expresar nunca la gratitud que uno siente hacia el Maestro. El dijo muchas veces que Maestro y discípulo son uno, pero todavía…

—Robert Wolff

Junio de 1996

Pregunta: Cuando contemplo mi naturaleza real, el «yo soy», me embarga una sensación de amor sin causa. ¿Es correcta esta sensación o es también una ilusión?

Maharaj: Es la felicidad del Sí mismo. Usted siente la presencia de «yo soy». Olvida todo, los conceptos y la ilusión. Es un estado no-condicional. Esta felicidad aparece cuando usted olvida el objeto, pero en la felicidad hay todavía un pequeño toque del Sí mismo. Después de todo, es todavía un concepto. Cuando se cansa del mundo exterior, quiere estar solo, estar en usted mismo. Es la experiencia de un estado más alto, pero todavía de la mente. El Sí mismo no tiene ningún placer ni displacer. Es sin la sensación de «yo». El olvido completo de la ilusión quiere decir que nada es, que nada existe. Ella está todavía ahí, pero para usted no tiene ninguna realidad. Eso es lo que se llama reali-zación, o conocimiento de sí mismo. Es la comprehensión del Sí mismo sin el sí mismo.

Si alguien le llama, usted dice, «estoy aquí»; pero antes de decir, «estoy aquí», usted es. La ilusión no puede dar algo más a la realidad. No puede dar algo extraordinario a la realidad porque la realidad está en la base de todo lo que es. Todo lo que existe, todo lo que ve, los objetos de su percepción, todo eso se debe a la realidad. En la realidad, la ignorancia y el conocimiento no existen. No son. Así pues, ¿qué expresión puede darles usted?

Cuando usted da una expresión, significa que se ha experimentado algo. Tan pronto como siente la menor existencia, eso es todavía ignorancia, y usted está lejos de su Sí mismo. Usted puede sentir amor, y eso está bien, pero, después de todo, es todavía un estado, y un estado es siempre condicionado. Lo no-condicionado es sin estado. Es la experiencia de la no-existencia de la ilusión. Esto es muy sutil; la ignorancia y el cono-cimiento son los dos muy sutiles. Es difícil de comprender, pero si indaga realmente, obtendrá ese estado. Eso es, y ha sido siempre, pero usted no lo sabe, esa es la dificul-tad. No hay un solo punto donde la realidad no sea. Usted experimenta su existencia (de la realidad) a través de los objetos, pero todo esto es nada. La realidad es omnipresente, pero usted no puede verla. ¿Por qué? Porque usted es la realidad misma; así pues, ¿có-mo puede ver su Sí mismo? Para ver su cara, usted necesita un espejo.

La felicidad real está dentro de usted, no fuera. En el sueño profundo, usted es feliz, olvida el mundo. Por consiguiente, la felicidad está en el olvido del mundo. Deje el mundo como es, no lo destruya, pero sepa que el mundo no es. Haga todo lo que tenga que hacer, pero permanezca desapegado por la comprensión, porque todo lo que siente, percibe y obtiene es ilusión. No existe, y su mente debe aceptar eso.

Los santos dicen, «puesto que todo es nada, ¿cómo puede esta nada afectarle, tocar-le?» Pero lo que su mente dice, le afecta y le toca a usted. Así pues, ¿qué hacer? La mente no es nada más que conocimiento. Las gentes diferencian la mente del conoci-miento, pero esto no es correcto. No hay nada en el mundo. Sólo la realidad es, y cuan-do usted comprende que la ilusión es realmente ilusión, ¿cómo puede afectarle? ¿Cómo puede sentir incluso que le afecta? La hoja del loto vive en el agua, come agua, pero no entra en contacto con el agua. Si usted vierte agua sobre ella, el agua rueda, la hoja no es tocada por ella.

Cuando comprende eso, no queda nada, ya no se plantea más ninguna cuestión de amor. La felicidad del Sí mismo que usted siente, es todavía el placer del conocimiento. Primero debe ser presenciador, y entonces usted deviene la realidad misma porque usted es Él. Por consiguiente, no hay ningún mal en vivir en la ilusión, en el mundo, pero no existe, usted no es tocado. El loto está en el agua, pero no se preocupa por ello.

Usted debe experimentar su verdadera naturaleza de esta manera. Digo experimen-tar, pero ahí las palabras no existen, porque es más allá del espacio, más allá de cero. Y las palabras no pueden penetrar ahí, se detienen ahí. En la Bhagavad Gita, el Señor Krishna dijo, «adonde los mundos regresan, es mi estado». Sin embargo, era un rey y estaba gobernando, pero sabía que nada es. Usted no comprende que nada puede tocarle. Cuando siente que algo puede tocarle, está en la ilusión. Ese es el punto más elevado de la filosofía, y usted tiene que llegar ahí. Ahí, no hay Maestro ni discípulo, pues ambos son sólo uno. La dualidad no existe, sólo la unidad es, y nada es fuera de ella. Por con-siguiente, permanezca en la ilusión pero con comprensión.

Dos amigos querían bromear entre sí. Uno de ellos comenzó a insultar al otro, pero este se reía del insulto. Un tercero se sintió perturbado, y dijo, «¿Cómo puedes reír cuando te está insultando?» Él se estaba riendo porque tenía la clave del juego, pero el tercer muchacho no comprendía. De la misma manera, las personas realizadas, aunque están viviendo en el mundo, comprenden que todo esto es nada y que, acontezca lo que acontezca, no está aconteciendo nada. Por consiguiente, no son tocados. Las gentes siempre están presas del temor de lo que acontece, o de lo que acontecerá. Tienen miedo de lo que dirán las gentes. Piensan, «¿Qué voy a hacer? ¿qué me va a pasar?» Luchar o disfrutar. Todas estas esclavitudes se deben a la mente.

El que está fuera del círculo comprende que todo es nada. No existe, es sólo igno-rancia. Se dice que sólo el que bucea profundamente en el océano puede encontrar la perla. El que permanece en la superficie es arrastrado por la corriente del placer y el sufrimiento. Debe bucear en las profundidades de lo ilimitado porque es ahí donde usted es. No se detenga nunca en lo limitado. El oro no se preocupa por las figuras que toma en los ornamentos. Puede estar en la figura de un perro, o de un Dios, no se inquieta por la figura. De la misma manera, sea indiferente a las cosas, porque no existen.

Nada puede tocarle. Usted es inapegado. La mente debe llegar al punto de la com-pleta comprensión de la ilusión. Ahí está su estado. Nada permanece para el que ha comprendido. Ya no hay más ganancia ni pérdida. No pregunte si puede alcanzar la rea-lidad, porque usted es la realidad; así pues, ¿por qué decir «puedo»? Primero de todo, salga del círculo. Deje todas las cosas, una tras otra, y duérmase en su Sí mismo. Vuelva entonces, y sea en todo. Lo que usted ha descrito es un buen estado, no hay duda, pero vaya un poco más adelante. Cuando la mente acepta que todo es ilusión, sólo ilusión, entonces usted es en su Sí mismo. El cuerpo y la mente son ilusión. Debería alegrarse de saber eso. Deshágase de su identificación. La única cosa que hace el Maestro es dar su valor real al poder que hay en usted, poder al que no presta ninguna atención. No hace nada más. Era una piedra, y el Maestro le revela su verdadera naturaleza, que es un diamante. Hace de usted la piedra más preciosa.

Yo soy omnipresente, omnipotente, yo soy el Creador de todo lo que es. Cuando us-ted es en la base de todo, usted es en todo. Por consiguiente, ni siquiera un criminal puede ser considerado como malo. Todo lo que está aconteciendo, es «orden mía». ¡Sea el Señor, no el esclavo! Usted es el Señor.

Pregunta: Me gustaría saber por qué algunas personas realizadas se reencarnan para ayudar a otros a realizarse.

Maharaj: Nadie viene, nadie se va. ¿Quién le dijo eso? ¿Ha leído usted libros y lo es-tá repitiendo? Se dice que el hombre más grande es el que muere desconocido. Rama y Krishna fueron héroes secundarios. El hombre cumplido vive en silencio y muere en silencio. Después, su pensamiento trabaja en algún otro. Pero eso de que regresan, es una insensatez.

Nadie viene, nadie se va. Todo es un sueño. En un sueño usted puede devenir un gran Maestro, pero cuando se despierta, vuelve a su estado ordinario. ¿Quién se ha ido y quién tiene que regresar? Nada ha acontecido. El concepto de un gran Maestro ha apa-recido en usted, y ha devenido este «gran Maestro», pero cuando se despierta siente, «¡Ah, todo esto es una insensatez! ¿Cómo puedo ser un gran Maestro? ¡Yo no sé nada!» Sin embargo, en el sueño, usted estaba dando conferencias y hablando con soltura de estas cosas, pero cuando llega el despertar, todo este conocimiento se desvanece. Era un sueño.

¿De dónde ha venido, y dónde ha desaparecido? Cuando nada es, todo son sólo cre-encias y conceptos de la mente. El supuesto sabio que dice, «yo soy la reencarnación de Dios», no Le conoce, no conoce la realidad. Al contrario, es esclavo de su ego, de la ilusión. Cuando el conocimiento mismo no tiene ninguna entidad, no se plantea ninguna de estas cosas.

El que comprende, está libre de todo. Esta persona parece una persona ordinaria, pe-ro su corazón es completamente diferente. Si usted permanece fuera, ¿cómo puede comprender? Para devenir el propietario de la casa, debe entrar en ella. De la misma manera, debe penetrar su propio sí mismo para devenir el propietario. Pero ahí el «yo» no permanece como «yo». Ahí ya no se plantea más la cuestión de Maestro y discípulo. El pensamiento de un Maestro puede inspirar a quienquiera que tiene un cuerpo, porque el Maestro y el que está en silencio son uno. Penetre el corazón del realizado, y usted no permanece como «usted», porque sólo Él es. Así, se dice que aquellos que enseñan son encarnaciones de Dios. El Maestro da el conocimiento a todos, pero no lo valora, por-que Él sabe que el conocimiento es la mayor ignorancia. Por consiguiente, no sea tocado por nada.

Pregunta: Si todo es ilusión, ¿es usted mismo una ilusión?

Maharaj: ¡Oh, sí! ¡Yo soy la mayor ilusión! ¡Todo lo que digo de todo corazón y tan francamente, es todo falso! Pero lo falso que el Maestro le dice, puede hacer que usted alcance ese punto. La dirección de la persona no es real, sólo la persona es real. Cuando usted llega a la casa, agradece por la dirección que se le ha dado, la dirección es verda-dera sólo hasta el momento en que usted entra en la casa. Tan pronto como entra, la dirección se desvanece. Las palabras no son nada más que indicadores, no tienen ningu-na realidad en sí mismas. Si «yo» permanece, yo soy también ilusión. No permanezca como «yo». Esa es la comprensión más alta de la filosofía. El santo Tukaram dijo: «He visto mi propia muerte, y lo que he visto entonces, la felicidad que se ha revelado, eso conozco». Primero de todo, usted debe morir. Usted quiere decir ilusión.

Por consiguiente, lo que digo es falso, pero verdadero, porque hablo para Eso. La di-rección es falsa, pero cuando usted llega a la persona es realidad. De la misma manera, todas las escrituras y los libros mitológicos son sólo para indicar ese punto, y cuando usted lo alcanza, devienen no existentes, vacíos. Las palabras son falsas, sólo el signifi-cado que transmiten es verdadero. Son ilusión, pero dan un significado. Por consiguien-te, todo es ilusión, pero para comprender la ilusión, se necesita la ilusión. Por ejemplo, para quitar una espina de su dedo usted usa otra espina. Después, tira las dos. Pero si se queda con la segunda espina que se usó para sacar la primera, ciertamente le pinchará de nuevo. Para quitar la ignorancia, es necesario el conocimiento, pero, finalmente, los dos deben disolverse en la realidad. Su Sí mismo es sin ignorancia, sin conocimiento. Por consiguiente, el Maestro y el buscador son ilusión, porque son «Uno». Lo falso sólo puede ser eliminado por lo falso. Si se queda con la segunda espina, es decir, con el co-nocimiento, incluso si es una espina de oro, se pinchará. El ego es la única ilusión, y el ego es conocimiento. Se dice que para atrapar a un ladrón, usted debe devenir un ladrón. Entonces puede decirle: «Cuidado, estoy aquí y sé que eres un ladrón, de manera que no te atrevas a robarme». Pero usted no puede atrapar al ladrón, porque él tiene cuatro ojos y usted sólo tiene dos. Con una sola mirada, el ladrón repara en los valores y si usted no está alerta, le roba. La ilusión es como el ladrón, de manera que usted debe ser más fuer-te que el ladrón. Su mente debe aceptar que todo es ilusión, sólo ilusión. Entonces usted será el «más grande de los grandes».

El conocimiento es una gran cosa, pero debe ser sólo un remedio. Cuando la fiebre se va, agradézcaselo a la medicina que toma, pero deje de tomarla. No prolongue el tra-tamiento o creará más problemas. El conocimiento es necesario sólo para eliminar la enfermedad de la ignorancia. El médico siempre prescribirá una dosis limitada. Primero de todo, comprenda que el «yo» es una ilusión y que todo lo que el «yo» dice es tam-bién ilusión. El Maestro y lo que dice son también ilusión, porque en la Realidad hay sólo unidad y no dualidad. «Yo» y «él» ya no existen. Bucee dentro de usted mismo, tan profundamente que usted desaparezca. Si no lo hace, acontecerá esto. Una cabra entra en su casa y, para hacerla salir, usted abre la puerta. La cabra sale, pero entonces entra un camello. El camello es como el conocimiento. Así pues, para deshacerse del camello, debe echar abajo los muros de la casa. Entonces usted está fuera de la ilusión. Todo lo que acontece en la ilusión es sólo ilusión, y de hecho, nada acontece nunca. Así, en este mundo acontecen muchas cosas, el nacimiento y la muerte, pero es sólo un sueño. Debe aceptar eso. Su mente no debe ser tocada. Cuando alguien muere, las gentes lloran. El ser realizado no reirá, se mantendrá callado, tranquilo. Sabe que no ha ocurrido nada. Nada se ha perdido. La materia no se pierde nunca. Los cinco elementos que componen el cuerpo, retornan a los cinco elementos. Y el poder retorna al poder. Sólo el nombre y la forma, que son ilusión, desaparecen. Sea sin forma, sea sin nombre. Si alguien le pre-gunta su nombre, responda —no hay mal en ello— pero sea consciente de que usted no es eso. Debe ir más allá de la ilusión, porque ella no es, y no permanecerá. Comprenda que es fuego, pero no la toque. No intente tampoco extinguir el fuego, o se quemará. Sólo comprenda. Nada puede tocarme, nada puede limitarme, nada puede abarcarme, y nada puede evaluarme. Porque todo es ilusión. Debido al pensamiento «yo», usted sien-te una sensación de importancia. Usted dice, «ésta es mi casa, ésta mi carne, éstas son mis cosas», etc. Las cosas mismas no dicen nunca que le pertenecen. Son mudas e in-animadas. Sea mudo, permanezca en usted mismo, no hable. Yo enseño, pero no he tenido nunca la sensación de que este o aquel deben comprender, porque es sólo por suerte como el uno o el otro llegarán a este nivel. Encontrará la llave por su propia suer-te, y será el más feliz de todos los seres. Todo depende de su amplitud, o capacidad de aceptar. Debe ir siempre derecho a la esencia de las cosas. La esencia de lo que se dice, tiene verdadero significado. Tome la esencia de la flor y sea feliz, pero sepa que incluso la esencia no es verdadera.

Pregunta: Si un mendigo pide dinero a un ser realizado, ¿que hará?

Maharaj: Es su elección si da o no da. Porque, después de todo, todo es una ilusión. Puede parecer inmisericorde hasta el punto de no dar agua a un hombre moribundo. Si un hombre está gimiendo «¡agua, agua!», no se la dará, porque el hombre va a morir de todos modos, y darle agua sólo prolongará su sufrimiento. Usted piensa que es bueno si da el agua, pero sólo aumenta su sufrimiento. Debido a su ignorancia, el hombre mori-bundo quiere vivir más. Pero, ¿qué puede obtener usted respirando un poco más? Yo no le aconsejo que sea inmisericorde, sino que comprenda que accediendo a su deseo, le da más sufrimiento. El que piensa que ha hecho una buena obra está extraviado.

Si da un centenar de francos a un mendigo, no será un hombre rico al día siguiente. Continuará mendigando porque este habito de mendigar ha devenido tan profundamente arraigado en él que el hecho de mendigar ha devenido una segunda naturaleza. Todos los seres mendigan para obtener felicidad desde el nacimiento. Finalmente, mueren sin alcanzarla. Incluso cuando usted va a la iglesia o al templo a rezar, deviene un mendigo frente a Dios. Primero mendiga para usted mismo, después para su esposa, y después para sus hijos. Primero para usted y después para otros. Todo el mundo está interesado principalmente en su propia felicidad, pero usted no puede obtenerla porque sus méto-dos para obtenerla son erróneos. Permanezca siempre en la vía que su Maestro le mues-tra, y será uno con él. Estos hábitos no son nada sino los resultados de una mente estre-cha. La mente es conocimiento. Cuando este conocimiento entra en contacto con la ma-teria (el cuerpo físico) toma la forma de pasión y hábitos. Estos hábitos y esta pasión le hacen miserable. Así pues, obtenga la comprensión de que cuando entra en la prisión, usted no es el culpable. Permanezca en el mundo, pero diga, «nada es verdadero». No alimente sus pasiones. Comprenda lo que son, y será libre en vida mientras el cuerpo está aquí. Un día el cuerpo desaparecerá, pero en realidad nadie nace, y nadie muere. Bendito sea el que se realiza. La realización significa comprensión, y si comprende que todo es ilusión, siempre será feliz.

Junio de 1997

Pregunta: ¿Está una persona que se ha realizado en un estado de gran felicidad o gozo? ¿Se expresa la realidad a través de un gran gozo o amor, o esto es también una ilusión?

Maharaj: La realidad es siempre la realidad, es unidad; así pues, ¿por qué habla de su expresión a través de la felicidad? Por ejemplo, si ha perdido su cartera y alguien se la devuelve, usted es feliz. Pero, de hecho, sólo le ha devuelto lo que siempre le ha per-tenecido. Esta felicidad es un estado pasajero y si usted comprende correctamente, no tiene nada que ver con la realidad. Sólo usted imagina que la realidad se ha perdido, pero no se ha perdido nunca. Esta sensación se debe a la ignorancia. Cuando se conoce a usted mismo, el gozo no se plantea para nada. Por consiguiente, esta expresión de feli-cidad es también una ilusión. ¿Quién hay ahí para expresar este gozo, y a quién? La realidad es no-dualidad; unidad.

Usted se plantea esta cuestión de la felicidad sólo porque se ha olvidado de usted mismo. Pero incluso en la ignorancia usted es Él. Las nubes pueden estar ahí, de manera que usted no puede ver el sol. Después las nubes desaparecen. ¿Por qué sería feliz el sol? Al sol no le molesta nada. Cuando las nubes estaban ahí, nadie veía el sol, pero estaba ahí. Así, el gozo y la paz que usted siente cuando desaparecen las nubes son tam-bién una ilusión, porque el sol no ha sido nunca cubierto por nada. Era sólo que no po-día verle. ¿Por qué sentiría gozo? El gozo y la felicidad son todavía síntomas de la ilu-sión. Usted recupera su cartera, pero ya era suya. Es verdadero que por la gracia del Maestro usted se encuentra a usted mismo, pero el Maestro no siente que eso sea gracias a él. Le respeta por eso, debido a que le ha dado el conocimiento, y ese conocimiento, si lo acepta con plena convicción, le lleva a la realidad. Pero si se responsabiliza de él, si dice «yo lo hice», eso significa que no está realizado. Usted se ha olvidado de usted mismo, y el Maestro se lo dice. Pero la realidad no estuvo perdida nunca.

Usted siente que está limitado, cercado, pero eso es sólo un pensamiento. Debido a la ignorancia, se siente prisionero y sufre, pero los problemas son una ilusión, no exis-ten. Siempre que la infelicidad o los problemas vengan a usted en la ilusión, acepte lo que acontece, no luche contra lo que viene. De esta manera, el ego se disolverá. La per-sona ignorante no acepta nunca cuando acontece el infortunio. El que comprende dice, «que venga a mí todo el infortunio», porque sabe que, acontezca lo que acontezca, no es verdadero. El ego siempre está buscando algún beneficio para sí mismo —yo debo ser respetado, amado o reconocido. Siempre que su ego experimenta dolor, se debe a una falta de comprensión. Para usted, el ego es el problema; así pues, deje que muera. Si el ego muere, es para mejor. Es la ilusión la que muere. Si el ego muere, entonces sólo queda Él, la realidad.

Pregunta: He oído hablar de que la evolución de la humanidad debe cambiar del «yo» al «nosotros», que la consciencia individual debe devenir consciencia universal. ¿Es esto verdadero?

Maharaj: De hecho, es una falta de comprensión lo que le hace creer que usted es una entidad separada. Todo el mundo funciona en la consciencia (conocimiento). Usted también. Si comprende que usted no es el cuerpo, su consciencia deviene universal. To-da limitación desaparece. Si rompe el vaso, el espacio contenido en el vaso deviene tan grande como el espacio de la habitación. Y si usted echa abajo los muros de la casa, deviene el espacio cósmico entero, mahadakash. De la misma manera, si se rompe la consciencia del ego (yo soy esto o eso, etc.), usted deviene consciencia universal, el Todo. Pero aquí, debe comprender que esta consciencia es también una ilusión, igno-rancia. En efecto, la ignorancia es la fuente de la consciencia o el conocimiento. Así pues, la fuente de la consciencia misma, es el olvido o la ignorancia de la realidad final. Usted deviene la creación total, la consciencia (el conocimiento) del mundo, pero esto es todavía ilusión. Este ego que deviene consciencia universal es el peor de los egos. «Yo soy el creador del mundo, yo soy omnipotente, etc.» Pero este creador crea ilusión. Así pues, ¿cuál es su utilidad? El conocimiento crea más ilusión. Esta comprensión debe madurar con la ayuda del Maestro, y este conocimiento mismo será absorbido en la rea-lidad.

En la realidad final no hay ni consciencia (conocimiento) ni ignorancia, y eso es lo que usted es, su verdadera naturaleza. Es debido a la ignorancia por lo que usted dice, «yo soy esto o eso». Y es debido también a la ignorancia por lo que dice, «yo soy la consciencia». Éste es el obstáculo en la senda a la Realidad. Así pues, la afirmación «La consciencia individual debe devenir universal», es correcta. Pero debe comprenderla completamente. Si dice, «yo no soy esta pequeña criatura, yo soy omnipresente», piense sobre «¿Dónde no soy yo?» Usted está igualmente presente en la persona ignorante y en la persona que tiene conocimiento. Todas las criaturas del mundo tienen esta conscien-cia (conocimiento). Así pues, ¿por qué debo decir «yo conozco, yo he realizado, etc.»? Eso sólo alimenta la ilusión. Es correcto decir que la consciencia individual debe deve-nir consciencia universal. Pero la mente o el ego es un obstáculo para usted porque us-ted no quiere morir. Rompa los límites que usted mismo ha creado con su propio pen-samiento. Sienta que usted es el creador del mundo, y que puede destruirlo también. Rompa los límites impuestos por la ilusión y usted deviene la realidad. Es unidad, no-dualidad, no mente. ¿Por qué sería el océano perturbado por las burbujas que aparecen en su superficie? Él sabe que las burbujas no son nada más que océano, y no hay ningu-na ganancia ni pérdida para el océano si las burbujas están ahí o no. De la misma mane-ra, la realidad final no es aceptada por nada. No puede acontecerle nada. No puede ser más grande o más pequeña. Sólo la ilusión del ego se la oculta. El sol no necesita pre-ocuparse por las nubes, pues no pueden hacer que deje de brillar. De la misma manera, la realidad no tiene nada que ver con la ilusión del ego que le ha hecho a usted tan pe-queño. A la pantalla de cine no le inquieta si la película proyectada en ella es buena o mala. No hay bueno ni malo para la persona que está fuera del círculo de la ignorancia. El ser realizado vive en el mundo pero no es tocado nunca por él. ¿Por qué no es toca-do? Porque sabe que es una ilusión. ¿Cómo puede usted ser tocado por algo que no es real? Debido a la ignorancia, dice que es tocado por el mundo. Pero si usted despierta, nada le preocupará, o afectará. En un sueño, aparece un león y usted tiene miedo, pero entonces se despierta. ¿Adónde ha ido el miedo? De la misma manera, usted llora cuan-do su ego es herido. Pero cuando despierta, todo desaparece en un instante. De hecho, cuando su ego es herido, usted progresa en la senda a la realidad. La persona ignorante llora cuando su casa es destruida, pero la persona realizada dice, «Ahora todo el mundo es mío, puedo dormir en cualquier parte». Así pues, toda limitación y esclavitud desapa-recen de su mente.

Ser la consciencia universal (y por lo tanto la mente universal) es un buen signo. Pe-ro aquí, conocer significa que usted está en todos los seres y en todas las cosas. Si usted intenta usar este poder para leer las mentes de otros, por ejemplo, caerá de nuevo en la ilusión. Las gentes ignorantes estarán impresionadas por sus poderes de predicción o de lectura de la mente, y el ego deviene entonces más fuerte y dice «yo tengo conocimien-to, los demás son ignorantes». Así pues, comprenda que, en este caso, la consciencia universal le traerá más problemas, porque la naturaleza de la consciencia es la expan-sión; saber cada vez más. Comprenda que usted es la consciencia universal, pero no intente usar este poder o el ego volverá con mayor fuerza, y, aunque estuviera cerca de la realidad, estará mucho peor que si fuera sólo un ignorante.

Cuando el poder está a su disposición, la mente deviene más fuerte y está ansiosa de usarlo. «Yo puedo hacer esto, o eso. Yo puedo ver esto, o eso. Yo puedo hacer que llue-va, etc.» Cuando esta apertura acontece en usted, sabe que «yo soy el creador, es mi voluntad, etc.» Pero si esta comprensión se queda en el nivel del «yo», es ego. Así pues, le vengan los poderes que le vengan, no los use. El ser realizado dice, «yo sé que no sé». Si usted dice, «yo soy todo, yo conozco la mente de todo», eso es ego. Y cuando el poder está ahí, uno siempre tiene el deseo de usarlo. En este nivel, esté muy vigilante. No acepte el ego del poder. Tener consciencia universal es un buen signo, pero sepa que el ser universal es también ilusión. El peligro está en pensar que usted es omnipotente. Deje que todas estas cosas sean, y comprenda que nada es. Consciencia universal quiere decir «la gran ilusión». Aceptar la gran ilusión significa que usted se atraerá grandes problemas. El que se pone la corona lleva el peso de los problemas.

¿Por qué dominar la ilusión? La ilusión es nada, de manera que usted domina nada. Entonces, ¿dónde está el dominio? Así pues, ¿cuál es la utilidad de la consciencia uni-versal? Sepa que ella es nada. Todo es nada. La consciencia misma no es verdadera. Sumerja su ego, no tenga miedo de él. El que dice, «yo soy omnipotente» está haciendo sonar su trompeta en el desierto.

Salga de su ego. No sea demasiado grande, o como el balón que está sobreinflado, usted explotará. Siempre que la mente afirme, «eso es verdadero», vaya contra ella y diga, «no, es falso». No deje a su enemigo entrar en su casa. Cuando se abre al conoci-miento, tiene la impresión de que puede conocer todo. Pero preste atención. Primero comprenda su propia mente, o se olvidará de usted mismo. Estará como bajo la influen-cia de una fuerte emoción. Hará cosas peores de las que nunca hubiera pensado que se-ría capaz de hacer.

He oído hablar de un sabio de Bombay que estaba haciendo milagros. Podía caminar sobre el agua o a través del fuego sin quemarse, etc. Pero un día —y este día llega siem-pre— sus poderes dejaron de funcionar y las gentes se rieron tanto de él que se suicidó. Las gentes ignorantes pueden llevar a un sabio a la locura. Este devino su presa. Las gentes ignorantes difunden toda suerte de ideas falsas sobre los sabios. Por ejemplo, un sabio no debe sentir dolor. Pero el sabio está vivo. No es un cadáver. Por consiguiente, debe sentir la quemadura al contacto con el fuego. El sabio siente dolor, pero sabe que es su cuerpo el que lo siente y no él mismo, porque no está identificado con el cuerpo. Pero el supuesto sabio dice que no siente dolor, y es su ego el que está hablando. Este cuerpo no es un cadáver, está vivo, y por consiguiente el dolor debe ser sentido. Mien-tras la electricidad está conectada, la bombilla debe alumbrar. Lo mismo es verdadero para el cuerpo. Mientras el poder está conectado al cuerpo, el cuerpo debe sentir dolor o algo. Algunos sabios caen en esta trampa si piensan verdaderamente que no deben sentir nada.

Jani era una pobre sirvienta, pero era un ser despertado. Vivía en un poblado y, co-mo todos los demás, ponía los cagajones de vaca a secar sobre su pared al sol para usar-los después como combustible. Su vecino, que siempre estaba contra ella, se los robó un día. Jani se quejó al juez del pueblo, que le dijo: «¿Cómo puede usted reconocer los que le pertenecen?» Ella respondió: «Ponga su oreja cerca de ellos y si oye el nombre de Dios, Vithal, eso significa que son míos». De esta manera, atraparon al ladrón. Por su-puesto, las gentes preguntaban cómo podía hablar un cagajón de vaca. Pero, de hecho, era el propio poder de Jani el que hablaba, pues ella estaba en todas las cosas. Todo lo que dice «yo soy la realidad» es mío, y aquello que dice «yo soy el cuerpo», no lo es. Ella tenía fe total en Dios y su propio poder estaba en todo.

El que comprende dice, «yo no soy el cuerpo». El cuerpo no es nada más que un ca-gajón de vaca. Si el conocimiento «yo soy la realidad» le penetra, todo es suyo. No diga que sólo los seres realizados son grandes. Usted mismo es grande. Cristo dijo, «Yo soy Dios». Si comprende que usted no es el cuerpo, usted es tan grande como Él. Pero la persona ignorante siempre se siente desvalida. «¡Oh, él es tan grande y yo soy tan pe-queño!» Es el ego el que hace que crea que usted es una criatura minúscula. Arroje esta falsa idea de su mente. Usted es tan poderoso como Cristo, pero no comprende eso. «Yo soy la realidad». Ésta es la comprensión que debe tener. Eso es lo que el Maestro quiere hacerle comprender, y eso es lo que el Maestro enseña, nada más. Pero entonces, ¿cuál es el significado de esta comprensión? Comprenda y después olvídelo todo, y usted es Él.

Si el ego bloquea su vía, aplástelo. Deje que los demás hagan sus comentarios. Cuando comprende que usted no es un mendigo, instantáneamente deviene rico. Todos tienen el poder más alto en ustedes. Denle la bienvenida. La mente debe aceptar eso completamente. Y si lo acepta con toda su fuerza, ¿cómo puede persistir la ilusión? Eso que es nada, no puede persistir. El problema es que siempre tiene el hábito de quejarse, «¡Oh, yo no puedo hacer esto o aquello!», eso es el ego. Eso es maya, ilusión. Sea muy fuerte en usted mismo. Yo le digo que usted es la realidad y que puede experimentar esto. Intente aceptarlo hasta que ya no haya más límites para usted. Usted es ilimitado, nadie puede limitarle. Pero a pesar de todo ello, usted mismo se ha esclavizado. Olvide toda limitación y sea Él, la realidad. Intente comprender profundamente que su mente no puede combatir contra usted. Entonces será capaz de derrotar al ego. De otro modo, es imposible. Cuando le viene una duda («¿Cómo puedo yo ser eso?», por ejemplo), usted pierde su fuerza. Necesita fuerza y poder para vencerla o nunca desaparecerá. Só-lo el poder de la comprensión puede derrotarla. «¡Qué el mundo se vaya al cielo o al infierno, no me importa!». ¡Sea así de determinado! Pero tiene miedo de dejar la ilusión. ¿Qué hacer? ¿Por qué teme a eso que es nada? Todo el mundo que viene a mí dice lo mismo, «vivo en el temor, estoy inerme, no puedo hacer esto, no puedo hacer eso. ¿Qué puedo hacer?» Olvide todo eso.

En un texto indio se dice que un hombre puede emborracharse por unas cuantas ru-pias con un vaso de alcohol. Este poder hace que baile y tenga alucinaciones, «yo soy un rey, yo soy todo». Está bajo la influencia de la ignorancia. Pero si bajo la influencia del poder del conocimiento dado por el maestro, el hombre dice lo mismo, ¿es posible controlarle? El poder que usted tiene es mucho más grande que el del alcohol. Este po-der, el efecto del conocimiento, puede penetrar la mente. «Yo soy la realidad». Si com-prende correctamente, nada ni nadie puede detenerle. Sea como la santa Jani que decla-ró llena de fuerza: «Donde escuche el nombre de Dios, eso me pertenece». Por consi-guiente, si le digo que usted es la realidad, debe aceptarlo. Tenga esa fuerza dentro de usted mismo. El problema es que sólo lo acepta a medias, debido a que su ego no quiere dejarle ir demasiado lejos. Eso significa que usted no bebe el vaso de vino hasta el fon-do. Un hombre ignorante no dirá nunca, «yo soy un rey», si no está borracho. El que bebe el vino del conocimiento dice, «yo soy la realidad». Nadie tiene poder sobre él. Sea fuerte y no tenga miedo de nada ni de nadie, pues todo es nada. ¿Cómo puede nada hacer que usted tenga miedo? Muchas gentes dicen que han tenido estas experiencias y que no obstante han devenido atrapadas de nuevo por el mundo. Pero, ¿qué es el mun-do? El Maestro le dice que el mundo es sólo ilusión. Así pues, ¿por qué inquietarse por él? Por lo demás, si recuerda el mundo como un sueño, no hay ningún mal. Si tiene una pesadilla, al despertar y recordar ese mal sueño, no siente nada porque sabe que no tiene ningún poder sobre usted. Si mata a alguien en un sueño, usted no se hace responsable al despertar. El mundo es ilusión, ¿por qué inquietarse por él? Si esta determinación penetra en usted, nadie puede detenerle. Si no penetra, eso significa que usted está dan-do la preferencia a nada, y eso le hace muy pequeño.

Debe tener el coraje y aceptar lo que dice el Maestro y de actuar en consecuencia. Cuando juega a las cartas, hay un rey y una reina, ¿pero son reales? Son sólo papel. Es su concepto el que los corona rey y reina, pero ellos no tienen ningún poder. De la mis-ma manera, este mundo no es real; así pues, ¿qué puede hacerle? Tenga esta convicción, esta determinación dentro de usted mismo.

Los supuestos sabios que le dan métodos para seguir, sólo refuerzan la ilusión en us-ted. Usted va a ver a un Maestro para deshacerse de la ilusión y él le hunde más profun-damente en ella. Éstos no son Maestros verdaderos, y, en este caso es mejor permanecer en la ignorancia que tener un conocimiento falso. Comprenda y sea eso.