El chamanismo en el islam

Vladimir Basilov : Le chamanisme

Le chamanisme en islam. Malgré un flou apparent, cette formule reflète exactement le fond du sujet. Le chamanisme ne fait pas partie de l’islam, il est même en contradiction avec la charria. En outre, chez de nombreux peuples, la pratique chamanique a persisté avec le renforcement de l’islam. Ceci était favorisé par les liens très étroits de cette pratique avec les nécessités de vie du peuple.

Apparu en Asie centrale au VIIe siècle, l’islam n’a pas pu anéantir totalement les traditions religieuses antérieures. De plus, le destin de l’islam a été fortement marqué par un lien étroit avec l’héritage des religions qu’il a fait disparaître. En retour, il a adopté nombre de croyances et rites appartenant à d’autres religions, ce qui fut une des principales causes du particularisme local de l’islam dans les différentes régions du monde musulman.

Parmi les vestiges des cultes religieux préislamiques, le chamanisme occupe une place notable, basée sur la représentation des esprits et la magie. Il a forcément exercé une grande influence sur la vie quotidienne des populations d’Asie centrale et du Kazakhstan. Sous cette influence de l’Islam, le chamanisme, comme les vestiges des autres cultes non musulmans, a acquis un caractère islamisé.

Le chamanisme est un phénomène connu depuis plus ou moins longtemps par différents peuples. En corrélation avec ce constat, l’étude, par son essence même, dépasse le cadre de la problématique régionale. Si un même phénomène, propre à la vie de nombreux peuples, éloignés les uns des autres, et ses formes dépendent des particularités historiques de la vie sociale et des traditions culturelles, son étude devient un problème d’importance théorique générale. En outre, il convient de déterminer s’il existe des traits de ce phénomène décelés dans la culture de certains peuples, qui sont caractéristiques pour d’autres cultures, et si on peut les considérer comme généraux.

Les variantes les plus primitives du culte chamanique ont connu au moment de leur fixation ethnologique une longue histoire et ont pu acquérir un aspect archaïque à la suite d’une dégradation. C’est pourquoi les cultes fixés en Sibérie ne constituent pas un chamanisme primitif à son stade initial. Il est évident que pour examiner les règles du développement du chamanisme, il faut disposer de données caractérisant ce culte chez un même peuple ou chez un groupe de peuples, mais à des temps différents. Pour de nombreux peuples, il est impossible d’obtenir ce type de données. Mais le chamanisme d’Asie centrale doit être d’autant plus digne d’attention car l’évolution de nombre de ses éléments peut être éclairée par la comparaison de témoignages ethnographiques avec les sources écrites et la masse de documents comparatifs.

Le chamanisme a constitué toute une époque dans l’histoire des anciennes croyances religieuses et a exercé une influence déterminante ensuite sur les religions des sociétés de classes. Il s’est conservé chez de nombreux peuples sous forme de vestiges dans le cadre des religions ” mondiales”, en adoptant souvent tous les traits du christianisme, du bouddhisme ou de l’islam.

Le chamanisme des peuples d’Asie centrale et du Kazakhstan est intéressant à étudier, non seulement comme variante locale d’un phénomène historique et culturel ayant connu une vaste expansion en son temps, mais aussi et avant tout, comme forme représentant le stade tardif de l’existence du chamanisme dans les conditions d’une suprématie de la religion monothéiste. Il s’agit d’une forme relictuelle du chamanisme qui a acquis son aspect simultanément avec l’idéologie musulmane.

Le chamanisme reste encore un des aspects les moins étudiés de l’ancien mode de vie des peuples d’Asie centrale. Relégué par L’islam dans les recoins de la vie familiale, il n’était que rarement remarquable pour les observateurs étrangers qui ne se mêlaient que superficiellement à la population locale. Des erreurs ont dû être commises en raison de l’impossibilité de réunir des témoignages dignes de foi, ou en raison de leur inexistence.

Le chamanisme peut être étudié de divers points de vue. Il constitue néanmoins avant tout un phénomène historique et culturel, revêtant chez ces divers peuples des traits spécifiques, liés aux particularités de leur mode de vie traditionnel.

En dépit d’une longue tradition d’utilisation du mot “chamanisme”, la littérature savante n’a jusqu’à ce jour pas de définition universellement reconnue du terme. c’est pourquoi chaque auteur préfère exposer ce qu’il entend par chamanisme. Mon avis sur le chamanisme est qu’il est une forme de religion ou de culte dont l’idée centrale est la croyance à la nécessité d’intermédiaires particuliers entre la masse des hommes et les esprits (les déités). Ces intermédiaires semblent être choisis par les dieux qui en font des personnages d’un type spécial et leur prodiguent un enseignement. Le devoir des intermédiaires-chamans est de servir les esprits et, avec leur aide, de protéger du malheur les membres de leur tribu. Les chamans entrent en contact avec les esprits en état d’extase. L’esprit-protecteur semble se fondre avec le chaman en un tout unique ; L’âme du chaman peut quitter son corps et aller vers D’autres mondes sous l’aspect du chaman lui-même ou d’un esprit-protecteur. On considérait que l’aide des esprits conférait aux chamans des forces supranaturelles qui les rendaient aptes à exercer un bon métier, prédire l’avenir, éloigner le malheur, retrouver les disparus, deviner les causes d’une maladie, guérir les malades, etc… En fonction du degré de développement de la société, le chamanisme occupait une place différente dans l’activité religieuse du collectif des hommes.

Au stade initial de l’ordre tribal, le culte chamanique a pu constituer la base de la vie religieuse de la société. Plus tard, avec la formation des relations sociales et des religions polythéistes développées, le chamanisme est relégué à l’arrière-plan, perd son importance et se conserve chez certains peuples sous l’aspect de vestiges tandis qu’il disparaît tout simplement chez d’autres.

Le chamanisme d’Asie centrale n’est pas resté inchangé au cours de son histoire. Même au cours de ce dernier siècle, il a vu des changements notables provoqués par l’évolution de la vie des peuples d’Asie centrale, notamment après la révolution d’Octobre. Tout au long des nombreux siècles précédents, il a suivi une voie de développement longue et complexe. Les spécificités du chamanisme d’Asie centrale reflètent les différentes étapes de l’évolution religieuse, mais aussi le processus d’imbrication de diverses traditions culturelles, incontournables sur un terrain ethnique hétérogène. Cet article tente d’expliquer comment se sont agencées les formes syncrétiques du chamanisme sous lesquelles il est apparu aux yeux des observateurs du siècle dernier et au cours de notre siècle. Les documents sur le chamanisme sont examinés comme une source historique et ethnographique donnant une certaine possibilité de retracer le processus d’évolution des croyances religieuses des peuples d’Asie centrale et du Kazakhstan.

Au cours du dernier millénaire et bien avant, le caractère des changements subis par le culte chamanique a été déterminé par l’influence constante de l’islam. L’idéologie musulmane a considérablement déformé le chamanisme d’Asie centrale, en arrachant certains éléments et en y insérant d’autres. Afin de comprendre l’ampleur de ces changements apparus sous l’influence de l’islam, il faut examiner les données sur le chamanisme la période préislamique, chez des peuples qui, en totalité ou en groupes séparés, se sont fondus dans la population de l’Asie centrale.
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Le chamanisme existe depuis la lointaine antiquité, peut-être même depuis le paléolithique. Il devait se structurer peu après la formation de la croyance aux esprits. Les témoignages archéologiques muets, en dépit des interprétations savantes qu’on leur accorde, ne peuvent être pris au sérieux dans la tentative de définir la frontière historique de l’apparition du chamanisme. Les documents ethnographiques sont bien davantage chargés de sens. Ils dessinent le chamanisme comme un culte religieux connu chez divers peuples de la terre se trouvant sur les plus basses marches de l’évolution sociale.

Les chamans existaient depuis les aborigènes d’Australie jusqu’en Terre de feu. Apparemment, le chamanisme était sous des formes diverses un stade commun par lequel passaient, à un moment donné, tous les peuples du monde. Les documents ethnographiques caractérisent le chamanisme comme une forme de religion existant dans la société avant l’apparition des classes. Avec la notion d’Etat et la complication des relations sociales, apparaissent de nouvelles formes de sacerdoces dans lesquels le prêtre ne prétend pas au choix divin.

Dans les sociétés de classe, le chamanisme recule à l’arrière-plan et se conserve comme culte-vestige périphérique. Ainsi la tendance même du développement religieux de l’humanité montre clairement que le chamanisme appartient au nombre des formes initiales de la religion.

Si l’on accepte cette conception du chamanisme, on peut aisément définir le lien avec une série d’hypothèses concernant le moment de l’apparition du chamanisme chez tel ou tel peuple. Sur un fond de matériel vaste représentant le chamanisme comme une forme de religion archaÔque commune à divers groupes humains, l’argument d’une origine tardive du chamanisme chez certains peuples (par exemples les Ougres de l’Ob, les Mongols etc…) paraît naÔf. Il est évident que chez tous les peuples du monde, les traditions chamaniques datent de la nuit des temps, même si ces traditions ne restaient pas inchangées et si chaque nouvelle époque y laissait son empreinte.
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Il n’existe pas de nom commun pour désigner le chaman en Asie centrale, l’ancien nom général de Kam ayant disparu au XIVe siècle. La diversité des noms du chaman indique que les traditions religieuses et les appellations peuvent être très différentes selon les groupes d’un même peuple.

La fonction du chaman par contre, est toujours la même. On considère qu’avec l’aide de ses esprits-protecteurs, le chaman est capable de :

* connaître les causes d’une maladie et les moyens de les éloigner ;
* soulager les malades grâce à différents rites ;
* prédire l’avenir, “deviner le destin”, notamment celui des personnes éloignées ;
* rechercher des personnes ou des animaux disparus, des objets perdus ou volés et deviner qui sont les coupables.

La plupart des chamans se considèrent aptes à accomplir au moins une partie de ces fonctions. Certains refusent ou ne peuvent accomplir certains rites compliqués ou rechercher les disparus, interroger leurs esprits protecteurs sur l’auteur d’un vol, par crainte de représailles. Par le passé, on prêtait aux chamans des pouvoirs bien plus étendus. Actuellement, chez les Kazakhs, on trouve encore des traces de profonde croyance en un pouvoir de leurs chamans : ils font venir la pluie, ordonnent aux esprits de provoquer le vent, la tempête, la grêle, peuvent transporter une cabane avec tout son contenu d’une rive à l’autre, et soumettre un troupeau de chevaux sauvages. Qui plus est, à l’époque de leur conversion à l’islam, les chamans du Kazakhstan ont eu le rôle de prédire ce qui se passerait et si la nouvelle religion était acceptée ou non par leurs esprits-protecteurs.

On a souvent recours aux chamans pour retrouver des personnes disparues ou des animaux, chameaux ou chevaux. Quant à leur pouvoir de guérison, ils l’exercent non seulement pour guérir les troubles nerveux et psychiques, mais aussi et d’une manière générale tous les maux internes et externes. Certains chamans, parallèlement aux méthodes purement chamaniques de guérison (deviner quel esprit a ordonné le mal ou quel remède le soulagera ou le fera disparaître), utilisent d’autres formes de médecine populaire pour guérir les maux d’estomac, les rhumatismes, les maladies nerveuses, la syphilis…

Il arrive que la maladie ne s’éloigne pas malgré les efforts du chaman et que le patient succombe ; ou à l’inverse, que la personne guérit alors qu’on la croyait condamnée.

Bien que certains chamans aient recours aux remèdes rationnels de la médecine populaire, la fonction de guérisseur du chaman se caractérise non par ces remèdes mais par les actions basées sur la croyance aux esprits. Les esprits sont coupables des maladies et aident le chaman à rendre la santé au malade.

En Asie centrale, on ne différencie pas en général les chamans par catégories. Pourtant quelquefois, et notamment chez les Kirghizes, on distingue les chamans “noirs” et les chamans “blancs”, les uns ou les autres étant plus ou moins puissants selon les régions. D’une manière générale, le chaman noir devine la cause d’une maladie par le battement du pouls et ses visions et la guérit; il lit l’avenir dans des osselets de moutons. Le chaman blanc organise des séances de transe, monte sur le toit de la yourte, lèche jusqu’au sang des objets en métal, invoquant ainsi les esprits et guérit les malades en chassant les mauvais esprits. Enfin une troisième catégorie de chamans invective et maudit les esprits en battant le malade avec de la laine blanche et noire.

Les chamans sont indifféremment hommes ou femmes et ce, quels que soient les peuples et les régions. En outre, dans certaines régions, le rôle de chaman se transmet plutôt par les femmes. Cet éloignement progressif des hommes de l’état et de l’activité de chaman (mais non de la pratique du recours au chaman) est un phénomène assez tardif et s’est vraisemblablement effectué sous l’influence de l’islam. Comme les autorités supérieures de l’islam s’opposaient fermement et constamment aux chamans, la signification sociale de la fonction de chaman a peu à peu décliné.

Le chamanisme d’Asie centrale a pieusement conservé l’antique idée de la transmission héréditaire du don chamanique. Ce don se transmet de père en fils et de mère en fille. Pourtant cette transmission héréditaire n’est pas indispensable et surtout elle est insuffisante : le novice doit en quelque sorte suivre une période de formation auprès d’un chaman plus expérimenté. Il doit d’abord faire la preuve de ses capacités au moyen de visions spécifiques ou d’un état mélancolique, puis recevoir les instructions d’un chaman chevronné qui l’aura choisi.

Parmi les objets qui accompagnent le chaman, un des plus importants est l’instrument de musique ; principal attribut rituel du chaman, c’est en général un tambourin. Le chaman chante sur cette musique, invoque ses esprits-protecteurs et tombe peu à peu en extase. Le tambourin est généralement décoré, souvent du motif solaire tracé avec le sang d’un animal sacrifié, ou de petits trous percés dans la peau, à l’intérieur d’un cercle de sang. Le nombre des trous et des anneaux doit être de quarante. L’instrument qui est aussi utilisé pendant les cérémonies et rites de guérison, se transmet par héritage, s’achète (rarement) ou, dans certains cas, est remis au chaman par les esprits eux-mêmes. L’importance du tambourin est due au fait que C’est l’objet sur lequel se posent les esprits : le chaman le secoue en fin de séance pour libérer les esprits indisciplinés qui y resteraient accrochés.

Le chaman utilise aussi un autre instrument de musique, le Kobyz, instrument à deux ou plus rarement trois cordes joué avec ou sans archet, taillé dans un tronc de mûrier en général. A cet instrument sont liées de nombreuses légendes et on lui prête quelquefois l’âme d’un cheval mystique ou d’un cygne. Il est souvent décoré: le chaman y représente un oeil, une oreille, une tête de chèvre ou de chameau, et y attache une touffe de poils de cheval, de chameau ou de chèvre, ou les plumes d’un aigle.

Parmi les objets rituels du chaman, il faut également citer la badine. Le chaman crache sur les yeux du malade puis le frappe de sa badine pour chasser les mauvais esprits. Ceci est la dernière étape de la cérémonie de guérison qui commence par l’utilisation du tambour et du kobyz, puis le chaman pousse des hurlements rauques, fait divers gestes et grimaces expressifs, et prononce diverses litanies ou formules avec l’espoir de faire quitter le corps aux mauvais esprits.

Le chaman a également comme attribut un couteau avec lequel il frappe le malade et se frappe lui-même, s’infligeant des blessures qui ne saignent pas et fait croire à l’assistance qu’il se transperce le corps. D’autres armes blanches (poignard, sabre) sont également utilisées.

Le miroir est utilisé pour les divinations, lorsque le chaman interroge les esprits au sujet de quelqu’un. Le miroir a des pouvoirs merveilleux chez de nombreux peuples d’Europe et d’Asie.

d’Autres objets attributs du chaman sont issus de la pratique de l’islam : tapis de prière, livre, chapelet. En outre, tous ces objets sont chez certains chamans dans la yourte, rassemblés dans une niche orientée vers l’est et quelquefois protégée par un rideau.

En ce qui concerne la tenue vestimentaire du chaman, elle diffère selon les peuples : un bonnet en peau et plumes de cygne, un long manteau comme celui des derviches, blanc en signe de pureté ou fait de morceaux de tissus bigarrés, sur lesquels sont appliqués des ronds de tissu, de métal, voire de verre ; quelquefois aussi, les chamans portent sur ordre de leurs esprits protecteurs, des vêtements et foulards de femme, prennent une allure, une démarche et une voix féminines : certains esprits n’aiment pas les hommes dans leur tenue et peuvent dit-on les étouffer dans leur sommeil s’ils restent habillés en hommes.

Dans la vie quotidienne, le chaman est comme les autres villageois dont il ne se différencie guère, si ce n’est par un comportement quelquefois pouvant paraître bizarre, parce que dicté par les esprits. Il est souvent à l’écart des autres, a un visage sérieux voire sinistre, paraît toujours concentré et son attitude est empreinte de simplicité. Certains chamans ne fréquentent guère la foule et les fêtes et ne mangent pas de nourriture préparée ailleurs que chez eux et par eux, par peur des esprits. Selon les exigences de ces derniers et sous peine de représailles, tel chaman ne mange pas de sel ou de poivre, tel autre ne se sert pas de vaisselle étrangère, jeûne en cas de mort dans une maison, ne reçoit pas directement d’argent.

La position sociale du chaman a été différente selon les périodes. Après la conversion à l’islam, le rôle social du chaman a décliné. Au XVIIIe siècle, les Kazakhs croyaient encore fermement à la toute-puissance du chaman mais au siècle dernier son influence a chuté et on a eu moins recours à lui, voire on s’en moquait. Les chamans eux-mêmes se rencontrent moins fréquemment, et ont appris avec l’arrivée des Russes, que les docteurs russes soignaient aussi les maladies. Pourtant, même si le fait n’est plus général, le chaman est encore sollicité et consulté, et accomplit des guérisons inexplicables.

D’après la tradition, le don de chamaniser se manifeste par des désordres pathologiques causés par les esprits. Cette “maladie” du chaman n’en est pas une, car le chaman reste toujours maître de son état et chamanise en pleine possession de sa volonté.

Les différentes étapes de la “maladie” du chaman sont en fait les différentes étapes du rituel de l’initiation du chaman :

* mort et résurrection ;
* souvenir de supplices et tortures infligés par les esprits ;
* enlèvement (initiation) du chaman par les esprits ;
* éducation du chaman par les esprits et/ou stage auprès d’un vieux chaman.

Le succès de la séance rituelle de chamanisation dépend de la personnalité et du talent du chaman qui doit pouvoir sans cesse prouver sa puissance sous peine de perdre sa crédibilité. Il doit être bon musicien, bon chanteur, savoir faire des tours accomplis en état d’extase, atteinte au moyen de la volonté et transmise à l’assistance.

Sous l’influence de l’islam, la tradition religieuse repose sur les esprits car l’au-delà n’est accessible qu’aux saints. Parmi les esprits préislamiques, les chamans ont gardé les esprits Tigre, Loup, Aigle et Serpent. d’une manière générale, les esprits sont de trois catégories : les esprits bienfaisants, les démons malfaisants et les esprits avec lesquels les humains peuvent avoir des relations sexuelles (ces derniers viennent de la mythologie iranienne).

Sous l’influence de l’islam également, le chamanisme prend un aspect islamique, bien qu’en cas de concurrence entre le mollah et le chaman, c’est ce dernier qui l’emporte parce que plus efficace. Le chamanisme islamisé est étroitement lié au culte des saints du soufisme : certains de ces saints prennent l’aspect de chamans et se font intermédiaires entre Dieu et les hommes. Le soufisme s’est développé sous sa forme populaire et les derviches errants ont un caractère chamanique : ils portent des bonnets en plumes de cygne, des ceintures ornées de grelots, des badines symbolisant le cheval mythique.

La plupart des peuples d’Asie centrale ont accepté des religions monothéistes mais ils ont gardé leurs traditions chamaniques. Ceci permet de dire que, bien qu’en voie naturelle de désintégration, le chamanisme est toujours vivant. En dehors des clichés stéréotypés du chaman psychopathe, adonné aux substances hallucinogènes, le chaman aujourd’hui est un être doué d’une forte volonté, qui reste maître de son état d’extase obtenu par autosuggestion.

Vladimier Basilov

http://www.sfiedi.fr/cahiers/chamanisme.html, 5 0ctobre 1998

Vladimir Basilov: El chamanisme El chamanisme en islam. A pesar de una borrosidad aparente, esta fórmula refleja exactamente el fondo del tema. El chamanisme no forma parte del islam, está incluso en contradicción con la arrastró. Además en numeroso pueblo, la práctica chamanique persistió con el refuerzo del islam. Esto era favorecido por los vínculos muy estrechos de esta práctica con las necesidades de vida del pueblo. Aparecido en Asia Central al VIIe siglo, el islam no pudo destruir completamente las tradiciones religiosas previas. Además, el destino del islam mucho se ha caracterizado por un estrecho vínculo con la herencia de las religiones que hizo desaparecer. A cambio, adoptó numerosos creencias y ritos que pertenecían a otras religiones, lo que fue una de las principales causas del particularismo local del islam en las distintas regiones del mundo musulmán. Entre los vestigios de los cultos religiosos préislamiques, el chamanisme ocupa un notable lugar, basado en la representación de los espíritus y la magia. Inevitablemente ejerció una gran influencia sobre la vida diaria de las poblaciones de Asia Central y Kazajstán. Bajo esta influencia del Islam, el chamanisme, como los vestigios de los otros cultos no musulmanes, adquirió un carácter islamizado. El chamanisme es un fenómeno conocido desde más o menos mucho tiempo por distinto pueblo. En correlación con esta acta, el estudio, por su gasolina propia, sobrepasa el marco de la problemática regional. Si un mismo fenómeno, consustancial a la vida de numeroso pueblo, distantes uno, y sus formas dependen de las particularidades históricas de la vida social y las tradiciones culturales, su estudio se convierte en un problema de importancia teórica general. Además conviene determinar si existe características de este fenómeno detectadas en la cultura de algún pueblo, que es característico para otras culturas, y si se puede considerarlos como generales. Las alternativas más primitivas del culto chamanique conocieron en el momento de su fijación ethnológica una larga historia y pudieron adquirir un aspecto anticuado tras una degradación. Esta es la razón por la que los cultos fijados en Siberia no constituyen un chamanisme primitivo a su fase inicial. Está claro que para examinar las normas del desarrollo del chamanisme, es necesario disponer de datos caracterizando este culto en un mismo pueblo o en un grupo de pueblo, pero a tiempo diferente. Para numeroso pueblo, es imposible obtener este tipo de datos. Pero el chamanisme de Asia Central debe ser más digno de atención ya que la evolución de número de sus elementos puede ser encendida en la comparación de testimonios etnográficos con las fuentes escritas y la masa de documentos comparativos. El chamanisme constituyó un tiempo entero en la historia de las antiguas creencias religiosas y ejerció una influencia determinante a continuación sobre las religiones de las sociedades de clases. Se conservó en numeroso pueblo en forma de vestigios en el marco de las religiones “mundiales”, adoptando a menudo todas las características del cristianismo, el budismo o el islam. El chamanisme del pueblo de Asia Central y Kazajstán es interesante de estudiar, no sólo como alternativa local de un fenómeno histórico y cultural que conoce una extensa extensión en su tiempo, sino también y sobre todo, como forma representando la fase tardía de la existencia del chamanisme en las condiciones de una supremacía de la religión monothéiste. Se trata de una forma relictuelle del chamanisme que adquirió su aspecto simultáneamente con la ideología musulmán. El chamanisme permanece aún uno de los aspectos menos estudiados del antiguo método de vida del pueblo de Asia Central. Relegado por el islam en los recovecos de la vida familiar, no era más que raramente notable para los observadores extranjeros que so’lo se mezclaban superficialmente a la población local. Errores debieron cometerse debido a la imposibilidad de reunir dignos testimonios de fe, o debido a su inexistencia. El chamanisme puede estudiarse desde distintos puntos de vista. Constituye sin embargo sobre todo un fenómeno histórico y cultural, revistiendo en este distinto pueblo características específicas, vinculados a las particularidades de su método de vida tradicional. A pesar de una larga tradición de utilización de la palabra “chamanisme”, la literatura sabia no tiene hasta la fecha definición universalmente reconocida del término por eso cada autor prefiere exponer quien entiende por chamanisme. Mi dictamen sobre el chamanisme es que ha una forma de religión o culto cuya idea central es la creencia a la necesidad de intermediarios particulares entre la masa de los hombres y los espíritus (las deidades). Estos intermediarios parecen ser elegidos por dioses que hacen personajes de un tipo especial y les prodigan una enseñanza. El deber de los intermédiaires-chamans es servir los espíritus y, con su ayuda, proteger de la desdicha a los miembros de su tribu. Los chamans entran en contacto con los espíritus en estado de éxtasis. El espíritu-protector parece fundirse con el chaman en un u’nico conjunto; El alma del chaman puede dejar su cuerpo e ir hacia otros mundos bajo el aspecto del propio chaman o de un espíritu-protector. Se consideraba que la ayuda de los espíritus confería a los chamans fuerzas supranaturelles que la volvían aptas a ejercer un buen oficio, predecir el futuro, a alejar la desdicha, a encontrar los desaparecidos, a conjeturar las causas de una enfermedad, curar los enfermos, etc… en función del grado de desarrollo de la sociedad, el chamanisme ocupaba un diferente lugar en la actividad religiosa del colectivo de los hombres. En la fase inicial de orden tribal, el culto chamanique pudo constituir la base de la vida religiosa de la sociedad. Más tarde, con la formación de las relaciones sociales y religiones desarrollados polythéistes, el chamanisme se relega a los orígenes, pierde su importancia y se conserva en algún pueblo bajo el aspecto de vestigios mientras que desaparece simplemente en otros. El chamanisme de Asia Central no no cambió durante su historia. Incluso durante este último siglo, vio notables cambios causados por la evolución de la vida del pueblo de Asia Central, en particular, después de la revolución de Octubre. A lo largo de los numerosos siglos anteriores, siguió una vía de desarrollo larga y compleja. Las especificidades del chamanisme de Asia Central reflejan las distintas etapas de la evolución religiosa, y también el proceso de coincidencia de distintas tradiciones culturales, inevitables sobre un terreno étnico heterogéneo. Este artículo intenta explicar cómo se han arreglado las formas sincréticas del chamanisme bajo las cuales apareció a los ojos de los observadores del siglo pasado y durante nuestro siglo. Los documentos sobre el chamanisme se examinan como una fuente histórica y etnográfica que da una determinada posibilidad de describir el proceso de evolución de las creencias religiosas del pueblo de Asia Central y Kazajstán. Durante el último milenio y mucho antes, el carácter de los cambios sufridos por el culto chamanique vino determinado por la influencia constante del islam. La ideología musulmán deformó considerablemente el chamanisme de Asia Central, arrancando algunos elementos e insertando otros. Con el fin de incluir la amplitud de estos cambios aparecidos bajo la influencia del islam, es necesario examinar los datos sobre el chamanisme el período préislamique, en pueblo que, enteramente o en grupos separados, se fundió en la población del Asia Central. * * * El chamanisme existe desde la alejada antigüedad, quizá incluso desde el paleolítico. Debía estructurarse poco después la formación de la creencia a los espíritus. Los testimonios arqueológicos mudos, a pesar de las interpretaciones sabias que se les conceden, no pueden tomarse seriamente en la tentativa de definir la frontera histórica de la aparición del chamanisme. Los documentos etnográficos se encargan mucho más de sentido. Dibujan el chamanisme como un culto religioso conocido en distinto pueblo de la tierra que se encuentra sobre las más bajas marchas de la evolución social. Los chamans existían desde los aborígenes de Australia hasta Tierra de Fuego. Al parecer, el chamanisme estaba bajo distintas formas una fase común por la cual pasaba, en un momento dado, todo el pueblo del mundo. Los documentos etnográficos caracterizan el chamanisme como una forma de religión que existe en la sociedad antes de la aparición de las clases. Con el concepto de Estado y la complicación de las relaciones sociales, aparecen de nuevas formas de sacerdocios en que el sacerdote no pretende a la elección divina.

En las sociedades de clase, el chamanisme retrocede a los orígenes y se conserva como culto-vestigio periférico. Así la tendencia misma del desarrollo religioso de la humanidad pone de manifiesto claramente que el chamanisme pertenece entre las formas iniciales de la religión.

Si se acepta esta concepción del chamanisme, se puede fácilmente definir el vínculo con una serie de hipótesis relativas al momento de la aparición del chamanisme en tal o cual pueblo.

Sobre un fondo de material extenso que representa el chamanisme como una forma de religión archaÔque común a distintos grupos humanos, el argumento de un origen tardío del chamanisme en algún pueblo (por ejemplos el Ougres del Ob, los Mongoles etc…) parece naÔf. Está claro que en todo el pueblo del mundo, las tradiciones chamaniques datan de la noche tiempo, aunque estas tradiciones no no cambiaban y si cada nuevo había su impresión.

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No existe nombre común para designar el chaman en Asia Central, el antiguo nombre general de Kam desapareciendo al XIVe siglo. La diversidad de los nombres del chaman indica que las tradiciones religiosas y los nombres pueden ser muy diferentes según los grupos de un mismo pueblo.

La función del chaman por el contrario, es la misma todavía. Se considera que con la ayuda de sus espíritus-protector, el chaman es capaz de:
* conocer las causas de una enfermedad y los medios de alejarlos;
* aliviar los enfermos gracias a distintos ritos;
* predecir el futuro, “conjeturar el destino”, en particular, el de las personas distantes;
* buscar personas o animales desaparecidos, objetos perdidos o robados y conjeturarlos que son los culpables.

La mayoría de los chamans se consideran apta a realizar al menos una parte de estas funciones.

Algunos se niegan o no pueden realizar algunos ritos complicados o buscar a los desaparecidos, preguntar sus espíritus protectores sobre el autor de un vuelo, por temor de represalias. En el pasado, se prestaban a los chamans poderes bien más amplios.

Actualmente, en los Kazajos, se encuentran aún rastros de profunda creencia en un poder sus de chamans: hacen venir la lluvia, piden a los espíritus causar el viento, la tormenta, el granizo, pueden transportar una choza con todo su contenido de una orilla, y someter a una manada de caballos salvajes. Quién más es, en la época de su conversión al islam, los chamans de Kazajstán tuvo el papel predecir lo que pasaría y si la nueva religión era aceptada o no por sus espíritus-protector. Se recurre a menudo a los chamans para encontrar personas desaparecidas o animales, camellos o a caballos. En cuanto a su poder de curación, lo ejercen no sólo para curar los desordenes nerviosos y psíquicos, sino también y generalmente todos los males internos y externos.

Algunos chamans, en paralelo a los métodos puramente chamaniques de curación (conjeturar qué espíritu pidió el mal o qué remedio lo aliviará o lo hará desaparecer), utilizan otras formas de medicina popular para curar los males de estómago, los reumatismos, las enfermedades nerviosas, la sífilis… Sucede que la enfermedad no se aleja a pesar de los esfuerzos del chaman y que el paciente sucumbe; o al contrario, que la persona cura mientras que se la creía condenado. Aunque algunos chamans recurran a los remedios racionales de la medicina popular, la función de curandero del chaman se caracteriza no por estos remedios pero por las acciones basadas en la creencia a los espíritus. Los espíritus son culpables de las enfermedades y ayudan al chaman a volver la salud al enfermo. En Asia Central, no se diferencian en general los chamans por categorías. Con todo a veces, y, en particular, en el Kirguizo, se distinguen los chamans “negros” y los chamans “blancos”, unos u otros siendo más o menos potente según las regiones. Generalmente, el chaman negro conjetura la causa de una enfermedad por la pulsación del pulso y sus visiones y lo cura; lee el futuro en huesecillos de ovejas. El chaman blanco organiza sesiones de ansiedad, monta sobre el techo de la cabaña de los pastores mongoles, lame hasta la sangre objetos en metal, alegando así los espíritus y cura a los enfermos expulsando los malos espíritus. Finalmente una tercera categoría de chamans increpa y maldice los espíritus pegando al enfermo con lana blanca y negra. Los chamans son indiferentemente hombres o mujeres y esto, cualquiera que sea el pueblo y las regiones. Además en algunas regiones, el papel de chaman se transmite más bien por las mujeres. Este alejamiento progresivo de los hombres del estado y la actividad de chaman (pero no de la práctica del recurso al chaman) es un fenómeno bastante tardío y se efectuó probablemente bajo la influencia del islam. Como las autoridades superiores del islam se oponían firme y constantemente a los chamans, el significado social de la función de chaman poco a poco declinó. El chamanisme de Asia Central conservó piadosamente la antigüedad idea de la transmisión hereditaria de la subvención chamanique. Esta subvención se transmite de padre en hilos y de madre en muchacha. Con todo esta transmisión hereditaria no es indispensable y sobre todo es insuficiente: el principiante debe hasta cierto punto seguir un período de formación para un chaman más con experiencia. Debe en primer lugar demostrar sus capacidades por medio de visiones específicas o de un estado melancólico, luego recibir las instrucciones de un chaman experto que lo habrá elegido. Entre los objetos que acompañan el chaman, uno del el más importante es el instrumento de música; principal atributo ritual del chaman, es en general un tamboril. El chaman canta sobre esta música, alega sus espíritus-protector y cae poco a poco en éxtasis. El tamboril se decora generalmente, a menudo del motivo solar trazado con la sangre de un animal sacrificado, o de pequeños agujeros taladrados en la piel, dentro de un círculo de sangre. El número de los agujeros y anillos debe ser de cuarenta. El instrumento que también se utiliza durante las ceremonias y ritos de curación, se transmite por herencia, se compra (raramente) o, en algunos casos, es vuelto a poner al chaman por los propios espíritus. La importancia del tamboril se debe al hecho de que es el objeto sobre el cual se plantean los espíritus: el chaman lo sacud en final de sesión para liberar los espíritus indisciplinados habría colgado. El chaman utiliza también otro instrumento de música, el Kobyz, instrumento a dos o más raramente tres cuerdas jugado con o sin arco, estado cortado en un tronco de morera en general. A este instrumento están vinculadas numerosas leyendas y se le presta a veces el alma de un caballo místico o de un cisne. Se decora a menudo: hay un ojo, una oreja, una cabeza de cabra o camello, hay un penacho de pelos de caballo, camello o cabra, o las plumas de un águila. Entre los objetos rituales del chaman, es necesario citar también del badine. El chaman escupe sobre los ojos del enfermo luego lo afecta de del badine para expulsar los malos espíritus. Esto es la última etapa de la ceremonia de curación que comienza por la utilización del tambor y el kobyz, luego el chaman empuja aullidos roncos, hace distintos gestos y grimaces expresivos, y pronuncia distintas letanías o fórmulas con la esperanza de hacer dejar el cuerpo a los malos espíritus. El chaman tiene también como atributo un cuchillo con el cual él mismo afecta al enfermo y se afecta, infligiéndose de las heridas que no sangran y hacen creer a la asistencia que se atraviesa el cuerpo. Se utilizan también otras armas blancas (puñal, sable). El espejo se utiliza para las adivinaciones, cuando el chaman pregunta los espíritus con respecto a algún uno. El espejo tiene poderes maravillosos en numeroso pueblo de Europa y Asia. Otros objetos atributos del chaman son resultantes de la práctica del islam: manta para oraciones, libro, serie. Además todos estos objetos están en algunos chamans en la cabaña de los pastores mongoles, reunidos en un nicho orientado hacia el y a veces se protege por una cortina. Por lo que se refiere al comportamiento de indumentaria del chaman, difiere según el pueblo: un gorro en piel y plumas de cisne, un largo abrigo como el de los derviches, blanco en señal de pureza o hace de pedazos de tejidos variados, sobre los cuales se aplican algunos redondos de tejido, de metal, o incluso de vidrio; a veces también, los chamans se refieren a orden de sus espíritus protectores, las prendas de vestir y fulares de mujer, toman un paso, un planteamiento y una voz femeninos: algunos espíritus les no gustan a los hombres en su comportamiento y pueden dicho obstruirlos en su sueño si permanecen equipados en hombres. En la vida diaria, el chaman está como los otros campesinos cuyos se diferencia apenas, si no está por un comportamiento a veces que puede parecer raro, porque dictado por los espíritus. Está a menudo a la divergencia de los otros, tiene una cara seria o incluso siniestro, parece siempre concentrado y su actitud se impresiona de simplicidad. Algunos chamans apenas frecuentan la muchedumbre y las fiestas y no comen comida preparada a otra parte que en ellos y por ellos, por miedo de los espíritus. Según las exigencias de estos últimos y so pena de represalias, tal chaman no come sal o pimienta, tal otro no se sirve de vajilla extranjera, ayuna en caso de muerte en una casa, no recibe directamente dinero. La posición social del chaman fue diferente según los períodos. Después de la conversión al islam, el papel social del chaman declinó. Al XVIIIe siglo, los Kazajos creían aún firmemente a la omnipotencia del chaman pero al siglo último sonido influencia cayó y se recurrieron menos él, o incluso se burlaba. Los propios chamans se encuentran más frecuentemente, y aprendieron con la llegada Rusos, que los doctores rusos se ocupaban también las enfermedades. Con todo, aunque el hecho no es ya general, el chaman se solicita aún y se consulta, y realiza curaciones inexplicables. Según la tradición, la subvención de chaman se manifiesta por desórdenes patológicos causados por los espíritus. Esta “enfermedad” del chaman no es una, ya que el chaman sigue siendo principal de su estado y chama en plena posesión de su voluntad. Las distintas etapas de la “enfermedad” del chaman son en realidad las distintas etapas del ritual de la iniciación del chaman: * muerte y resurrección; * recuerdo de suplicios y torturas infligidos por los espíritus; * retirada (iniciación) del chaman por los espíritus; * educación del chaman por los espíritus y/o período de prácticas para un viejo chaman. El éxito de la sesión ritual de chamanisation depende de la personalidad y el talento del chaman que debe poder sin cesar probar su potencia so pena de perder su credibilidad. Debe ser buen músico, buen cantante, conocimientos técnicos de las vueltas realizadas en estado de éxtasis, alcanzado por medio de la voluntad y transmitido a la asistencia. Bajo la influencia del islam, la tradición religiosa se basa en los espíritus ya que el más allá no es accesible que a los santos. Entre los espíritus préislamiques, los chamans guardaron los espíritus Tigre, Lobo, Águila y Serpiente generalmente, los espíritus son de tres categorías: los espíritus bienfaisants, los demonios malfaisants y los espíritus con los cuales los humanos pueden tener relaciones sexuales (estos últimos vienen de la mitología iraní). Bajo la influencia del islam también, el chamanisme toma un aspecto islámico, aunque en caso de competencia entre el mollah y el chaman, es este último que triunfa porque más eficaz. El chamanisme islamizado está estrechamente vinculado al culto de los santos del soufisme: algunos de estos santos toman el aspecto de chamans y se hacen intermedios entre Dios y los hombres. El soufisme se desarrolló bajo su forma popular y los derviches errantes tienen un carácter chamanique: llevan gorros en plumas de cisne, cinturones adornados de grelots, de los badines simbolizando al caballo mítico. La mayoría del pueblo de Asia Central aceptó religiones monothéistes pero guardaron sus tradiciones chamaniques. Esto permite decir que, aunque en vía natural de desintegración, el chamanisme es siempre vivo. Aparte de los tópicos estereotipados del chaman psychop, dedicado a las sustancias alucinógenos, el chaman hoy es un ser dotado de una fuerte voluntad, que sigue siendo amo de su estado de éxtasis obtenido por autosuggestion. Vladimier Basilov

El chamanismo en corea

Encontramos vestigios de la existencia del chamanismo bajo la forma de Mu desde el 2do siglo antes de Jesucristo en el diccionario chino. El representa ese quien sirve las “sin formas” y quien puede danzando hacer descender las divinidades a la tierra. El término coreano actual es Mudang, que designa a la mujer chamana.

El chamanismo coreano fué fuertemente mal encausado a lo largo de la historia. Apesar de todo quedo como la religión del pueblo. En corea del sur el gobierno a nombrado algunas ceremonias chamanicas como “parte de la cultura coreana”. Hoy numerosos chamanes siguen activos.

Después de 1960 bajo autorizacion del ministerio de la cultura coreana y de la información se lleva a cabo cada año un festival de artes folkloricas nacionales; podemos observar una participacion importante de ceremonias chamanicas.

A proposito del Chamanismo en Norte de Europa

Por supuesto si los europeos hoy mayoritariamente cristianos tienen tendencia olvidar hasta de resar, desde luego nuestras tradiciones son basadas sobre las antiguas religiones. Esas antiguas religiones nos alcanza por medio de mitologías celtas, escandinavas, etc. con respecto al norte de Europa. Lo que queremos subrayar en este texto es que encontramos similitudes chamanicas en muchas prácticas y antiguas leyendas. No pretendemos ser exhaustivos pero si esperamos darte un vision de la presencia del chamanismo en Europa y quizás el gusto de profundizar tus investigaciones sobre este tema.

Chaman guía de almas al más allá

Los debutantes chamanicos deben sufrir una experiencia de muerte con el fin de conocer el camino hasta el otro mundo y de poder después guiar los muertos hacia el más allá. El viaje en el otro mundo es una etapa de iniciación. Esta prueba de muerte se encuentra en las leyendas Galloises y escandinavas.

L’historia de la muerte de Lleu Llaw Gyffes
Lleu no podía ser muerto a pié ó a caballo en el interior ó exterior, en la tierra ó el mar. Pero un día que el salía de un baño un pié sobre la espalda de una cabra y el otro el bordo del baño, Lleu es tocado con la sola arma que podía matarlo : una lanza forjada durante un año y un día “periodo en que el pueblo está en oración el domingo”.

Lleu no muere, pero es transformado en un aguila y se escapa. Su tío Gwydion le encuentra sobre un roble. Pero cada vez que el aguila se sacude un poco de su carne cae en el suelo y es devorada por una cerda negra

# El arbol del mundo
El arbol del mundo es una caracteristica universal del otro mundo. Puede tomar diferentes formas : El roble de Lleu, el fresno de Odin(Yggdrasil) ó el roble venerado por los profetas.

Observacion : en Viejo irlandes la misma palabra expresa ” roble ” et ” puerta ” : ” dair “. Esto es una aproximación de la palabra inglés “door”. La raíz indo-europea es la misma para todos : “deru”.
Las ramas de Yggdrasil constituyen las moradas de dioses, divinidades, gigantes, y demonios en la mitología escandinava. Esta concepción corresponde a la división del mundo siberiano.

la solicitud de saber de Odin, jefe de los dioses escandinavos
Durante nueves dias y nueve noches, Odin queda suspendido en un árbol, Yggdrasil herido por una lanza , hasta que ve las runes. Il les suplica de dejarlo libre. las runes son igualmente letras, palabras, encantos y constelaciones de conceptos. Son utilizados para la adivinación y la magia.

La transformación durante la iniciación
Muchas culturas consideran que una transformación en una forma aérea(flying shape) es necesaria para alcanzar el otro mundo de esta forma Lleu et Odin se transforman en aguilas.

La reconstruction ó renacimiento, otro elemento chamanico

El maestro chaman encarna la fuerza fundamental que muestra en el principiante como sus experiencias pueden juntarse en una via nueva y el cuerpo profano debe ser destruido para que un nuevo cuerpo sagrado y lleno del poder del espíritu pueda renacer.

En los cultos del circulo polar el destructor es encarnado por maestro ours solitario que corresponde a los demonios del rito Chöd Tibetano ó en la cerda negra en Inglaterra.

La reconstrución de Lleu es emprendida por su tío Gwydion, Math, el maestro. Lleu fué dispersado y Gwydion y Math pasan un año y un día para reconstruirlo.

La leyenda de Gwion et de la sombre madre, ceridwen
Ceridwen tenía un hijo de aspecto horroroso, el pensaba que el unico remedio encontrara una camino en la vida, consistía en hacerlo sabio. Para eso, el junta hierbas y las pone a cocer durante un año y un día. Gwion, un muchacho joven estaba encargado de vigilar el fuego. Gwion toma toda el contenido de su trabajo y piensa que toda la sabiduría del mundo sería desperdiciada si ella regresara al hombre feo también. Cuando tres gotas de la poción saltan del caldero, Gwion empuja el hijo de Ceridwen y se mete en la trayectoria de la famosa poción.
Desde que el tuvo toda la sabiduría del mundo, el ha entendido que el tenía mucho corage de la diosa. Gwion instruye a Ceridwen bajo las diferentes formas y bajo muchas formas ella lo sigue en todo los reinos del mundo. El se transforma en un pájaro, ella en un aguila ; el llego a ser un salmón , ella una loutre; el se transforma en liebre, ella en galgo. Por último el se transforma en grano de trigo sobre una tierra abatida, y ella una polla negra y se lo come. Nueve meses más tarde, Ceridwen le daría nacimiento en Taliesin.
Después de tenerlo en su seno, Ceridwen no pudo resolverse a matarlo. Ella lo envía a la deriba en una barca cubierta.

Observaciones: Muchos elementos son récurrents tales como “un año y un día”, la trinidad (aquí los tres nacimientos de Taliesin) la “lance”…

Otras leyendas
En la tradición oral irlandesa, encontramos una historia parecida a la de Gwion / Taliesin. Fionn MacCumhail es encargado por su maestro para atrapar un salmón milagroso, el salmón del saber. Fionn vigila al salmon cuando se cuese, un poco de grasa salta y lo quema el dedo gordo. El lo mete en su boca para evitar el dolor y de repente aprovecha esos efectos.
La historia de Siegfried cocinando el corazón del dragón Fafnir es otra versión de esta misma historia.
Al pié del árbol Yggdrasil había un charco llamado de Mimir, y todos los que bebían de esa agua ganaban todo el saber. Odin daba un ojo por poder beber de esa agua.
En una leyenda irlandes encontramos un árbol en el bordo de un pozo, el pozo de connla. Las nueces que caían en el pozo producían burbujas de inspiración mística, esos que probaban las nueces se convertirían en visionarios y poétas. El autor subraya que es posible que las manzanas tenga las mismas propiedades. En efecto la ” fruta del conocimiento ” de Eva en la Biblia europea fué traducida en manzanas que no se encuentra en el Medio Oriente.

El baño purificador
# Lleu: Au début de son épopée de iniciación, Lleu sale de su baño. La purificación del cuerpo fisico antes de la iniciación aparece asi.
# Sauna: Esta tradición escandinava esta aun presente y se extendió hasta california. Hoy se trata de un evento social pero en su origen esta práctica tenía un caracter sagrado. En filandia un dia es por otra parte reservado a los espiritus. Es peligroso de querer utilizar la sauna ese día….Siempre en Filandia existe una técnica de adivinación que consiste en apoyar la espalda contra la sauna y meditar sobre alguna cosa. El espíritu de la sauna se manifestará por una piquete en la espalda para una respuesta afirmativa y por una fuerte herida en caso de una respuesta negativa.

Dos métodos del chamanismo europeo

# Una parte del poder de la sauna es su oscuridad. Esta práctica es apegada al renacimiento. En irlanda los poétas se acuestan debajo un muérdago en la oscuridad para recibir las visiones que inspirarían sus poémas. Esta oscuridad deja sobre entender una cierta austeridad.
# La austéridad y la privación presentan una manera de obtener visiones. El extasis y la sensibilidad al extremo una de otra.
# En escandinavia Odin archétype masculin escandinavo chamanico a recibido su iniciación en el aislamiento y el dolor en un árbol. En Irlanda el profeta entraba en transe para designar el futuro del rey. El autor cita Powell para que la frenesi, el transe, y el cambio de forma son elementos que permiten hacer el vínculo entre magos, celticos y chamanes de la zona norte eurosiana.
# El super tipo femenino chamanico en Escandinavia es Freyja diosa del amor, la bondad, la fertilidad y la adivinación. Ella utiliza el éxtasis.
# Vemos aparecer una dualidad en las prácticas. Los hombre entraran en transe y obtendran sus visiones por la austeridad entonces la mujeres pasaran por la senda del éxtasis..

Ambigüidad

# En el folklor el mejor periodo, el momento para efectuar los ritos de magia es frecuentemente entre el día y la noche. El crepusculo (dusk) y el alba (dawn) que no son verdaderamente el día ni la noche, son instancias propicias para la magia. El velo entre los mundos es entonces el infinito. Aparece asi una primera fuente de ambigüidad.
# La ambigüidad se manifiesta también en el hecho que muchos héroes de la milogía (Gwyion / Tailesin, Odin) roban una substancia en un momento de si iniciación. El autor precisa también que Hermes, mensajero de dioses grecos es también el dios viajero de comerciantes y de hurtadores. El corresponde al Mercurio romano.

Las bebidas simbolicas (tóxicas)

# La inspiración de poétas, la sabiduría, el conocimiento son frecuentemente representados por pociones en los folklores Celtas y Escandinavas. Encontramos la noción de ambigüidad por que las pociones son robadas por los héroes.
# Odin roba la poción de sabiduría, pero también la poción de inspiración poética de gigantes. Por otra parte el nombre de Odin significa también ” l’éoffe de poesía “. Tailiesin roba igualmente la poción de sabiduría a ceridwen. El llegará a ser profeta.
# Los profetas de Irlanda deverían comer carne de toro cruda, beber su sangre y dormir bajo su piel. La sangre sería lo que propiciaría el transe.
# La destrucción y la transformación son elementos chamanicos. Beber la ” sangre ” del dios ” transformado ” sea bajo la forma de cerveza malteada en los ingleses (ale) ó de vino se comparte su éxtasis. La sangre ú otra bebida transforma el alcohol.

Poetas y chamanes

# La experiencia de Tailiesin (mitología celtica) después de haber robado la poción de la sabiduría en un caldero se convierte en un proféta. El conocía el pasado y el futuro y cantaba sus profecías en forma de poémas. En la mitología escandinava la iniciación de Odin, jefe de los dioses le aporta las palabras en forma de runes.
# En casi todas las culturas chamanicas, el chaman en transe recibe encantaciones que son hechas para ser cantadas.
# La diosa de profétas en los celtas es Brigid ó Brigantia la exaltada. Los romanos la asociaran a Minerva. Las dos son diosas de la sabiduría, de la inspiración y de hurtadores… Para el autor haciendo el vinculo entre profétas y chamanes, no es sorprendente que Brigid es también la diosa del sanamiento, sanar siendo otra funcion del chaman.
# En las diferentes culturas chamanicas las tribus veían la enfermedad como un cuerpo extraño. Cuando los chamanes de la amanonas aspiraban el mas desde afuera de la persona, los chamanes germanicos soplarían el mal para hacerlo salir(ese que sería mas evidente osea el sanador, los riesgos de contagio eran minimos.

La maestría del fuego

# La maestría del fuego para los chamanes está presente en muchas culturas. Los chamanes siberianos tienen la reputación de poder ingerir carbones incandecentes y tocar el hierro caliente sin ser lastimados.
# Brigid es también una diosa del fuego como lo muestra el fuego perpetuo que continua ardiendo en su templo después de venir a ser un convento y sus virgenes religiosas.
# Un proverbio Yakut, de Sibérie dit que ” herreros y chamanes vienen del mismo nido “. De la misma manera en la cultura celtica, por el personaje de Brigid hierro y chamanismo son vinculados. Da acuerdo al autor habrá un vínculo entre la leyenda de Arturo y Brigid, por el hecho que Excalibur sería formado por mujeres (inhabitual) sobre Avalon, la isla de las manzanas.

El culto de la cabeza

En las culturas chamanicas, la cabeza es considerada como magica y como un talisma. Los celtas serían bien conocidos por conservar las cabezas de sus enemigos muertos. Los Yukagir y los Inuits guardan las cabezas de sus ancestros chamanes venerados y les piden consejos. Los craneos son conservados en cajas individuales. Los solicitantes toman una caja y preguntan. Si la caja se pone ligera, la respuesta es afirmativa. Si se pone pesada la respuestas es negativa. En la tradición nordica, Odin tiene también conservada la cabeza de Mimir (guardian de la charca del saber) y le pide aveces consejo.

Magia animal

# En la mayoría de las tradiciones chamaniques europeas, las gentes son conducidas hacia el otro mundo siguiendo un animal magico, frecuentemente ciervo ó un puerco de monte. En varias leyendas, como las leyendas arthuriennes, aparecen también cuervos des hiboux y salmones.
# Pero los animales no son que guías, ellos aparecen también como caballos de chamanes. Por ejemplo el caballo de Odin, Sleipnir tenía 8 patas, como los caballos chamanicos en Japon y al norte de la India. El caballo de Merlin éra un ciervo, en los cuentos gallois.
# Sobre les separaciones de cavidades en los Pirineos entre Francia y España, podemos ver varias representaciones de seres mitad hombre pero con cabeza de animales. La relación entre el chaman y los animales éra de natura espiritual y de intensidad mística. El autor cita a Eliades que remarcaba que la naturaleza de esta relación era dificil a entender para los espiritus cartésianos y désacralisados que encontramos en las sociedades modernas. Siempre segun Eliade, en muchas culturas el chaman ayudaba a los cazadores, los conducía hasta la bestia. Para llegar a pensar comme la bestia, prever sus reacciones, el chaman devía durante un tiempo vivir como una bestia.
# Podemos notar aquí numerosas iniciaciones se hacen por transformaciones en varios animales para mejor entender el mundo ; tal iniciación de Arthur por Merlin ou esa de Gwyion / Taliesin.
# Uno de los personages europeos célebres viculados à la magia es Merlin. La imagen que resurge de un proféta viviente en el bosque, maestro de animales, en los amuletos son los ciervos, el lobo y el puerco de monte. L.A. Hussey considera Merlin como unser de dos caras. La segunda cara de Merlin, nombrada Myrddin, proféta y maestro en comunión con los animales sería Chaman.

Definiciones – El chamanismo, una religion?

Las obras de referencias

He aquí las definiciones que nos ofrecen algunos diccionarios y enciclopedias comunmente utilizados.

# Le Littré :
CHAMAN (cha-man), s.m.: Nombre de sacerdotes budistas en las tribus que ocupan el norte de Asia.
Etimologia: Corrupción de la palabra sanscrito, sramanas, Asceta.
CHAMANISME (cha-ma-ni-sm),s.m: Religión y prácticas de chamans.

# El Pequeño Larousse :
CHAMAN: Nombre masculino (palabra toungouse) sacerdote mago de ciertas religiones de Asia septentrional, de Norte América, etc., que se comunica con los espiritus utilizando las tecnicas del extasis y transe.
CHAMANISME: Nombre masculino conjunto de prácticas magicas del chaman.

# Encarta 99 :
CHAMAN: Jefe religioso, específico en el origen a las ethnias de Asia septentrional, considerado como portador de poder sobre natural le permiten prácticar la adivinación, la curación etc. La palabra chaman viene de la palabra de la lengua toungouse de Siberia, unas de las regiones donde encontramos la forma clásica del chamanismo. Varias formas de chamanismo fueron observadas en ciertas sociedades primitivas exparcidas en todo el mundo(…)

# Enciclopedia Universalis:
El CHAMANISMO debe su nombre a un tipo de personaje religioso, el chaman (asi es el nombrado en toungouse – lengua de Siberia- mencionado por la primer vez por Awakum a finales del siglo XVII), quien primeramente se senala por un comportamiento a la vez característico y personalizado, conocido bajo el nombre de “transe”: el transe es un acto de bonds, cris, de ademanes, aveces de temblores, todo eso en general seguido de una caída en la inercia; eso varia con cada chaman y para cada una de las sesiones, de una a otra (…)

Una religion? Una filosofia?

Esto que el había hasta olvidado que sus lejanos ancestros se referian a los chamanes que el hombre occidental fue confrontado de nuevo a las sociedades y por supuesto las creencias no habian cambiado un poco. En medio de esos exploradores parti a la conquista o mas bien a la reconquista del mundo de los hombres de iglesia: sacerdotes o pastores, y científicos: antropólogos, mas tarde sociólogos etc. La allegeance al catolisísmo era tal a la época que es siempre como creecia religiosa que los misionarios de entonces lo identificaron después combatida.

Los sociologos del siglo XIX, tambien tienden a verlo como una religión sin que por lo tanto sea posible de sintetizarla: nada de templos, ningun escrito, rituales siempre cambiante: de un chaman a otro, de una región a la otra, de un dia al otro.

La llegada del pensamiento psicoanalítico va a aportar una nueva agua al molino. Si los chamanes fueran estericos gueris? “No hay religión chamanica. Hay solamente un grupo de hombres” escribio Van Gennep en 1903. El poder del chaman procedería del chamanismo que le da la curación; la entrada en transe, las danzas consistirian en crísis de histeria dirigidas.

En 1951, Mircea Eliada siente que debe reconciliar todo los puntos de vista y presenta el chamanismo como la experiencia religiosa en un sentido simple y lo define comme una técnica de éxtasis compatible con las otras religiones o creencias.
El chamanismo aparece cada vez mas como una mística o un sistéma de pensamiento. La antropología moderna nos indica por otra parte, que es necesario considerar el chamanismo en su conjunto y no reducirlo a una sola manifestación. Regresando el chamanismo a sus origenes en una sociedad basada en la caza- es posible de descubrir sus fundamentos y ver como se apega a las sociedades a las sociedades actuales mismas cuando la actividad que lo motivaba – la caza, ademas la agricultura, cuando aun las poblaciones no estarian seguras en caso de una mala cosecha de poder pasar el invierno desaparecido.

Los gnawas: chamanismo islámico

Por Á. Lafuente Laarby

Uno de los grupos que practican trance sin posesión más inte­resantes de África del Norte son los gnawas. Pertenecen a una minoría étnica procedente de lo que antiguamente conformó el Gran Imperio del Oeste, que se extendía desde el océano Atlántico hasta el Mar Rojo, y que en la actualidad está dividido en naciones como Guinea, Senegal, Mali, Níger, Chad y Sudán.

En 1591 el sultán de Marrakech, Ahmed Al Mansour (de la dinastía de los saadianitas), invade y conquista Mali. Trae a Marruecos como esclavos unos guerreros sudaneses que han sido capturados en el campo de batalla.

Posteriormente, en un momento decisivo de la guerra, llevada a cabo para conseguir el control de la ciudad de Tombuctú (a orillas del río Ní­ger, en Mali), estos hombres, en un alarde de valor y sacrificio, socorrieron a las tropas de Al Mansour. El sultán, en agradecimiento, no sólo les devolvió la libertad, sino que pasaron a formar parte del ejército que un día los capturara. Se les concedió la manumisión y el privilegio de ser miembros de la guardia negra al servicio personal del sultán. La extraor­dinaria importancia de Al Mansour y sus gestas se extendió también por Europa. (El pico más alto de las montañas centrales de la Península Ibé­rica, en la sierra de Gredos, Ávila, lleva el nombre de Al Mansour, Al­manzor en dialecto romance castellano. Mayordomo de la princesa Subh de Córdoba, murió en el año 1002 después de atacar Barcelona y conquistar Santiago de Compostela donde destruyó y saqueó la catedral, res­petando sólo la tumba del santo.)

Los sucesores de Al Mansour, el sultán Mulay Ismail (de Meknes, 1672-1727) y Mulay Abdellah (de Essaouira, 1757-1790), continuaron manteniendo la guardia gnawa durante doscientos años.

Distribución geográfica

Integrados en la vida del reino de Marruecos, se encuentran también en otras ciudades del Magreb (noroeste de África). Así, en el área de Tú­nez viven pequeñas comunidades en la región de Djerba, en la que se les conoce por estambalis o sudanis. En Argelia están localizados en su ma­yoría en el norte, concretamente en Constan tina, y aún se les conoce como usfan (esclavos). También pueden encontrarse, aunque de manera muy diseminada y escasa, en Libia, donde están desapareciendo acaso por razones socioeconómicas e históricas que es difícil evaluar.

Es en Marruecos donde los gnawas se extienden a lo largo y ancho de la nación, configurando tres principales grupos distribuidos geográfica­mente de la manera siguiente:

– Los gnawas del norte, asentados en Tánger, Larache y Tetuán.

– Los gnawas del interior, en Meknes, Fez y Dar el Beiba (Casa­blanca).

– Los gnawas del sur, distribuidos entre las ciudades de Essaouira, Marrakech, Tamsloht y Tafilalet.

Actividades

Los gnawas, comenzaron a formar parte de las tarikas (cofradías) sufies desde el mismo instante en que abrazaron la religión musulmana, apor­tando su riquísimo y variado conocimiento esotérico basado en el trance cinético y otros estados modificados de consciencia, llamados tasawwuf en la terminología sufi.

Se pusieron bajo la advocación de un mismo santo, patrón general de la hermandad, el Vali sidi Bilal, un esclavo negro liberado por el mismí­simo Mahoma, al que Dios bendiga y le otorgue la paz, que luego lle­garía a ser el primer muezzin del islam.

Las zauias, lugares en que se reúnen, son un conjunto de construccio­nes amplias que conforman una mezcla de mezquita, escuela coránica y comunidad de trabajo. Allí se celebran sus ritos, se baila, se reza y se canta a la Divinidad. Estas tradiciones se han ido pasando de padres a hi­jos, generación tras generación, sin apenas cambios, de forma oral y constante a través de los siglos.

Como ocurre en las tarikas sufies cada grupo gnawa se reúne en torno a un maalen o «maestro», líder espiritual de la comunidad y responsable ante la misma de todos los ritos. Es también el encargado de enseñar y hacer respetar la tradición y de que ésta se mantenga en una pureza constante. Realiza funciones de maestro de música y entrena a los neófitos en las distintas formas de ejecución del variadísimo repertorio de la percu­sión gnawa. El guembri, las craqueb y los tambores, gangas y ferradis, son sus instrumentos principales, conservados en la más pura de las tra­diciones tal y como llegaron a Marruecos de la mano de los primeros gnawas.

Instrumentos gnawas

El guembri, dentro del conjunto de útiles musicales, es el más relevan­te ya que no es sólo el encargado de puntear el ritmo sino también de marcar el tiempo. Se fabrica con el tronco de un árbol de 55 cm de largo y 20 cm de ancho, cortado longitudinalmente y vaciado con sumo cuida­do para que no padezca ningún tipo de rotura o grieta. A esta caja de re­sonancia se le añade un mástil de caña grueso de unos 100 cm de longi­tud. La caja de madera se cubre con piel de camello curtida de manera especial para que su sonido sea lo más nítido posible. A este conjunto se le dota de tres cuerdas confeccionadas con tripa de cabra, cada una con una longitud de vibración distinta, lo que hace que esta especie de membráfono se convierta en un instrumento con la extensión musical de una octava. Su poder de vibración y alcance es extraordinario, nos mueve in­ternamente y nos inunda de paz y tranquilidad cuando lo oímos sin otro acompañamiento.

Antes de ejecutar alguna melodía, tradicionalmente hay que añadir en el extremo superior del mástil la sersera, una especie de sistro metálico que resuena al mismo tiempo que vibran las cuerdas del guembri; normalmente van adornados con bolsas de incienso, conchas marinas y abalorios de colores, lo que les dota de una baraka (cualidad muy especial) al vibrar.

Los tambores, tbola, son instrumentos confeccionados con maderas escogidas de granado y piel de cabra. Una vez construidos se les pasa mediante perforaciones en los bordes de los parches una cuerda de espar­to para poder afinarlos. Éste es el proceso más delicado de su construc­ción ya que las pieles han de estar muy bien curadas para que no se des­garren. La afinación se hace momentos antes de ser percusionados ya que las cuerdas para ponerlo s a punto permanecen flojas mientras los tambores están en reposo. El músico se cuelga el tambor en el lado iz­quierdo con una bandolera de cuero curtido, grueso, que va adornada de abalorios y monedas antiguas.

La percusión se ejecuta con dos baquetas diferentes. La sahala, curva­da y hecha de rama de higuera, se maneja con la mano derecha y con ella se golpea en el centro del parche. La tarrash es fina y alargada, se mane­ja con la mano izquierda y con ella se golpea el borde de la piel.

Según la tradición, los tambores se han de percusionar a pares y siempre hay uno grande (de unos 110 cm de alto) que se llama gonga, con el que se ejecuta el acompañamiento. El solo corre a cargo de un tambor más corto (de unos 55 cm de alto) que recibe el nombre de ferradi.

El ritmo profundo y trepidante de los tambores busca conmover inter­namente, movilizando al baile. Son instrumentos para poner a los dan­zantes en contacto con el ritmo universal y natural a través de un sonido penetrante y sutil. Los movimientos se van realizando de manera intui­tiva.

Las craqueb tienen el mismo fundamento que las castañuelas en la música flamenca. Sin embargo, en lugar de tener un solo elemento doble, son varios que resuenan a la vez. El término «cárcavo», según el Diccio­nario de la Real Academia Española, significa «en forma de cuenco».

En su origen, se construían con el tronco del corazón de las palmeras, pero debido a que esta madera debe conservarse y cuidarse se optó por hacerlas de metal. Consiste en ocho elementos convexos a modo de plati­llos de 10 o 12 cm de diámetro, unidos entre sí por una pieza estrecha y alargada de unos 10 cm de largo. Están agujereadas en su centro y en los bordes para poder unirse entre sí mediante tiras de cuero que se introdu­cen por los mencionados orificios y se cuelgan de los dedos de cada mano para percursionarlas y obtener el ritmo y el sonido adecuados.

Las craqueb se utilizan con el guembri haciendo el acompañamiento rítmicamente; pero nunca se utilizan de forma simultánea tambores, cra­queb y guembri.

Tambores y craqueb juntos pueden conseguir la inducción de estados alterados de consciencia de manera casi imperceptible. Se piensa que pueden poner al sujeto en contacto con emociones desagradables o que se viven como amenazadoras produciendo una liberación en forma de sonido y movimiento. Al tratarse de un estado de trance sin posesión, el sujeto puede tomar más consciencia del estado expansivo y de liberación que se va alcanzando.

La preparación de la ceremonia de la derdeba

La derdeba es una ceremonia de curación. También se la conoce como el Rito de los Siete Colores. En ella se combinan música, color, ritmo y oración, lo que convierte la fiesta en un acto excepcional lleno de armo­nía y fuerza, en el que se tiene la oportunidad de vibrar con los colores y la música, penetrando profundamente en la experiencia subjetiva del «ser». A la vez, evoca en muchos casos un mundo simbólico, lo que pue­de permitir estructurar la experiencia con nuevos significados.

Días después de haber participado activamente en la ceremonia de cu­ración, seguirán perdurando el recuerdo y las sensaciones vividas direc­tamente, de primera mano, como testigos directos de nuestra fuerza consciente.

La convocatoria de la lila o noche de derdeba viene precedida por una ceremonia de curación realizada en el hogar, la costa, los bosques, los ríos o lugares donde se hubieran realizado sacrificios de animales de for­ma habitual.

Cada uno de los rituales curativos que se practican es asociado con un color. Son entendidos como actos para aplacar a un espíritu bueno o per­verso, que puede afectar a la persona o al lugar donde habita. Estos espí­ritus, conocidos como jinin (jinum, en plural, o muluk), son considerados fuente de aflicción, desgracia, infertilidad o intolerancia.

Estos actos pueden ser entendidos como «exorcismo s», en la medida en que la enfermedad se considere originada por agentes externos que operan sobre el cuerpo o la mente de un individuo. La salud, como un estado que va más allá de la carencia de enfermedad, está vinculada a los santos del panteón gnawi.

Los colores rituales

De los siete colores ya mencionados, dos son femeninos: el amarillo y el rosa, que quedan bajo la invocación de la Lala Mira. Hay elementos femeninos muy importantes en la ceremonia de cura­ción, pero éstas siempre son dirigidas por los maalen, maestros varones. Las ceremonias previas a la noche de la convocación de la derdeba se realizan de la siguiente manera:

El color blanco está bajo la invocación de sidi Jilali, vinculado con aquellas personas que llevan una vida espiritual muy intensa, siendo puestas a prueba continuamente por los muluk que habitan el color blan­co. Estas personas rezan, dan limosnas, meditan, viven en silencio, con recogimiento, están en una continua actitud positiva, son muminin (cre­yentes sinceros). El rito es convocado por el maalen de la tarika elegido para hacer el trabajo, que se efectúa en el propio domicilio del convocante. Allí acuden los amigos íntimos y familiares para asistir a la cere­monia, todos vestidos con túnicas blancas. Se encienden velas blancas y se prepara un hornillo de barro para quemar incienso del mismo color (Jawi Biad). Un gallo de color blanco podrá ser sacrificado por el mkaden, el hombre encargado de efectuar el sacrificio y que junto con el maestro dará un sentido sagrado a la ceremonia.

Los participantes se sitúan en círculos portando las velas encendidas, en el centro están el maalen y el mkaden; el primero dice para comen­zar: «En el nombre de Alá, el misericordioso y clemente.» Al mismo tiempo, el mkaden sopla tres veces seguidas en la boca del gallo, dos para librarlos de los malos espíritus y una para pedirle permiso para el sacrificio al que va a ser sometido.

Los presentes comienzan a rezar pidiendo por la libertad del convocante de la ceremonia. Inmediatamente y una vez realizado el sacrificio, el que busca remedio pasará tres veces por encima del animal sacrificado para ver­se libre de toda opresión o enfermedad. Acto seguido, todos los presentes se abrazan o saludan y entregan al maalen las túnicas blancas para que las co­loque en la tbeka o fardo de túnicas de diferentes colores que ha ido acumu­lando en anteriores ceremonias. Serán utilizadas en la noche de la derdeba. El color blanco tiene un ritmo y una vibración característicos dados por el guembri.

El color azul marino está bajo la advocación de sidi Musa Al Bahri, o «el marino».

Este ritual lo convoca todo aquel que vive del mar y desea verse propi­ciado por buenas capturas o protegido de los temporales. También por los que viven en las zonas costeras o personas que se piensa que han sido poseídas por un espíritu maligno, que tienen miedo al mar o padecen de hidrofobia.

Como en el rito anterior, se convoca al maalen y al mkaden. Los parti­cipantes se dirigen de madrugada a una playa solitaria y el ritual comien­za en el mismo instante en que aparecen los primeros rayos de sol. Se utiliza incienso azul y un gallo azulado o con pintas o reflejos de ese tono. Las túnicas son del mismo color.

Se sigue la misma secuencia que en el rito anterior en cuanto al sacri­ficio, con la variante de que se ha de colocar el cuchillo con el que se practica el ritual bajo las alas del animal sacrificado, que es pasado por encima del cuerpo del convocante mientras se pide por su curación. Des­pués se deja al animal sobre la arena de la playa y se comienzan las ora­ciones. Una vez acabadas éstas, se le entregan al maalen las túnicas y los participaptes toman baños rituales en el mar. Cuando salen del agua, se quema el incienso haciendo una limpieza general de los presentes y to­dos se alejan del lugar, salvo el maalen que, una vez a solas, envuelve el gallo en un paño azul y lo arroja al mar. Luego, devuelve el cuchillo al mkaden, quien lo pondrá nuevamente en su funda. Este cuchillo sólo po­drá ser utilizado en los rituales que conlleven sacrificio. El maestro guarda las túnicas para unirlas a la tbeka.

A este color se le atribuyen ritmos y cualidades específicas. La persona que hace el ritual con el color azul prepara la noche de la derdeba una taza de barro de color azul con incienso, agua del mar y una caracola marina que, al ser considerada un elemento de protección, el convocante guardará en un lugar solitario de su propia casa una vez acabada la reunión.

El color rojo. Está bajo la invocación de sidi Bacha Hammu y Mua­lin Al Gurna, amos de los lugares de los sacrificios donde corre la san­gre.

Normalmente este trabajo lo convoca quien se asusta al ver sangre, sea humana o animal. Puede haber sufrido un accidente, haberla pisado (aun­que sea de manera fortuita), haberla visto correr en una reyerta o en al­gún acto violento. Este ritual es aconsejado a aquellos que realizan la asistencia a heridos o practican intervenciones quirúrgicas. También está indicado para los que se alimentan de carne cruda o no siguen las pres­cripciones relativas a su consumo.

El lugar preferido para el ritual es un matadero o algún otro lugar don­de se hayan hecho sacrificios de animales para consumo humano.

Se visten túnicas rojas y se lleva incienso y un gallo, también rojos. Si la persona que solicita el trabajo está muy afectada o muy enferma, po­dría necesitar el sacrificio de un animal más grande, como una cabra para una mujer o un cabrito para un hombre.

El día de la ceremonia, el o los convocantes acuden al lugar preesta­blecido en completo silencio, aprovechando las primeras horas de la ma­ñana, Se procura que no haya ningún ser ajeno a la misma. Una vez en el lugar, se procede como en los rituales anteriores. El mkaden coloca el cuchillo de sacrificio bajo las alas del gallo o entre las piernas de la ca­bra o cabrito para que los presentes pasen sobre ellos. En el caso de estos últimos se les despelleja, se quitan las tripas y se arrojan al lugar donde se ha derramado la sangre, junto con las patas y las cabezas. La carne se en­vuelve y se regala a los pobres como baraka. Una vez acabada la cere­monia se entregan las túnicas al maestro.

Durante la noche de la derdeba se cantarán y bailarán melodías de sidi Bacha Hammun para que haga posible la sanación total de las personas y las libere de toda influencia negativa originada por los jinin o malos espí­ritus. Esa noche se limpiarán las personas y el lugar donde se realice la derdeba con incienso rojo.

Aquellos que después de la derdeba desean rezar a sidi Hibrahin pere­grinan a las montañas más altas de Marruecos, donde piden al genio de las alturas que se manifieste en un pájaro de vivos colores verdes y les proteja y llene de prosperidad. Para esta peregrinación se lleva henna, una torta de pan y leche de vaca.

Una vez en el lugar elegido se traza un círculo en el suelo con la leche y la henna disueltas. Luego se coloca en el centro el pan con las velas verdes encendidas. Quienes hacen el trabajo llevan la cabeza cubierta con pañuelos o turbante s verdes, duermen en el lugar señalado y tienen muy en cuenta los sueños, buscando anticipar el futuro.

Una vez acabado el trabajo y de regreso a la ciudad, las túnicas se dan al maalen junto con un incienso especial traído de La Meca, llamado hod al kamar («palo de la luna»). Así finaliza la peregrinación del color verde.

El color verde. Bajo la advocación de Mulay Hibrahin, santo de Ma­rrakech. Es el santo al que se atribuye allanar los caminos, hacer la vida más fácil, propiciar la fertilidad. Se le pide fuerza y vigor para afrontar la vida con optimismo. Los que desean pedir estos dones convocan directa­mente a sus amigos y parientes a una noche de derdeba. Todos han de vestir alguna prenda verde y se verán afectados especialmente cuando el maalen les entregue durante el baile túnicas del mismo color.

El baile, dedicado a sidi Hibrahin, se hace con tortas de pan blanco que llevan en su centro dos velas verdes, símbolos de fuerza y fertilidad.

Durante una hora se baila con estos panes y las velas encendidas, rogan­do al santo Hibrahin que derrame sus dones sobre los presentes. Termi­nadas las danzas, se subastan los panes con las velas, En primer lugar pu­jan aquellos que han bailado por la ofrenda. En este acto se pueden alcanzar cifras exorbitantes, ya que poseer uno de estos panes o una de las velas supone un tiempo de prosperidad y suerte.

El trabajo del color azul celeste se hace en el monte, un día claro y despejado de primavera. Los convocantes deben mantener un estado muy especial de belleza y gracia, de alegría y de mucho amor, en contacto con el sentimiento y la fuerza que proviene del firmamento. El día señalado se visten con túnicas azules y portan velas del mismo color e incienso blanco para quemar en la ceremonia. La celebración es festiva, pretende expandir la bondad interior en un acto de hermandad con los seres que habitan cerca de nosotros. Se hacen comidas en el monte. Se pretende que el acto alcance a todos aquellos que padecen enfermedades y desgra­cias.

Este trabajo tiene una variante para los que se sienten perdidos y muy nerviosos, En tal caso, se sacrifica un gallo que tenga siete colores, se pasa sobre él y se realizan las limpiezas con incienso blanco. La sangre del sacrificio se recoge en una taza del mismo color; iluminándola con una vela el maestro podrá «leer» en los fluidos de la sangre y decidir el tipo de dolencia que padece el afectado. Puede prescribírsele la peregri­nación a sidi Hibrahin, donde llevará a cabo el ritual descrito anterior­mente para los verdes, De regreso a su hogar celebrará una derdeba, vis­tiendo una túnica multicolor y bailando en honor del santo que ha visitado. Al día siguiente se retirará a su casa, donde deberá permanecer tres días en silencio, rodeado de mucha calma y dando gracias a Dios por su sanación.

El trabajo del color marrón se hace para las personas que habitan en los bosques (llamadas hausien), y buscan el poder a través de los anima­les que viven en dichos espacios. Su animal preferido es la serpiente, de la que les interesa su fuerza y su astucia.

Para este trabajo hay que invitar a un guerrab o portador de agua; se ha de disponer de una sábana blanca de algodón o cualquier otra fibra natural y elegir un lugar alejado del paso o las miradas de cualquier per­sona ajena a la ceremonia. Una vez allí el maalen sacará incienso, lim­piará la tbeka y distribuirá túnicas de distintos colores entre los partici­pantes. Luego hará que los asistentes agarren las sábanas blancas por los bordes y que dos de ellos se introduzcan bajo la sábana y se tumben en el suelo, donde entregará a cada uno un huevo de color blanco. Una vez cumplidos estos requisitos comenzarán a bailar al ritmo de las craqueb imitando los movimientos serpenteantes de los reptiles de los que se pre­tende obtener fuerza y astucia, al tiempo que sorben la yema del huevo haciendo un pequeño orificio en la cáscara con los dientes, procurando en todo momento no romperla. Una vez hecho el trabajo, vuelven a su si­tio y otras dos personas ocupan su puesto bajo la sábana. Lo importante en esta ceremonia es imitar en todo momento el ritmo y la fuerza de la serpiente, cuyo poder se pretende.

Después del trabajo se llama al guerrab para que reparta agua entre los participantes y, acto seguido, se convoca al genio de los bosques, llamado Mamario, mientras el maalen reparte la baraka entre todos los presentes.

El santo del color negro es sidi Maimun. Este color representa el es­píritu de los bosques, enigmáticos, mágicos, muy poderosos al tiempo que numerosos. Los principales son mujeres: la primera Lalla Maimuna y la última Marhaban, «bienvenida».

Sidi Maimun es el santo procedente de Sudán protector de la gente de color y el malik, el señor de los negros gnawas.

Para hacer este trabajo hay que convocar una derdeba previamente, que puede realizarse o en una zauia o en el bosque; si es en la primera se preparan hornillos de barro con carbón vegetal encendido y si es en el bosque hay que preparar con antelación hogueras que rodeen el lugar de la ceremonia y construir en el centro una zanja de dos metros de ancho por tres de largo que se rellenará con ascuas encendidas.

Normalmente ese trabajo se hace a las personas que tienen miedo a la oscuridad, han recibido cualquier sobresalto o han sido amenazadas de muerte. El sacrificio es el de un cabrito negro o un gallo del mismo color y las túnicas han de ser de color negro. Si la noche de la derdeba se lleva a cabo al aire libre, se preparará el lecho de fuego para que en el momento adecuado los participantes pasen sobre las ascuas encendidas. Este espacio estará iluminado por las ho­gueras que rodearán el lugar dándole un aspecto lleno de magia y de fuerza.

Si es en un lugar cerrado se utilizarán hornillos encendidos con carbón vegetal, algunos de los cuales se volcarán en el suelo. Es imprescindible disponer de espacio suficiente para bailar encima de las ascuas. El resto de los hornillos servirán para iluminar la estancia.

A la hora del sacrificio, el maalen forma un círculo alrededor de las ascuas, toma a los animales y los pone en el suelo frente a él, haciendo que las personas que estén enfermas pasen tres veces sobre el gallo antes del sacrificio; una vez hecho esto, el mkaden realiza el sacrificio, reco­giendo parte de la sangre en una taza para, una vez acabada la ceremo­nia, «leer» el tipo de enfermedad que afecta a la persona que ha pasado sobre el gallo, al tiempo que limpia la estancia con incienso negro.

Finalizada esta parte del ritual, los presentes se sitúan en círculo y se retiran los sacrificios. El maestro toca una melodía con el guembri (lla­mando tres veces a los espíritus negros de la noche: «Marhaba, Marhaba, Marhaba —bienvenidos— a Maimun») para que los muluk abandonen la estancia llevándose consigo las enfermedades. Los músicos gnawas acompañan con su craqueb los ritmos del guembri mientras que las per­sonas participantes bailan y pasan descalzas sobre el lecho de ascuas, marcando con este gesto su fortaleza y decisión. De esta forma termina­rán al amanecer los ritos en honor de sidi Maimun.

Las túnicas negras son entregadas al maalen para que vayan a engrosar el resto de la tbeka.

El color de todos los colores

Una vez descritos los ritos anteriores, vamos a hablar de uno de los ac­tos gnawas más celosamente guardados y que rara vez ha llegado a ser visto por algún occidental. Me refiero al culto en honor de sidi Heddi Buhala, el patrón de los «locos», esos hombres que conciben el conoci­miento como un camino lleno de dificultades y renuncias, un camino que sólo aquellos que no están en su sano juicio pueden perseguir.

Los seguidores de sidi Heddi Buhala se distinguen por sus ropas mul­ticolores, llenas de parches, remiendos y roturas. Son considerados como santones por la mayoría de la población marroquí, seres solitarios que sólo de tarde en tarde se reúnen en unas de las zauias gnawis situadas en los lugares más alejados y aislados de la nación.

Para llevar a cabo sus ritos han de celebrar primero las fiestas en ho­nor de sidi Heddi Buhala. La convocatoria es secreta y se realiza enviando emisarios desde el lugar donde se ha de celebrar la ceremonia hacia todo el país, señalando a los convocados el día, hora, lugar de reunión y dis­tancia a cubrir (este proceso es muy largo, por eso entre el momento de la convocatoria y el de la reunión pueden pasar de seis meses a un año).

Cada peregrino asistente a la ceremonia partirá de su lugar de origen en solitario, vestido con sus túnicas rotas y llenas de remiendos, y portará consigo un tambor multicolor de pequeño tamaño que en la mayoría de los casos habrá pasado de generación en generación, y que se guarda y cuida con especial cuidado. Durante el camino marchan en silencio y so­ledad, viven de las limosnas que la caridad ajena les reporta y sólo ha­blan lo imprescindible para impartir la fatha (conocimiento).

Cuando llegan a su destino ocupan un lugar en la zauia. Se saludan con gestos, no hablan entre sí y hasta el día de la derdeba sólo rezan y meditan. El maestro convocante de la ceremonia les provee de la comida y demás necesidades básicas.

El día de la convocatoria comienza con un diker al aire libre; toda la co­munidad buhali se pone en círculo con sus tambores multicolores frente a ellos. Este acto puede durar varias horas y mientras se van recitando versícu­los del sagrado Corán. Paulatinamente van entrando en un estado modificado de consciencia de tipo místico. La comunicación con la divinidad es sentida por cada uno de los participantes. El tiempo transcurre de un modo diferente y el sentimiento se hace patente en cada gesto, palabra o movi­miento corporal. El ambiente propicio busca generar armonía y creatividad durante los siguientes diez días que dura toda la reunión buhali.

Una vez acabado el diker se sientan en el mismo lugar, sin romper el círculo. El maalen enciende una enorme narguila (pipa de agua árabe) cargada de saluban (un incienso especialmente preparado para la oca­sión). Encendida la mezcla, el maestro fuma suavemente y la pasa a la persona que tiene junto a él. Así va de mano en mano hasta completar el círculo.

Cuando la narguila llega de nuevo a manos del maestro comienza la gran derdeba. Los participantes hacen sonar sus tamborcillos multicolo­res con una fuerza tal que sus parches vibran de manera que a través de ellos se expande una energía sutil muy poderosa que va invadiendo el ánimo de todos los presentes haciendo que su cuerpo se transforme en energía pura; ya no hay cansancio, ni sueño, sólo el convencimiento que da el saberse «unido al orden universal» a través de la vibración que emi­ten los parches de sus tambores, que no dejan de sonar un solo instante durante los diez días que dura la ceremonia; cuando el que toca el tam­bor se retira para comer o dormir unas horas, lo sustituye otro inmediata­mente; se inhala rape y se fuma de la narguila, se reza y se canta día y noche sin dejar que los tambores callen (no hay craqueb ni guembri).

Al atardecer del décimo día y con un gesto solemne del maalen los tambores callan súbitamente, y se hace el silencio. Es como si todos los se­res que pueblan el universo se hubiesen puesto de acuerdo para callar, como si la nada del principio de los tiempos hiciese acto de presencia; el momento es de una belleza imposible de describir. No se sabe lo que es la profundidad penetrante del espíritu hasta que no se vive una ceremo­nia de este tipo.

Uno no está seguro de si el tiempo ha pasado o se ha quedado suspen­dido en el infinito y el ser humano ha encontrado el poder de la inmorta­lidad. Lo que sí puedo decir es que el corazón apenas late, su sonido se hace inaudible, la sangre se desliza con muchísima lentitud por las venas, cada músculo, cada cabello, cada miembro del cuerpo se hace silencio y así te vas observando como algo irreal, fantasmagórico; un halo de luz violeta lo inunda todo y en ese mismo momento se tiene constancia feha­ciente de que Dios existe y ha hecho acto de presencia entre los partici­pantes a la gran derdeba buhali.

Cuando las primeras sombras de la noche comienzan a devolver a la realidad a los gnawas «

Algunas anecdotas de chamanes siberianos

Algunas anecdotas de chamanes siberianos

“Al oír el título de mi libro, “el manto del chamán”, Baibek (del
pueblo Tuva), contó la historia de una chamana del lugar. “Sucedió
en la época de las represiones comunistas. Fue detenida y enviada a
prisión. Pero abrió la puerta y partió rumbo a casa. Estaba
descansando en lo alto de una montaña cuando la militsia fue para
cogerla. Alargó su mano, así, y salieron todos despedidos hacia
atrás. Lo intentaron dos veces más, y cada vez sucedía lo mismo, así
que se dieron por vencidos y se marcharon sin ella a la ciudad.
Cuando llegaron, todos murieron al poco, al igual que la “babka”.
-¿Por qué ella también?
-¡Claro que murió! Ya no le permitían curar a la gente, así que ¿qué
tipo de vida la esperaba?. Era una chamana fuerte, muy fuerte. Ya no
existen tales chamanes ahora, todos fueron asesinados. Quizás en
unas pocas generaciones tendremos otra vez a los fuertes.(…)

En Kizil le pregunté a mi casera si creía en los “albisi”,
los “cambiadores de forma” que abundaban en los cuentos y leyendas
del pueblo Tuva. Ciertamente sí creía. En su niñez había conocido a
una mujer, una albis. “Una vez encontramos un cerdo corriendo de
aquí para allá, y sabíamos que era ella así que le cortamos una
oreja para ver qué pasaba. Luego fuimos a su casa, y allí estaba
ella, lamentándose y sosteniéndose la cabeza”. Luego me enseñó una
fotografía de su álbum, del padre de su marido. La fotografía había
sido tomada cuando fue detenido en 1938. Murió en prisión. Pero la
chamana con la que había compartido la celda escapó transformándose
en perro. Cuando corría hacia su casa para ver a sus hijos, un
cazador le disparó dos veces, pero las 2 veces hizo que se desviase
la bala. Después el hombre se disculpó, diciendo que no sabía que se
trataba de una “shamanka”.

Otro testimonio recogido en Ytik-Kel, tierra de los sajas, afirmaba:
“Había un chamán genuino aquí. No se llamaba a sí mismo chamán sinó
curador, lo que le mantuvo fuera de la cárcel a pesar de que tenía
problemas a menudo con la militsia. Una vez fue detenido por robar.
El policía lo puso en la celda, cerró la puerta y salió fuera. Y
allí estaba Foma, sentado en un banco tomando el sol. El policía lo
volvió a arrestar, pero cuando volvió a salir se lo encontró fuera
de nuevo. Al final el policía se rindió y lo dejó ir”. El testigo
que narraba esto, Ivan , no creía (claro que no)en el chamanismo,
pero afirmaba que Foma había sido un buen chamán. “Sabía lo que
podía curar y lo que no. Algunas cosas que no sabía arreglar las
enviaba al hospital. Lo malo es esa gente que se ha presentado desde
la perestroika. No les importa lo que hacen mientras les paguen”.
Ludmilla, del mismo pueblo, contó que usó los servicios de Foma para
aliviar la epilepsia de su padre y para ayudar a una hermana suya a
superar un trauma por divorcio. El “le dijo que pusiese un trozo de
corteza de abedul en su pecho, cada noche al acostarse. El trozo
estaba cortado como en forma de M, y nadie sabía lo que quería
decir, pero el nombre de su marido era Mijaíl”. Ambos testigos
opinaban que “Los chamanes de verdad no se exhiben como los que
ahora están de moda. Ponerse un traje y hacer tanto espectáculo
puede dañar el chamanismo”.

Entre los chukchis, recogió otro testimonio de boca de Ivan:
Chaplino solía ser un chamán fuerte. Ahora ya está muerto, pero
había sido muy hábil recuperando escopetas caídas en grietas de
hielo, y una vez apareció de la nada en el trineo de correos durante
una tormenta, guiándolo por un lugar seguro. Había habido otro
chamán en la propia brigada de renos de Ivan, en los días que era un
brigadir. Aunque ese hombre era un buen narrador de relatos, Ivan y
sus compañeros no se dieron cuenta de que era un chamán hasta que un
otoño fueron a verlo a los pastizales donde vivía, y no encontraron
nada salvo las huellas de sus raquetas de nieve, que terminaban en
un punto. A la primavera siguiente reapareció otra vez, alegre como
siempre. No podía haber sobrevivido a un invierno en las montañas,
así que concluyeron que se había convertido en una grulla y había
volado hacia el sur. Iván, graduado en la Escuela Superior del
Partido y en el Instituto de Agricultura de Leningrado, aseguraba
que era cierto. Lo había visto todo con sus propios ojos.”

La autora del libro solo pudo encontrar 2 chamanes vivos dispuestos
a dejarse entrevistar. En Buriatia se encontró con Nadia Stepanovna,
chamana famosa (había salido en la TV). Una aldeana le contó que
Nadia había sido útil arreglando el matrimonio de su hija. El marido
estaba liándose con una joven. Nadia le recomendó salpicar con vodka
sus vestiduras para “purificarlo” de esa ligazón. El marido dejó su
lio con la chica, que solo tenía 19 años, y volvió con su mujer. Al
mismo tiempo la chica había encontrado otro amante de su edad, así
que todos quedaron contentos. Cuando la fue a visitar, Nadia alardeó
un poco de las importantes visitas que había recibido y de sus
relaciones (y fotografías) con diversas personas del mundo: un maorí
famoso, el dalai Lama…una conferencia que dio en la Sorbona…Le
preguntó la escritora:
-¿Cuánto se parece el chamanismo tuyo al tradicional, tal como lo
describen los antropólogos del siglo XIX?¿Son iguales los rituales
utilizados?.
-Vosotros podeis mirar todos esos libros en Occidente, podéis leer
sobre lo que solíamos hacer. Pero aquí nunca hemos tenido nada,ni
libros, pues se creía que era dañino. ¡Hemos sido oprimidos por
todos: cristianos, budistas y comunistas!.
– Entonces ¿como se sabe que es chamanismo genuino?
– ¡Claro que es genuino! ¡Los espíritus me dicen directamente lo que
tengo que hacer!. En Inglaterra habeis perdido el contacto con
vuestros druidas, con vuestro conocimiento profundo. Tal vez por eso
los espíritus no pueden llegar a comunicarse con vosotros.

Luego conoció a Valeri, otro chamán. Se reunió con él en el campo,
después de que el fuera allá a pedir la bendición del espiritu de
una montaña para una joven pareja.Dejó ofrendas sobre la hierba,
trazó un círculo con té humeante y estuvo cantando. Al final de la
ceremonia, la pareja le dio discretamente unos pocos billetes (la
voluntad). Le preguntó a Valeri cómo halló su vocación. Su relato
era típico entre lo que se cuenta del chamanismo en aquella zona:
enfermedad misteriosa, resistencia, aceptación final, catarsis…El
habia ido a una escuela de arte y trabajó temporalmente en una
tienda y luego como pintor-decorador. Siempre estaba enfermizo
(dolores de cabeza persistentes). Empezó a sufrir espantosos sueños
a los 30 y pocos años. En algunos estaba tan aterrorizado que “mi
corazón se paró. Vi aquellos brazos negros, negros, aquí y allá. Y
sentí como si una cabeza cortada hubiera caído sobre mis piernas,
algo viscoso y gelatinoso, horrible como en una película de miedo.
Los perros corrían alrededor de mi casa toda la noche, ladrando y
ladrando”. En sueños era acosado por todo tipo de seres, llegó a
temer dormir cada noche, y se levantaba cada mañana bañado en
lágrimas. Al final su mujer lo llevó a ver a un anciano chamán,
quien le dijo que sólo hallaría la paz si se hacía chamán, que los
espíritus lo estaban acosando. Al principio Valeri pensó que todo
era un absurdo, una locura, pero al cabo del tiempo siguió el
consejo y desde entonces se había sentido muy bien.
-¿Te enseñó el anciano chamán qué hacer, o qué palabras usar?
-No, no hubo lecciones. Las palabras que digo dependen de mí y
varían. Simplemente dejo que suceda.
-¿Haces viajes del alma?
-No, dominar el trance es para chamanes muy fuertes.

Normalmente el trabajo de Valeri era con temas de salud:
minusválidos, problemas de fertilidad, enfermedades. Presidía de vez
en cuando ceremonias sagradas junto a un lago, o en las montañas y
los bosques. Recientemente había realizado una especial para pedir
permiso a un bosque, pues necesitaban cortar madera para construir
un pabellón de deportes. “Normalmente jamás cortaríamos madera de un
bosque sagrado. Pero los tiempos actuales son muy duros, no tenemos
transporte ni combustible, así que decidimos pedirle permiso al
guardián del bosque. Recé e hice ofrendas. Por eso cuando cortamos
los árboles no hubo ninguún accidente, nadie resultó herido. Si no
haces ofrendas ni pides permiso, siempre hay algo que va mal”.

Cuando la escritora le preguntó qué opinaba del cristianismo
ortodoxo, Valeri se rió, sacó de debajo de la ropa un crucifijo y
dijo, apuntando al cielo: “Oh, si, por supuesto todos hemos sido
bautizados. Todo es un Dios”.

Tiranos en Siberia

Tiranos en Siberia

En todas partes cuecen y han cocido habas. Aqui os pongo unos
fragmentos del libro “El Manto del Chamán. Historia indígena de
Siberia”, de Anna Reid. Me he quedado pasmada al ver (una vez más)
la crueldad de la represión hacia los indígenas, que en ese caso ha
durado hasta hace pocas decadas. En el siguiente mensaje os pondré
unas pocas anécdotas sobre chamanes reales que la autora del libro,
batiendo con mil dificultades, logró reunir.
—-

Cuando Siberia fue conquistada por los rusos, se produjo una
situación similar a la que se dio en Norteamérica respecto a sus
nativos. Los indígenas siberianos fueron obviados, combatidos y
despreciados como si se tratara de una subraza medio animal. Primero
el ejército, luego los colonos, y más tarde las nuevas enfermedades
(como la viruela y la sífilis) causaron estragos entre ellos. Para
rematarlo se introdujo el alcohol y los licores. Al parecer el
alcohol era muy mal tolerado por los aborígenes siberianos y, como
sucedió en lugares como Norteamérica o Australia, provocó un
alcoholismo grave que condujo aún más a la desesperanza, la miseria
y la pérdida de la dignidad e identidades.

Aún hoy, si uno pregunta por nativos siberianos, quienes así se
consideran son los rusos descendientes de los primeros colonos.
Los “otros” no resultan dignos de aprecio, son solo una rareza
exótica y hasta molesta.
La gran mayoría de nativos siberianos pasaron de ser pastores,
cazadores duros y autosuficientes, a ser aburridos e intimidados
trabajadores manuales. Despojados de su identidad cultural, de amor
propio, y a menudo de sus hijos (llevados a instituciones para
culturizarlos, parecido a lo que se hizo en Australia), muchos
sucumbieron a la desesperación pasiva y empapada de alcohol. Las
tasas de desempeleo, suicidio y asesinato crecieron. La esperanza de
vida decayó en picado.

En Siberia los rusos ganaron un continente entero, uno de los
imperios más grandes que el mundo hubiera conocido nunca. Hasta
finales del siglo XVII la trataron como un rico terrateniente lo
haría con una finca lejana: como una fuente útil de ingresos, pero
por la que no valía la pena molestarse mientras los campesiones
permanecieran tranquilos y las rentas continuasen llegando.

Más tarde, cuando las ideas occidentales empezaron a infiltrarse en
Rusia, los zares enviaron allí expediciones científicas. Pero casi
tan pronto como se “descubrió” la riqueza de Siberia , su imagen
como tierra de oportunidades fue ocultada por otra visión más
siniestra: Siberia como “la Casa de los Muertos” de Dostoyevski,
la “tierra de muerte y cadenas” de Gorki, y el “archipiélago Gulag”
de Solzhenitsin. Era un lugar para siervos cismáticos huidos, para
cosacos buscadores de fortuna y tramperos en busca de pieles de
marta cibelina, y para los prisioneros de guerra y los exiliados
políticos era el más infeliz de los finales. Siberia era el Nuevo
Mundo de Rusia, pero también era su oscuro pasado, su armario lleno
de esqueletos, un siniestro país donde grotescos oficiales
incrementaban de modo oscuro sus ingresos al son del aullido de los
lobos y el ruido de los grilletes de los presos deportados. En
algunas zonas muy al norte, la población de presos (miles) superaba
a la de indígenas, y éstos habían de soportar las tropelías y
asesinatos de algunos convictos peligrosos que huían, arrasando,
quemando, robando y violando a la población autóctona.

¿Dónde encajaban los siberianos de verdad, los indígenas, en todo
esto?. En ningún sitio. Para los cosacos fueron un recurso
económico; para los científicos de la Ilustración curiosidades
naturales; para los románticos, nobles salvajes; para los
constructores de imperios una excusa para conquistar nuevos
terrotorios (diciendo que los “liberarían” de chinos o mongoles) y
exhibir su potencia “civilizadora de salvajes”.

Entre los muchos pueblos indígenas hubo respuestas desiguales.
Algunos , mansos, fueron rápidamente conquistados y casi
exterminados. Un militar especialmente bárbaro alardeaba de haber
hecho experimentos con uno de esos pueblos mansos, disparando a una
apretada fila de ellos para comprobar a cuántos podía matar de un
solo tiro. Otros pueblos, con gran destreza militar, lograron
resistir décadas de acoso y consiguieron que se les tuviera más en
cuenta (al menos en teoría). Algunos, como los chukchis, se crearon
fama de combatientes feroces y se hicieron chistes sobre eso (y
sobre su supuesta cortedad mental). Por ejemplo:

Los chukchis declaran la guerra a China. Sorprendidos, los chinos
envían embajadores para averiguar quién demonios son los chukchis.
Se encuentran con 2 hombres sentados en una tienda de pieles,
comiendo asado de foca.
-¿Son ustedes los chukchis?
-Lo somos
-¿Y quieren luchar contra nosotros?
-Eso es.
-Pero….pero…¿saben que hay mil millones de chinos?
-¿¡¡De verdad!!?. Vaya…¿dónde enterraremos a tanta gente?

Y si esto sucedía con los indígenas ¿qué no sucedió con las
prácticas chamánicas, que formaban parte del modo de vida de todos
esos pueblos?.
Primero los zares con su afan cristianizador, y luego el comunismo,
que persiguió todas las religiones y exterminó a frailes, monjes
budistas y chamanes por igual, dejaron un panorama desolador. Los
zares intentaron sustituir a los chamanes por sacerdotes. Se guardan
documentos y testimonios de la época que hablan de la fuerte
oposición que hubo ante el cristianismo. Pedro el grande decía en
1710: “Hay que Encontrar sus seductores ídolos de falsos dioses y
quemarlos con fuego, y derribarlos con el hacha, y destruir sus
templos paganos, y construir capillas sobre esos templos, y erigir
sagrados iconoes encima de sus cenizas, y bautizar a los indígenas…y
si alguno de ellos se muestra contrario, será castigado con la
muerte”.
Un sacerdote ucraniano escribió un relato de una campaña
evangelizadora de 3 años. Los indígenas jantis lucharon, huyeron,
con lágrimas en los ojos suplicaron que no se bautizase a sus
esposas e hijos, y llegaban a “cubrirse los oídos con las manos,
como víboras”. Estuvieron muy afligidos por la destrucción de sus
fetiches, que escondieron y enterraron, e intentaron sobornar a los
rusos para que les dejaran en paz. Al final, a la fuerza, la campaña
se saldó con 40mil conversos…
Los tártaros de la zona del Ob atestiguaron que clérigos acompañados
de soldados armados desembarcaban periódicamente en botes en el río,
arrastraban a la gente por fuerza , fuera de su cabaña, y los
lanzaban al río “Cuando volvían a la orilla, se les colgaban cruces
en el cuello y ya eran cristianos”.

Se daba el fenómeno, recogido por viajeros, aventureros y
exploradores, que cuanto más lejos se encontraban los indígenas de
la influencia rusa, más felices y sanos estaban. Cuanto
más “rusificados”, más decadente se volvía su vida, su salud y
perdían incluso cualidades y sabiduría ancestral como calcular la
fecha por la situación de las estrellas, el bordado de trajes, el
amaestramiento de perros y la caza.Heinrich von Fuch, exiliado en
Yakustk entre 1735 y 1744, habló en favor de los indígenas sajas y
pedía que se les bajaran los fuertes tributos que debían pagar cada
año al gobierno ruso: “Vi un asentamiento nómada donde sólo
sobrevivieron 2 de cada 10 hombres (por las enfermedades europeas
nuevas) y los supervivientes tenían que pagar los atrasos de todos
aquellos que habían muerto….Conocí personalmente a varios iakuts
ricos que tenían que pagar por todos sus parientes muertos. Estaban
tan empobrecidos que habían perdido todo su ganado y caballos, y
algunas veces tuvieron que dejar en prenda sus mujeres e hijos.
Algunos se colgaron o se ahogaron”.

Entre los pueblos indígenas de Kamchakta, el botánico explorador
Stepan Krasheninnikov, en 1737, encontró a los
indígenas “fascinantes pero repulsivos por su escasa higiene”.Sin
embargo admitió su gran valor y su ingenio técnico. Los indígenas,
decía, se consideran a sí mismos las personas más felices del mundo
y miran a los rusos con desprecio. Decían que, de ser lo ruso tan
maravilloso y mejor que lo de los indígenas, ¿para qué se tomaban
tantas molestias en venir hasta allí?. “Parece que queréis las cosas
que tenemos, que no estais contentos en ningún lado. Nosotros, por
el contrario, estamos satisfechos con lo que poseeemos y no os
necesitábamos para nada”.

De forma similar hay constancia de los 2 primeros buriatos que
llegaron a San Petersburgo. Eran un par de eruditos que tenían el
encargo de traducir los evangelios al mongol, para la sociedad
bíblica rusa. No consiguieron adaptarse. Uno aceptó el bautismo y el
nombre cristiano de Ivan sólo en su lecho de muerte, llorando por su
viejo nombre (Loto), y el segundo volvió a Buriatia como un viejo
borracho solitario y violento.

Muchos misioneros budistas llegaron a Siberia, en especial a
Buriatia, desde el Tibet, pero más que extirpar el chamanismo lo
absorbieron, e incluyeron a los viejos dioses en su panteón sin
mucha dificultad. Los antiguos lugares sagrados se convirtieron on
monasterios lamaístas, estableciéndose una especie de religión
híbrida. Aun hoy en día, la relación entre budismo y chamanismo
sigue siendo cordial. Durante una entrevista de la autora del libro
a un monje budista, le preguntó qué opinaba del reciente fenómeno de
resurgimiento del chamanismo: “Somos buenos amigos, hermanos. La
gente siempre nos pide que hagamos ceremonias juntos: funerales,
santificar casas, ofrendas a la naturaleza. Los misioneros baptistas
y de la secta moon son otra cosa, ¡son agresivos de escándalo!¡No
predican a la gente, simplemente la agarran!”.

Los lamas eran , históricamente, expertos en esquivar polémicas,
según cuentan posteriores misioneros protestantes: “EL lama, bien
por cortesía o por estupidez, insistía en que no veía razón por la
que su religión y la nuestra no pudieran ser ambas verdad. Rehusan
toda discusión, y nos evitan en lo posible”.
Pero al final tanto a los lamas como a los chamanes (y a los
cristianos) el comunismo los persiguió con saña. Todo esto fue un
tema tabú hasta la perestroika, y aun hoy muchas cosas permanecen
sepultadas en archivos perdidos y secretos. Con el comunismo se
demolieron todos los cientos monasterios lamaístas, se destruyó
cuanto contenían, y se deportaron a los miles de monjes a gulags,
donde la mayoría murieron.
Los comunistas encarcelaron a los chamanes o los desterraron. Stalin
los fusiló, o los mandaba lanzar desde helicópteros diciendo que, ya
que decían que podían volar, ahora tenían la oportunidad de hacerlo.

Narra una antropóloga de San Petersburgo sus conclusiones sobre el
chamanismo de este modo: “A pesar de todo lo que hicieron los rusos
el chamanismo sobrevivió en secreto, clandestinamente. Nunca se
extinguió porque siempre hubo una sucesión, un maestro que podía
tomarte como ayudante. Pero naturalmente, hoy hay poquísimos
chamanes genuinos. Y hacer hablar a los indígenas sobre chamanismo
es muy difícil. Necesitas muchísimos preliminares y prudencia.”
Durante el comunismo, ni la misma antropóloga entrevistada podía
decir a qué dedicaba sus investigaciones. “Tenías que hablar de tal
forma que solo las personas que estuvieran en tu campo de
investigación entendiesen. Uno de los trucos era escribir en pasado
remoto, aunque tus hallazgos fueran de este mismo año. De este modo
protegías a tus informantes en caso de que el Partido lo leyese y
crease problemas”. Ninguna de las antropólogas tenía muchas
esperanzas en encontrar hoy en día chamanes auténticos dispuestos a
hablar de sus conocimientos. “Los chamanes de verdad no hablan con
extranjeros, y las nuevas generaciones de chamanes son pálidas
imitaciones en comparación con lo antiguo. Fuimos a ver una
actuación chamánica hace poco en el Palacio de Deportes. El chamán
tenía el abrigo, el gorro y el tambor, pero era sólo una
teatralización. No había nada genuino en ello”.

Cuando la autora asistió a unas conferencias sobre chamanismo en
Moscú se encontró que estaba financiada por neochamanes
californianos del tipo que las antropólogas rusas antes
entrevistadas despreciaban. Estadounidenses entusiastas se adueñaron
de la tribuna con palabras como “percepción extrasensorial” y “super
habilidades”. En una fila del fondo, ostentosamente aburridos, se
sentaban chamanes vivos de verdad, sobretodo rollizas mujeres
asiáticas de edad. El acto terminó convirtiéndose en propaganda de
los cursos y talleres de Michael Harner. Los participantes podían
invertir en un libro, un Cd y un tambor de 16 pulgadas RemoUSA de
piel de búfalo, “excelente para tocar el tambor en esas excursiones
de aventura y chaparrones de abril, para ponerse al lado del fuego,
pues seguro que no habrá un enchufe para el secador de pelo”.

Espiritus de la Naturaleza (Japon)

Espiritus de la Naturaleza (Japon)

—-

De entrada podríamos decir que la religión japonesa es un culto a
los kami. En nuestras lenguas occidentales no existe un equivalente
exacto de esta palabra. Como todas las voces japonesas, kami carece
de género y número, pudiendo referirse a una o varias divinidades,
femeninas o masculinas. Se utiliza tanto para designar al dios único
de los cristianos como a seres a los que más bien daríamos el nombre
de espíritus: silvestres, acuáticos, domésticos y otros muchos
espíritus colectivos.
La amplitud del concepto no nos permite precisarlo más. A lo sumo
puede darse del mismo una definición negativa: los kami no son ni
omniscientes ni todopoderosos, ni fundamentalmente buenos ni malos, y
ni siquiera puede decirse que esten siempre presentes. De hecho, el
llamar a la divinidad al comienzo de un acto de culto y él despedirla
al final de la celebración constituye una parte esencial del rito de
los templos, prueba evidente de que la presencia de las divinidades
es excepcional. El shintai (cuerpo del dios) que se conserva en los
santuarios – espejo, espada, peine, piedra o cualquier otro objeto-
es sólo un símbolo de la divinidad o el lugar donde ésta viene a
instalarse durante el culto. A veces se colocan también arbolillos,
postes, pértigas, etc., como asientos temporales de la divinidad, lo
que permite suponer que los kami vienen de lo alto, es decir del
cielo.

De todos modos, el que visita uno de esos templos se comporta allí
como si la divinidad estuviera presente. Comienza por batir palmas
para atraer su atención y luego se inclina respetuosamente ante ella.
Esto corresponde mas bien a una nueva tendencia favorecida por la
creciente afición de los japoneses a los viajes y sobre todo, desde
hace dos siglos, a las peregrinaciones religiosas. Aquí, a decir
verdad, suele pasarse por alto un importante factor del desarrollo de
concepciones religiosas más recientes, a saber, la intensa
compenetración entre las ideas autóctonas y el budismo. Los budistas
tienen siempre sus ascetas o asesores a quienes uno puede acudir en
busca de ayuda. ¿Por qué no habrían podido desempeñar ese mismo papel
los kami, que, como se creyó durante siglos, no eran sino
manifestaciones de los budistas y bodhisatvas, es decir, de los
santos y auxiliares budistas?

También, pues, para el hombre sencillo de hoy los kami son ante todo
auxiliares o intercesores, un poco como los santos católicos. Al
templo de uno peregrinarán los estudiantes antes de sus exámenes, al
de otro las futuras madres; éste curará las afecciones oculares o
dentales, aquél ayudará al casadero o la casadera a encontrar el
cónyuge ideal, etc.

Lo único que uno puede preguntarse es si los kami están o no siempre
presentes en sus respectivos templos; para venerarlos en otro lugar
tiene que efectuarse una “disociación” o transferencia, la cual es
tan invisible como los propios kami. Ahora bien, esta invisibilidad
de los kami no está reñida con la facultad que poseen de hacerse
visibles, como seres de carne y hueso, o de manifestar su presencia
en cualquier objeto.

En general, los dioses se imaginan antropomórficamente, si bien
existen algunas excepciones. En la mitología y las creencias
populares, ciertas divinidades se manifiestan también en forma de
serpiente; las de las montañas suelen presentarse como animales de
caza, y los animales que aparecen en algunas leyendas como mensajeros
de los kami constituyen quizá un indicio de la forma original de
estos últimos. En este mismo contexto conviene repetir que contemplar
directamente a la divinidad lleva en definitiva al hombre a su
perdición, por lo que debe evitarse a toda costa.

Hasta ahora hemos considerado a la palabra kami en su sentido más
amplio. Si a partir de lo dicho quisiéramos definir con más precisión
la esencia de los kami, podríamos decir que son entes espirituales
dotados de especiales fuerzas que los hacen superiores al hombre y
los capacitan para socorrer a éste en sus diversas necesidades.

(…)Los kami con nombre propio son los que en la mitología actúan
como personas; son también los antepasados o dioses-antepasados de
las diversas familias nobles que asumieron un papel importante en el
antiguo Japón. A estos mismos kami se les sigue rindiendo culto
actualmente en los templos sintoístas. Cierto que hay también otros
muchos dioses que la mitología menciona ocasionalmente por su nombre,
pero que no han dejado huella duradera y hoy están del todo olvidados.

Otra categoría de dioses con nombre propio, venerados por todas
partes en los templos, la constituyen numerosos kami que en algún
momento se han manifestado a los hombres en sus sueños o en oráculos.
Ejemplos de esta clase se dan sobre todo en la antigua historia del
Japón, pero también los encontramos en el pasado reciente, si echamos
una ojeada a los relatos de la fundación de algunas “nuevas
religiones”. El esquema de tales revelaciones suele ser más o menos
el mismo. La divinidad, que se da a conocer en sueños o por boca de
un médium, se presenta como causante de tal o cual desgracia: muerte
repentina de un gran personaje, malas cosechas, epidemias,
catástrofes naturales o incluso únicamente el estado patológico o
desesperado del médium. La maldición cesará tan pronto como se elija
allí mismo un templo, con sus correspondientes tierras y sacerdotes,
y se le ofrezca sacrificios, o también, si la víctima es el médium,
en cuanto este se le abandone enteramente y sin reservas. Semejantes
manifestaciones pueden venir de divinidades conocidas o desconocidas,
así como de espíritus vengativos de difuntos que guardan algún
resentimiento contra los vivos. Aquí cobra la divinidad una nueva
dimensión: se muestra colérica y sedienta de venganza, capaz de hacer
daño a los hombres, pero a la vez dispuesta a reconciliarse con ellos
si siguen sus instrucciones.

Muy distintos son los dioses colectivos, dioses o espíritus de las
montañas y bosques, ríos y mares, campos, árboles, rocas, caminos,
etc. De ellos la mitología nos dice solamente que fueron engendrados
y nacieron como los demás seres de este mundo, sabemos también que
eran indómitos y violentos, hasta que los dioses y los héroes del
pueblo de Yamato acabaron por doblegarlos. Los dioses y los espíritus
anónimos desempeñan – o hasta hace poco desempeñaban – en la vida
ordinaria del hombre sencillo un papel mucho más importante que los
dioses de los grandes templos. En efecto, con estos últimos se
entraba pocas veces en contacto, por ejemplo al hacer una
peregrinación, y por lo demás la gente se contentaba con adquirir al
principio del año un amuleto de tal o cual templo, comprándoselo a
cualquier vendedor ambulante, para colocarlo en el estante de las
ofrendas adosado a la pared de su casa y olvidarse luego
probablemente de él.
En cambio, la devoción a los dioses y espíritus anónimos y las
modestas fiestas en su honor a lo largo del año y de la vida de cada
individuo tenían una importancia primordial. Estas celebraciones no
requerían ni templos ni sacerdotes. Por supuesto, los espíritus de
montes y bosques residen en plena naturaleza y allí es siempre
posible encontrarlos, sin tener que llamarlos expresamente. ¡Mas bien
sucede lo contrario!
Están allí aunque uno no lo quiera y vigilan estrechamente la
conducta del hombre que tiene algo que hacer en el bosque, por
ejemplo, para castigarlos si infringe algún tabú. En cuanto a las
ofrendas, las reciben en determinadas fechas, según la costumbre, y
en los lugares que vienen utilizándose para ello hace generaciones.
Ocurre también que el cazador que cobre una buena pieza o el leñador
que derriba un árbol de especial hermosura den excepcionalmente
gracias a la divinidad por ese regalo mediante un sacrificio. Otro
tanto hace el pescador cuando la pesca tiene éxito y el campesino
tras una buena cosecha. Para cada cosa hay un patrono o señor que
vela por ella.
El dios de los campos está presente hasta en la última gavilla; el
dios del hogar recibe las ofrendas que el ama de casa le presenta en
la etapa de la gran marmita; y al dios de los caminos, encargado de
múltiples tareas, se le honra en un altarcillo de piedra erigido en
los confines del poblado. Desde allí puede esta divinidad rechazar a
los dioses causantes de las epidemias y proteger a los viajeros; por
ser además un dios fálico, concede la fecundidad a quienes la desean.
La vida entera de los hombres depende de la benevolencia d todos esos
kami anónimos, y muchos de ellos pueden encolerizarse y causar
desgracias si no se les rinde el culto como es debido y no se
observan sus preceptos. Para esto no necesitan mediums ni sueños,
pues las antiguas tradiciones y costumbres enseñan ya a los hombres
el modo de comportarse con tales seres.

Culto y lugares de culto

A pesar de cuanto acabamos de decir, la imagen de la divinidad en
la religión autóctona del Japón sigue siendo vago. Por otra parte, en
una religión sin dogmas ni preceptos claros no nos parece posible
formular un contenido doctrinal.

(…)El templo es, según la creencia general, el hogar de la
divinidad. En su parte íntima, el santuario, se conserva el shintai o
cuerpo del dios. Delante se extienden dos grandes salas, una para las
ofrendas y otra para la oración. A esto se añade todo una serie de
edificaciones complementarias: templetes para divinidades de segundo
orden, una tarima para danzar, un tesoro, un despacho, etc. Más
recientemente suele erigirse también un pabellón para celebrar bodas
según el rito sintoísta, sin duda por influjo de los usos cristianos,
que en este punto gozan de gran aceptación. Una valla rodea todo el
conjunto, a menudo situado en medio de un bosque de viejos árboles.
En el exterior, más allá de la puerta, los típicos torii indican al
viandante la proximidad de un templo sintoísta. Nadie conoce
exactamente el significado de esos torii.

A la entrada misma del recinto del templo hay una fuentecilla o pozo;
unos pequeños cuencos de madera que sirven para extraer el agua
invitan a lavarse allí la boca y las manos, purificación necesaria
antes de poner los pies en el santuario. La pureza en efecto, es una
exigencia primordial del Shinto. No obstante, cuando uno ha visitado
varios de esos santuarios, no tarda en descubrir el desfase que
existe entre exigencia y realidad. La mayoría de los visitantes pasan
de largo sin acercarse a la fuente, y apenas si hay alguno que eche
un poco de agua sobre la punta de los dedos, menos todavía que se
humedezca la boca. Ya en el siglo VIII se expresaban las mismas
quejas sobre la falta de limpieza corporal y espiritual de quienes
acudían a los templos de los dioses, y desde entonces nunca han
cesado. Sin embargo, esa negligencia queda compensada por las
rigurosas purificaciones impuestas a todos aquellos, sacerdotes o no,
que toman parte activa en un acto de culto.

¿Qué ha de entenderse por pureza en el contexto de la religiosidad
japonesa? El lavarse manos y boca es, desde luego, una purificación
simbólica, como también el baño que toman los sacerdotes y laicos que
van a participar en el culto: ¡Práctica bien rigurosa, cuando ese
baño se toma en el mar o bajo una cascada en pleno invierno! Este
tipo de purificación por agua se designa por el nombre de misogi y
tiene por objeto dejar al individuo limpio de toda mancha de cuerpo y
espíritu.

Lo mismo se pretende con otra forma de purificación llamada harae
(barrido), obligatoria antes de toda ceremonia religiosa. El
sacerdote recita una oración agitando a la vez una especia de
escobilla formada por una vara de la que cuelgan tiras de papel o
tela; de esa manera “barre” todas las impurezas. En las ocasiones en
que debe purificarse a sí mismo, se pasa suavemente por todo el
cuerpo un muñeco de papel y luego lo arroja al agua, dejándolo flotar
a la deriva. Este método de purificación individual no es sino un
ejemplo entre otros mundos.

Para participar activamente en los actos de culto hay que observar
todavía otras prescripciones que persiguen idéntico fin, desde la
simple abstinencia de carne, alcohol, relaciones sexuales, etc.,
hasta el total aislamiento durante algún tiempo entregándose a la
oración y a la meditación, purificándose con abluciones y no tomando
más alimentos que los preparados por uno mismo, para asegurarse de
que no hay en ellos “mancha” alguna. Aquí es donde se ve con mayor
claridad que los conceptos japoneses de pureza e impureza no
coinciden forzosamente con los nuestros.

(*) Fuente: Nelly Naumann, Shinto y religión popular. La
religiosidad japonesa en su contexto histórico, en Historia de las
creencias y de las ideas religiosas (obra colectiva dirigida por
Mircea Eliade), Barcelona, Herder.

un relato con tambor siberiano

un relato con tambor siberiano
Ya que seguimos con este interesante tema, os pongo un relato de curación con tambores contenido en el libro “El círculo de los chamanes”, de la psiquiatra rusa Olga Kharitidi.
——

(…) Un ovalado tambor de mano hecho con la piel de algún animal reposaba contra la pared blanca. Estaba vuelto hacia la pared, y yo sólo podía ver la parte inferior descubierta.
El mango se componía de dos piezas de madera talladas, dispuestas en cruz y unidas por el centro. La talla representaba la figura estilizada de un hombre. La pieza más larga formaba el cuerpo, de tal manera que la cabeza sostenia el borde superior del tambor y los pies se apoyaban en el fondo. La otra pieza representaba los brazos y manos del hombre, con nueve anillos metálicos en los dedos de cada mano. El tambor era grande, de unos noventa centímetros en la diagonal mayor del óvalo. En medio del parche de piel, visible incluso desde el interior, había lo que parecia ser un corte hecho intencionadamente. Me imaginé con qué potencia debía de sonar el instrumento antes de que lo rompieran. Mientras me imaginaba su ritmo, tuve la impresión de que el tambor se aproximaba a mi, cada vez más cerca hasta que su oscura silueta pareció llenar todo mi campo de visión y ya no supe si estaba despierta o soñaba.
Debí de quedarme dormida de inmediato, y dormí muy profundamente. Más tarde recordé un sueño extraño. En él, me encontraba junto a una pesada puerta de madera que brillaba de tan pulida que estaba. La puerta estaba cerrada. Extendi la mano para tocarla y, cuando la posé sobre ella, la mano empezó a volverse cada vez más real para mí. Cuanto más la movía más plenamente consciente me sentía de mí misma y de mis otros sentidos.
Me di cuenta de que aún estaba durmiendo y de que me hallaba dentro de un sueño, pero al mismo tiempo tenía plena conciencia de lo que ocurría y conservaba mi libre albedrio. Sabía que tenía el poder de utilizar mi mano para abrir la puerta y entrar en el espacio del otro lado. Sentía una dulce sensación de gozo en mi corazón y quería que el sueño continuara. De pronto, percibí que en mi sueño había alguien más, alguien que me esperaba detrás de la puerta cerrada, y que quienquiera que fuese podía verme con el mismo grado de conciencia que yo. Eso me asustó. Dejé de mover la mano y todo se disolvió.

Despertamos al amanecer en el silencio absoluto de la pacífica aldea. El sol de la mañana brillaba resplandeciente en nuestra pequeña ventana. Sin embargo, la extraña casa del chamán muerto no perdió su inquietante atmósfera ni siquiera a la luz del día. Eso me hizo recordar el relato que Nicolai me había contado en el hospital sobre la muerte de su tío, en aquella misma casa. Era evidente que un sitio así podía inducir profundas perturbaciones psíquicas en las personas cuya naturaleza se inclinaba hacia tales cosas, y Nicolai pertenecía a este grupo. De pie en la casa del chamán, mientras esperaba a que llegara Nicolai y se nos llevara de allí lo antes posible, comprendí mucho mejor su relato.
Por suerte, Nicolai llegó poco después de que nos hubiéramos levantado y nos invitó a desayunar en casa de su madre. Antes de salir, le pregunté por el tambor. A la luz de la mañana, aún me impresionaba más que en la oscuridad. Incluso estando roto parecía fuerte, poderoso y vivo.

– Era el tambor de mi tío. Sólo se lo vi usar una vez. Cuando murió, vinieron algunos ancianos y le explicaron a mi madre las cosas que se deben hacer tras la muerte de un chamán. Una de ellas era romper su tambor. Es una ley no escrita. Le dijeron que el tambor sólo debía ser utilizado por un chamán; a su muerte, debe hacerse marchar el espíritu del tambor a través de una abertura practicada por un pariente. Yeso hizo mi madre. Hoy iremos a ver a Umai, la chamán de Kubia, una aldea cercana. Ella podrá decirte mucho más sobre este rito de pasaje, si quieres preguntárselo.

Nos alegramos de salir de la casa de Mamush, que incluso a la luz del día parecta amenazadora. La atmósfera de la acogedora casita de Marta, que en aquellos momentos estaba atareada disponiendo el desayuno, ofrecía un contraste tranquilizador. Marta preparó unos huevos, calentó unas rebanadas de pan integral y sirvió leche auténtica con una capa de nata por encima, para ofrecernos una copiosa comida matutina que nos diera fuerzas para el viaje de aquel día.

(…)
Tras la brillante claridad del día, al principio la casa donde se iba a hacer la curación de la mujer me pareció sumida en una oscuridad casi absoluta. Cuando los ojos se acomodaron, vi que sólo había una gran habitación en apariencia completamente vacía, exceptuando las dos mujeres que la ocupaban.
Un “Hola” se escapó de mi boca antes de que Nicolai se apresurara a indicarme por señas que debía guardar silencio y sentarme en el suelo en un rincón. Una de las mujeres estaba tendida en el suelo boca abajo, en el centro de la habitación. Tenía la espalda desnuda, con restos de tierra y hierbas.
La otra mujer parecía mayor. Era de escasa estatura, con un cuerpo sano y robusto. Las prendas que vestía no me eran familiares: una falda larga confeccionada con gruesos paños de invierno de distintos colores y con unas cuantas muñecas pequeñas cosidas en la parte de atrás. La mujer tenía una cabellera oscura, casi cubierta del todo por un chal azul, y un envejecido rostro mongol lleno de arrugas. Yo le habría calculado unos setenta años.

No me prestó ninguna atención. Parecía muy atareada, y estaba colocando con gran concentración un objeto extraño al lado de la mujer tendida. Se trataba de un tosco triángulo hecho con tres palos, de poco menos de un metro cada uno. La madera recién cortada aún conservaba el color claro e incluso la fragancia aromática del pino que procedía. En las superficies planas de los tres lados había talladas imágenes de peces.
Comprendí que aquella mujer mayor que se inclinaba sobre la otra debía de ser la chamana Umai, y que estaba realizando la curación. Umai depositó el triángulo de los peces al lado derecho de la otra mujer, separándolas a ambas de una gran piel de ciervo extendida al otro lado del triángulo.

Umai recogió del suelo un pequeño tambor y empezó a percutirlo con suavidad. Al principio el ritmo era débil e irregular, como inseguro; después, Umai empezó a cantar en su lengua nativa. Las palabras del cántico tenían un tono suplicante, y ella se movia con gracia alrededor del cuerpo inmóvil tendido a sus pies.
La mujer que yacía en el suelo no había emitido ningún sonido y parecía dormida. Aunque en el interior de la casa la temperatura era apenas unos grados más alta que en el exterior, su cuerpo parecía caliente y relajado. Umai daba vueltas a su alrededor, agachándose a veces para tocar el tambor justo encima de la espalda de la mujer. El ritmo de la canción se había vuelto más definido, y el canto más vigoroso. Umai se movía cada vez más deprisa.
Mientras contemplaba la veloz energía de su danza, pensé que debía de ser más joven de lo que me había figurado al principio. La potencia del tambor aumentó tanto que parecía imposible que un instrumento tan pequeño pudiera sonar tan fuerte. La voz de Umai adquirió un tono increíblemente grave y vigoroso. Me resultaba dificil reconocer en ella a la persona que había iniciado la danza. Parecía más alta, más robusta, más agresiva y masculina, casi como un guerrero trabado en duelo a muerte con un poderoso enemigo. Umai saltaba y hacía girar el cuerpo con increíble rapidez y energía. Su canto se había transformado en un grito de guerra. Respiraba hondo y con rapidez, y un fulgor victorioso le iluminaba los ojos. Entonces, cogió a la mujer por los hombros, con brusquedad, y le gritó en el idioma de Altai.

La mujer se puso de rodillas. El cabello le colgaba enmarañado. Aún tenía los ojos cerrados y parecía hallarse en un profundo trance. Se movió a gatas hacia el triángulo de madera. La abertura del triángulo tenía el tamaño exacto para que pasara a través de él una persona, y la mujer se internó en él.
Umai le gritó con más fuerza aún. Arrojó el tambor a un lado y empujó a la mujer con las manos desnudas para hacerla pasar por el triángulo. Sus gritos se convirtieron en una melopea quejumbrosa. A la mujer le costaba pasar por el triángulo. Su cuerpo desnudo se debatía y se contraía al rozar dolorosamente los cantos sin desbastar de la madera recién aserrada. Umai procuraba que le resultara aún más doloroso, moviendo el triángulo de un lado a otro para que raspara contínuamente el cuerpo de la mujer mientras ella lo empujaba poco a poco hacia el otro lado.

Yo estaba absorta por completo en la escena que se desarrollaba ante mi. De repente, los peces tallados en la madera cobraron vida para mi y empezaron a nadar de izquierda a derecha por los costados del triángulo. Umai seguía cantando mientras la mujer se aproximaba al final de su lucha por pasar a través del triángulo. Cuando ya casi lo habia conseguido, Umai saltó al otro lado y alzó la piel de ciervo. La mujer se metió a rastras bajo ella y pronto quedó cubierta por completo.

Entonces Umai se puso aún más furiosa y agresiva. Entre gritos y gestos amenazadores, cogió el triángulo de madera y lo rompió. Lo hizo con una expresión de intenso odio, como si en el interior del triángulo se ocultaran legiones de enemigos. Lo pisoteó y después lo golpeó con las manos. A juzgar por su entonación, parecía que estuviera lanzando groseras imprecaciones en su idioma. Cuando sólo quedaron los restos del triángulo esparcidos por el suelo, Umai hizo lo mismo con el tambor. Al poco rato, sólo había astillas y trozos de madera alrededor de la mujer, que seguía cubiena por la piel de ciervo.

Umai se volvió hacia Nicolai y dijo una breve frase en su idioma. No sé cómo, pero comprendí que le pedía que ayudara a la mujer oculta bajo la piel. Umai volvía a parecer una mujer del lugar, menuda y entrada en años, pero ahora yo sabia que en su interior encerraba un tremendo poder. Se sentó en el suelo, sacó una pipa de un bolsillo oculto entre los pliegues de su vestido y se puso a fumar, contemplando tranquilamente cómo Nicolai ayudaba a la mujer a levantarse ya ponerse el resto de su ropa. (…)

Entrevista a una antropologa que estuvo en siberia

“Cuando pasan junto a un árbol, lo saludan”
Tengo 44 años. Nací en Toledo y vivo en Sant Just (Barcelona), pero realizo dos expediciones anuales a Siberia. Me licencié en Geografía e Historia y soy fundadora y directora del centro de investigación de los pueblos indígenas siberianos. Estoy casada y tengo tres hijos. Para mí, la política es el conocimiento de los otros. Soy agnóstica.
(Entrevista realizada por IMA SANCHÍS para LA VANGUARDIA – 04/02/2004)

-Pasa usted mucho tiempo con los indígenas siberianos…

–Sí, desde hace ocho años realizo dos expediciones anuales de dos o tres meses.

–¿Está enganchada?

–La verdad: sí. Tengo allí un pequeño centro de investigación. El entorno es increíble, la atmósfera está limpísima, sin luz eléctrica ni coches. Hay una paz y una energía indescriptibles.

–¿Cuántas etnias hay en Siberia?

–Treinta poblaciones con su propia cultura y su propia lengua.

–¿Qué es lo que más le llama la atención de esos pueblos?

–Su solidaridad absoluta y espontánea. Tienen unas normas muy civilizadas.

–Creía que los civilizados éramos nosotros.

–No lo dirá en serio.

–No.

–Allí, negarle la ayuda a alguien es un deshonor. Es impensable que una anciana le pida a un joven que le corte leña para el invierno y éste le diga que está ocupado. O ponerse a comer y no compartirlo. Es una inteligente estrategia de supervivencia.

–¿Son nómadas?

–No, pero tienen gran movilidad. Son los que siempre se escapan de la Administración rusa, del servicio militar y de las cárceles.

–¿Van a su aire?

–Absolutamente. Rusia ha intentado controlarlos, pero es difícil llegar hasta ellos. Eso les ha permitido mantener sus creencias chamanísticas. Le contaré una cosa curiosa.

–Gracias.

–Los que se encargan de la sanidad de los chorses, un pueblo de la taiga siberiana, aseguran que no hay ni un solo caso de violencia doméstica. Las sociedades cazadoras recolectoras son las más igualitarias del mundo.

–¿Por qué?

–Porque no acumulan, no guardan para mañana, viven al día. Allí la mujer y el hombre son socios, comparten el trabajo duro, los mismos problemas. Se necesitan mutuamente. No tienen tan mitificada la sexualidad como nosotros y no la entienden como una propiedad de uno sobre otro.

–¿Cómo la entienden?

–Cada cual se casa con quien quiere sin ningún tipo de presión familiar, y practican una cierta permisividad sexual. Tanto el hombre como la mujer pueden tener algún episodio de infidelidad sin que nadie se escandalice por ello. Y la mujer es muy independiente: en verano coge su caballo y se va a ver a sus parientes a otros pueblos durante varios días.

–¿Cómo viven?

–De y con la naturaleza. Son cazadores, pescadores y recolectores, y todas las familias tienen una vaca o un caballo. Este mes me voy al punto más frío de la Tierra, a Yakurtia, que puede llegar a los a 80º bajo cero. Allí habitan los evenkos, que son pastores de renos; los montan como a los caballos.

–¿En qué creen estas etnias siberianas?

–En lo mismo que defiende la física quántica, que cada uno de nosotros somos una parte del todo. Para ellos, las plantas, los animales, las piedras, las montañas, los ríos… no son ajenos a nosotros, por eso son tan humildes y respetuosos con la naturaleza.

–¿El hombre no es el amo?

–Dicen que no somos ni más ni menos que los otros seres. Para ellos, las plantas y los animales tienen espíritu, es decir, energía, alma, un sentir al que podemos apelar. Cuando hacen ritos de sacrificio, le piden primero permiso al animal, que puede aceptar o no.

–Dígame, señora antropóloga, ¿sus chamanes son poderosos?

–Sí, sí, claro. En Siberia del sur no toman ningún tipo de alucinógeno, entran en el estado modificado de conciencia a través de la música del tambor. De esa forma se comunican con los espíritus de la naturaleza para obtener ayuda, curar o adivinar.

–¿Usted se ha beneficiado de sus poderes?

–Sí, pero quiero mantener la cabeza fría.

–¿Le cobraron?

–No piden nada a cambio. Una vez llegué a un poblado en busca de una chamana, pero se había ido unos días a recoger el heno. Yo, con mi mentalidad occidental, me quejé. “No se preocupe”, me dijo un chaval.

–¿Y fue a buscarla?

–Sí. Al anochecer vi llegar al chaval con la chamana toda sudada y acalorada: “¿Necesita ayuda?”, me preguntó. Me dio una vergüenza horrible, yo sólo quería hacerle unas preguntas. En otra ocasión contraté a un chico y un par de caballos para visitar una población lejana. Teníamos que partir al amanecer, pero el chico no llegó hasta la tarde. Lo vi venir con una sonrisa de oreja a oreja.

–Se enfadó, claro.

–Sí, y el chico, apenado, me respondió: “Debería saber que si no he venido es porque no he podido”. Es otra filosofía.

–¿Cuál es su conclusión acerca de ellos?

–Son libres, el chamanismo no necesita templos y es muy respetuoso. Llama la atención ver cómo esa gente habla con la naturaleza. Cuando pasan junto a un árbol lo saludan, y cuando hacen un fuego le agradecen su calor con unas gotas de leche, té o vodka. Ven la vida en todo lo vivo y lo respetan.

–No todo debe de ser tan maravilloso.

–No. La mayoría de esas poblaciones tiene problemas de alcoholismo. Creo que es una forma de suicidio de los indígenas.

–¿Pero no eran tan felices?

–Están muy frustrados. La globalización les está alcanzando y creen que lo suyo no vale nada, tienen complejo de inferioridad. Los niños a los 10 años ingresan en internados en las ciudades, y allí se pasan el día delante del televisor y sus promesas.

chamanes

Chamanes

Probablemente es en el Centro y Norte de Asia donde el chamanismo
conserva sus aspectos más antiguos, considerando muchos autores que
pudo ser en estas regiones donde tuvo lugar el comienzo de ésta que
como hemos dicho Mircea Eliade consideraba la “técnica del éxtasis”.
El chamanismo en estas regiones desde tiempo inmemorial sabe utilizar
los poderes secretos que el hombre posee dentro de sí y de los que en
las sociedades modernas se ha perdido el conocimiento. Durante muchos
milenios en aquellas regiones se ha sabido desarrollar el psiquismo
hasta límites insospechados. En este universo que el hombre de
aquellas aisladas culturas se ha creado no puede encontrarse el menor
parecido con la lógica de nuestra cultura occidental. Es como si
hubiesen pasado “al otro lado del espejo” y encontrado allí una nueva
dimensión, un universo de recursos inmensos. Fúndase este chamanismo
norasiático en la seguridad de que existe un espacio sobrenatural al
que el chamán puede acceder por medio de sus técnicas entre las que
desempeña un papel principal la del éxtasis, el vuelo chamánico.

Cuando el chamán por cualquiera de los procedimientos a que haya
accedido a su profesión, termina su aprendizaje y es iniciado tras
duras pruebas, “realiza proezas ante las que la lógica se rebela”
como decía Mircea Eliade, tales como volar por los aires, salirse de
sí mismo, separar el alma del cuerpo, atravesar las llamas sin
quemarse, guiar a los muertos hasta las regiones subterráneas,
ponerse en contacto con las divinidades del mundo del más allá, guiar
a su pueblo y curar sus enfermedades del cuerpo y del alma. Sus
grandes colaboradores son los Espíritus a los que conoce por el
nombre de cada uno y sus mayores enemigos los abasy o demonios. Para
ponerse en relación con estos seres llega a ser un “maestro del
éxtasis”, del trance, unas veces de tipo cataléptico durante el que
queda tan rígido como un cadáver, otras de tipo dramático. Este
trance exige de él un enorme gasto psíquico, nervioso y físico, sin
embargo no muestra la menor fatiga una vez ha terminado.

El chamán en Asia además de curar las enfermedades, es requerido para
dirigir el ritual del nacimiento, del matrimonio y de la muerte,
momentos en los que su fuerza aleja a los malos espíritus. En la
enfermedad que es interpretada como el robo del alma por las
potencias del mal, su acción irá encaminada a recuperar ese alma y
devolverla a su propietario. Esto se realiza por medio de la
ceremonia organizada por el chamán y que recibe el nombre genérico en
muchas tribus de “kamlenie de curación”, palabra que procede el turco
siberiano kam, nombre que recibe el chamán en aquella cultura. Otra
de sus prerrogativas es la adivinación y la precognición, practica la
telepatía y múltiples ritos de caza y pesca para hacerlas propicias.

La palabra chamán ha sido muy estudiada especialmente buscando su
origen. Es indudable que es palabra de la lengua tungús, pero se ha
encontrado el término sánscrito çramana antiquísimo sacado de los
términos pali çramana que significa “monje mendicante”. También se ha
encontrado en la antigua lengua china una palabra sa-men que podría
también estar en la línea etimológica del término.

Entre los Buriatos, Mongoles y Kalmukos al chamán se le llama bö;
entre los Yakutos, ojun; entre los turco-tártaros kam y entre los
esquimales o innuit, se le llama angakok. También hay mujeres
chamanas a las que se llama odügan. Incluso las más viejas
tradiciones de aquellas etnias señalan que el primer chamán fué una
mujer que disponía de poderes maravillosos, y entre los Yakutos,
Ostiakos, Buriatos y Tunguses siempre han sido muy numerosas las
mujeres chamanes. Pero quizás con el tiempo ha disminuído su poder,
debido según refieren los hombres de estas tribus a que la mujer
tiene que dedicar mucho tiempo a la educación y cuidado de los hijos,
a que tienen épocas impuras cuando menstrúan, y que los embarazos les
impiden la práctica del chamanismo. Los autores que han estudiado
estas tribus siempre quedaron sorprendidos de que los vestidos
rituales de los chamanes fuesen femeninos. Esto se explica quizás por
el origen femenino del chamanismo. Entre estas tribus también por el
mismo motivo se ha dado gran relieve a los poderes chamánicos que
desarrollan los homosexuales. Entre los Tchouktches y los Tongas, hay
una clase especial de chamanes homosexuales que son muy apreciados
por sus poderes y que siempre van vestidos de mujer realizando además
tareas de mujeres. Los espíritus les proporcionan los ademanes
propios de las mujeres. Es probable que los anariaeos

de los que hablaba ya Herodoto, y que vivían en el Ponto Euxino
actuando en todo como homosexuales fuesen este tipo de chamanes.

Se llega a ser chamán entre los Lapones, Nenetz, Yakutos, Samoyedos,
Tchouktches, Koriakos, Buriatos, Tunguses, Ostiakos, Aleutas,
Esquimales, Orotches, Yogules, Yukaghires y otros grupos siberianos y
asiáticos del Norte, de diversas maneras.

Unas veces se presenta en un adolescente un instinto, un deseo
irresistible e inexplicable, una vocación espontánea de ser chamán.
Es la llamada de Dios, por regla general desde la infancia en la que
ya se distingue de los otros niños por su deseo de permanecer
aislado, por ser taciturno, encerrado en sí mismo, tiene visiones y
pesadillas, manifestaciones histéricas o epilépticas. Nadie se
inquieta en la casa al verlo así, ya que todos piensan que está
llamado por los Espíritus para ser chamán. Ha sido elegido. Los
espíritus se han apoderado de él. Le será inculcado el saber
necesario después que los Espíritus le torturen una y otra vez.
Tendrá que sufrir muerte y resurrección para llegar a formarse
totalmente. Quedará por horas y aún por días inconsciente, tendido en
un rincón de la yurta que es la vivienda habitual en estas latitudes.

Otra forma de acceder al chamanismo es la transmisión hereditaria.
Los hijos de un chamán ven desde su infancia a su padre actuar y
llegan a aficionarse, si no todos, alguno con más capacidades. La
disciplina y el estudio impuestos por su padre harán de él un buen
chamán.

Puede tratarse de una decisión personal, que es otra forma de
vocación quizás más tardía, adquiriendo por sus propios medios la
habilidad del chamán. Más tarde tendrá que demostrar ésta ante la
asamblea de la tribu, siendo aceptado solamente si pasa las pruebas
exigidas entre las que la más importante es el trance chamánico.

Todavía en algunos casos existe la forma de elección por la tribu o
el clan. Generalmente esto sucede cuando muere el chamán viejo sin
haber dejado a ningún otro formado por él. La elección recaerá sobre
el más preparado del grupo que deberá demostrar que puede ser chamán,
es decir realizar el trance extático.

En todos los casos, un chamán con gran experiencia ha de ser
el “maestro” bajo cuyas órdenes se pondrá el aspirante y del que
recibirá las enseñanzas que va a necesitar. El maestro le enseñará
las “recetas” de plantas u otros medios para curar, los cantos, los
rituales, el toque del tambor, y la técnica del éxtasis. Pero el acto
más importante es el trance durante el cual el maestro producirá la
muerte del discípulo, le extraerá las vísceras cambiándolas por
órganos nuevos, será cortado en fragmentos por los espíritus y luego
reconstruído y resucitado. Así se logra provocar una fuerte crisis
espiritual que modifica su personalidad totalmente.

Entre los Youraks-Samoyedos, el niño nace ya siendo chamán y esto se
aprecia por algún rasgo anómalo que presente al nacer como las
secundinas sobre la cabeza u otros signos. Cuando vaya creciendo, los
trastornos que presenta son considerados como parte del poder que
está desarrollando.

Entre los Tunguses de Manchuria el niño poseído por un espíritu que
le impulsa al chamanismo, huye a la montaña, donde permanece una
semana o más alimentándose de animales que come crudos o de hojas de
árboles. Al cabo de ese tiempo aparece en el poblado todo destrozado,
herida su piel por las ramas, sucio, los cabellos revueltos,
sangrando por las heridas que se ha autoinferido, los ojos perdidos
como si estuviera demente y sin hablar palabra. Su familia le cuida
con esmero porque saben que todo aquello es la posesión por los
Espíritus que le han elegido.

Entre los Tunguses, el alma de un chamán muerto se aparece al joven
candidato y le cuenta que ha sido elegido por los dioses para
sucederle. Puede que el demonio Karghi le visite también con la misma
noticia.

En algunas culturas como entre los Esquimales, la iniciación tiene
lugar en circunstancias muy extrañas. Rassmussen cuenta el caso de
una chamana que lo fué desde que estando un día fuera de su igloo,
vió venir una bola de fuego desde el cielo que se introdujo dentro de
su cuerpo iluminándola interiormente y dándole el don de la segunda
vista. Perdió el conocimiento, y al recobrarlo estaba dotada de todos
los poderes de un chamán. Su hijo también fué chamán después de haber
sido mordido por una morsa. Estas iniciaciones son excepcionales pero
a veces suceden. Ambos caían en trance durante el cual contaban cosas
que parecían imposibles a quienes les escuchaban. Otro esquimal
estuvo cinco días dentro del agua helada y salió vivo al cabo de ese
tiempo sin haberse mojado siquiera las ropas. Desde entonces fué un
chamán con plenos poderes.

Se ha pensado durante mucho tiempo que los chamanes sufrían en común
una forma de esquizofrenia propia del Artico y muchos investigadores
estaban convencidos de la existencia de graves trastornos nerviosos
entre los chamanes. No sólo en estas regiones sino en otras partes
del mundo como en el Sudán los epilépticos son los adivinos, entre
los Chinos y los Hindúes se elige para chamán a los sujetos más
débiles, de salud precaria y de equilibrio psíquico inestable. Pero
sin ir tan lejos, en el curso de unas investigaciones realizadas por
un grupo de mis alumnos de la Universidad, pudieron determinar que en
la provincia de Toledo un elevado porcentaje de curanderos eran
epilépticos que habían llegado a la práctica de curar por imposición
de manos y otras técnicas después de haber comenzado a sufrir sus
ataques. Todos afirmaron al ser interrogados que se sentían mucho
mejor de sus propios males cuando curaban a otros enfermos.

Durante la iniciación chamánica en el Norte de Asia, uno de los
momentos cruciales para el futuro chamán es cuando su espíritu tiene
que descender al Infierno. Las fuerzas allí desatadas, los Espíritus
con los que se encuentra, producen en él auténtico terror y no son
todos los que pueden resistir esta experiencia. Pero si lo soporta,
llega a intimar con aquellas fuerzas que acaban por serle familiares
y útiles en su trabajo futuro. Será así que a través de la enfermedad
nerviosa, sueños, éxtasis, y otros caminos más allá de lo natural,
recibirá los conocimientos que harán de él un experto y que le
proporcionarán los poderes extraordinarios que luego utilizará en las
diversas circunstancias de su vida.

Quizás después del trance iniciático aparecerán en su cuerpo una
serie de estigmas, tales como sangre o manchas rojizas en la piel,
que son expresión de su lucha en los infiernos donde adquiere el don
de la curación.

El maestro le enseña a tocar el tambor mágico, instrumento
inseparable del chamán siberiano. El sonido de este tambor atrae a
los espíritus que le rodean y le induce al trance.

Cuando uno observa una ceremonia chamánica en estas regiones, lo
primero que llama la atención es que, después de haber leído tantas
veces que el chamán es un “enfermo” o un “débil”, se lleva la
sorpresa de que el chamán no aparemnta serlo sino todo lo contrario,
incluso cuando es viejo puede pasarse horas enteras danzando,
cantando, sin mostrar el menor signos de fatiga a pesar de los trajes
que llevan llenos de objetos de metal que pesarán sus buenos 10 o 15
kilogramos. Demuestran una resistencia física y una vitalidad
increíbles.

Una práctica común entre ellos es la de pasar sobre carbones
ardientes o simplemente comerlos como si fuesen caramelos.

En la mayoría de las tribus, el chamán siberiano es el depositario de
las tradiciones de la tribu, aprendidas de viva voz de su o sus
maestros. Son poetas, cantores, músicos, adivinos, sacerdotes,
médicos, verdaderos psicólogos y muchas veces los jefes del grupo.
Como he podido apreciar entre los indios cuna y otras tribus, el
poder chamánico les ha llevado al poder político. Sin embargo, no
viven de su chamanismo, sino que como cualquier otra persona de su
tribu, trabajan el campo, hacen la recolección, cuidan del ganado y
tienen sus medios de subsistencia por medio del trabajo diario.

El chamán necesita sin embargo realizar actos chamánicos puros, ya
que de otra forma, la fuerza psíquica se almacena en su cuerpo y
puede llegar a destruirle. Tiene necesidad de liberar energía.

Conoce los secretos de la sugestión y de la hipnosis, como lo
demuestran el tipo de intervenciones que a veces realizan con un
cuchillo, abriendo el abdomen del paciente, metiendo su brazo en el
interior y extrayendo fuera los intestinos, buscando la parte dañada
y extrayéndola o cambiándola. Luego terminada la intervención sólo
queda su brazo manchado de sangre y la piel del enfermo sin ninguna
cicatriz como si no le hubiese abierto. Como se comprenderá
esta “intervención” es “sugerida” a los que presencian la escena y al
enfermo mismo que no siente la más leve molestia durante la misma.

Loa chamanes siberianos conocen el efecto alucinógeno de la Amanita
muscaria que crece abundante en los bosques de coníferas. Los
kamchadales elaboran un costosísimo licor hecho a base de amanitas
con las que se drogan cuando van a realizar alguna de las ceremonias
como la “kamlenie” de curación. La muscarina se elimina por la orina
sin destruirse después de haber producido su efecto. Esa orina puede
ser bebida por un discípulo que a su vez queda drogado. Durante la
ceremonia se suelen poner una máscara metálica o de madera sobre el
rostro o cerrar los ojos para concentrarse mejor. El vestido
chamánico está recubierto de campanitas, talismanes metálicos y otros
objetos que a veces pesan de 10 a 15 Kg

Las poblaciones siberianas creen en una deidad creadora única, Art-
Toïon-Aga (Padre o Jefe del Mundo) que reside en lo más profundo del
cielo, y que no suele intervenir en la vida de los hombres. Es un
Deus ociosus o Deus sedentis. Pero hay otras deidades o emisarios que
son servidores de ese Dios todopoderoso y que son quienes se ponen en
contacto con los chamanes. Hay otros grandes dioses en las capas del
mundo subterráneo dominadas por Oulou-Toïon, el temible dios negro
del Oeste, que no significa que haga daño a los hombres, por el
contrario fué quien les enseñó el uso del fuego y otras muchas cosas
útiles. Hay otro dios, Baï-Ulgan, que es un dios telúrico, que tiene
esposa e hijos y a quien se ofrecen sacrificios para que dé buenas
cosechas y proteja el ganado.

El chamán siberiano nunca abandona su tambor, elemento fundamental en
todas sus ceremonias, no sólo para llamar a los espíritus sino para
obtener energía vital o entrar en trance. Estos tambores son redondos
en el Norte, y de forma oval en el Sur de Siberia, hechos de piel de
reno o caballo, con el bastidor de madera o de junco trenzado. El
ritmo que determina el tambor al ser batido por el chamán, es
acompañado por las palmadas de los presentes. El chamán, inducido así
al trance comienza a danzar y a emitir sonidos de animales, gruñendo
como un oso, golpeando el suelo con el pie como un caballo, bramando
como un ciervo y ululando como un buho. Otras veces imitará a la
serpiente reptando por el suelo. Más tarde imitará a una paloma, a un
cuervo y otras aves para terminar aullando como un lobo. A cualquiera
que presencia esta escena le parece que quiere imitar los sonidos de
los animales, pero en realidad lo que hace es hablar su lengua, la
lengua de los animales y conversar con ellos, lo que le permite
conocer los secretos de la Naturaleza.

El chamán ostenta durante sus ceremonias unos bastones rematados por
una talla que entre los Buriatos es una cabeza de caballo y entre los
Tunguses una cabeza de reno. El bastón buriato se llama amilka (que
significa “dador de vida”). Estos bastones llevan colgando
campanillas y amuletos como el vestido chamánico. El vestido
chamánico con sus numerosos colgantes es una especie de microcosmos,
un universo emblemático.

Magia, chamanismo, técnicas del éxtasis, trances, vuelos y
penetraciones de un más allá, al otro lado del espejo, ceremonias
iniciáticas cargadas de misterio, rituales extraños, conservación de
la Historia más remota de estas tribus. Todo esto ha llegado hasta
nuestro tiempo de avances tecnológicos, todo esto se refugia en los
más apartados rincones del planeta y es a esos lugares a veces muy
poco accesibles, donde llega el antropólogo deseoso de conocer la
vida de estos hombres de la prehistoria, como si hiciese un viaje por
el túnel del tiempo a una dimensión diferente de la que vivimos.
Mucho se ha estudiado ya en el mundo entero, pero mucho es lo que aún
constituye un enigma en ese misterio de misterios que es el
chamanismo.

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