El chamanismo en el islam

Vladimir Basilov : Le chamanisme

Le chamanisme en islam. Malgré un flou apparent, cette formule reflète exactement le fond du sujet. Le chamanisme ne fait pas partie de l’islam, il est même en contradiction avec la charria. En outre, chez de nombreux peuples, la pratique chamanique a persisté avec le renforcement de l’islam. Ceci était favorisé par les liens très étroits de cette pratique avec les nécessités de vie du peuple.

Apparu en Asie centrale au VIIe siècle, l’islam n’a pas pu anéantir totalement les traditions religieuses antérieures. De plus, le destin de l’islam a été fortement marqué par un lien étroit avec l’héritage des religions qu’il a fait disparaître. En retour, il a adopté nombre de croyances et rites appartenant à d’autres religions, ce qui fut une des principales causes du particularisme local de l’islam dans les différentes régions du monde musulman.

Parmi les vestiges des cultes religieux préislamiques, le chamanisme occupe une place notable, basée sur la représentation des esprits et la magie. Il a forcément exercé une grande influence sur la vie quotidienne des populations d’Asie centrale et du Kazakhstan. Sous cette influence de l’Islam, le chamanisme, comme les vestiges des autres cultes non musulmans, a acquis un caractère islamisé.

Le chamanisme est un phénomène connu depuis plus ou moins longtemps par différents peuples. En corrélation avec ce constat, l’étude, par son essence même, dépasse le cadre de la problématique régionale. Si un même phénomène, propre à la vie de nombreux peuples, éloignés les uns des autres, et ses formes dépendent des particularités historiques de la vie sociale et des traditions culturelles, son étude devient un problème d’importance théorique générale. En outre, il convient de déterminer s’il existe des traits de ce phénomène décelés dans la culture de certains peuples, qui sont caractéristiques pour d’autres cultures, et si on peut les considérer comme généraux.

Les variantes les plus primitives du culte chamanique ont connu au moment de leur fixation ethnologique une longue histoire et ont pu acquérir un aspect archaïque à la suite d’une dégradation. C’est pourquoi les cultes fixés en Sibérie ne constituent pas un chamanisme primitif à son stade initial. Il est évident que pour examiner les règles du développement du chamanisme, il faut disposer de données caractérisant ce culte chez un même peuple ou chez un groupe de peuples, mais à des temps différents. Pour de nombreux peuples, il est impossible d’obtenir ce type de données. Mais le chamanisme d’Asie centrale doit être d’autant plus digne d’attention car l’évolution de nombre de ses éléments peut être éclairée par la comparaison de témoignages ethnographiques avec les sources écrites et la masse de documents comparatifs.

Le chamanisme a constitué toute une époque dans l’histoire des anciennes croyances religieuses et a exercé une influence déterminante ensuite sur les religions des sociétés de classes. Il s’est conservé chez de nombreux peuples sous forme de vestiges dans le cadre des religions ” mondiales”, en adoptant souvent tous les traits du christianisme, du bouddhisme ou de l’islam.

Le chamanisme des peuples d’Asie centrale et du Kazakhstan est intéressant à étudier, non seulement comme variante locale d’un phénomène historique et culturel ayant connu une vaste expansion en son temps, mais aussi et avant tout, comme forme représentant le stade tardif de l’existence du chamanisme dans les conditions d’une suprématie de la religion monothéiste. Il s’agit d’une forme relictuelle du chamanisme qui a acquis son aspect simultanément avec l’idéologie musulmane.

Le chamanisme reste encore un des aspects les moins étudiés de l’ancien mode de vie des peuples d’Asie centrale. Relégué par L’islam dans les recoins de la vie familiale, il n’était que rarement remarquable pour les observateurs étrangers qui ne se mêlaient que superficiellement à la population locale. Des erreurs ont dû être commises en raison de l’impossibilité de réunir des témoignages dignes de foi, ou en raison de leur inexistence.

Le chamanisme peut être étudié de divers points de vue. Il constitue néanmoins avant tout un phénomène historique et culturel, revêtant chez ces divers peuples des traits spécifiques, liés aux particularités de leur mode de vie traditionnel.

En dépit d’une longue tradition d’utilisation du mot “chamanisme”, la littérature savante n’a jusqu’à ce jour pas de définition universellement reconnue du terme. c’est pourquoi chaque auteur préfère exposer ce qu’il entend par chamanisme. Mon avis sur le chamanisme est qu’il est une forme de religion ou de culte dont l’idée centrale est la croyance à la nécessité d’intermédiaires particuliers entre la masse des hommes et les esprits (les déités). Ces intermédiaires semblent être choisis par les dieux qui en font des personnages d’un type spécial et leur prodiguent un enseignement. Le devoir des intermédiaires-chamans est de servir les esprits et, avec leur aide, de protéger du malheur les membres de leur tribu. Les chamans entrent en contact avec les esprits en état d’extase. L’esprit-protecteur semble se fondre avec le chaman en un tout unique ; L’âme du chaman peut quitter son corps et aller vers D’autres mondes sous l’aspect du chaman lui-même ou d’un esprit-protecteur. On considérait que l’aide des esprits conférait aux chamans des forces supranaturelles qui les rendaient aptes à exercer un bon métier, prédire l’avenir, éloigner le malheur, retrouver les disparus, deviner les causes d’une maladie, guérir les malades, etc… En fonction du degré de développement de la société, le chamanisme occupait une place différente dans l’activité religieuse du collectif des hommes.

Au stade initial de l’ordre tribal, le culte chamanique a pu constituer la base de la vie religieuse de la société. Plus tard, avec la formation des relations sociales et des religions polythéistes développées, le chamanisme est relégué à l’arrière-plan, perd son importance et se conserve chez certains peuples sous l’aspect de vestiges tandis qu’il disparaît tout simplement chez d’autres.

Le chamanisme d’Asie centrale n’est pas resté inchangé au cours de son histoire. Même au cours de ce dernier siècle, il a vu des changements notables provoqués par l’évolution de la vie des peuples d’Asie centrale, notamment après la révolution d’Octobre. Tout au long des nombreux siècles précédents, il a suivi une voie de développement longue et complexe. Les spécificités du chamanisme d’Asie centrale reflètent les différentes étapes de l’évolution religieuse, mais aussi le processus d’imbrication de diverses traditions culturelles, incontournables sur un terrain ethnique hétérogène. Cet article tente d’expliquer comment se sont agencées les formes syncrétiques du chamanisme sous lesquelles il est apparu aux yeux des observateurs du siècle dernier et au cours de notre siècle. Les documents sur le chamanisme sont examinés comme une source historique et ethnographique donnant une certaine possibilité de retracer le processus d’évolution des croyances religieuses des peuples d’Asie centrale et du Kazakhstan.

Au cours du dernier millénaire et bien avant, le caractère des changements subis par le culte chamanique a été déterminé par l’influence constante de l’islam. L’idéologie musulmane a considérablement déformé le chamanisme d’Asie centrale, en arrachant certains éléments et en y insérant d’autres. Afin de comprendre l’ampleur de ces changements apparus sous l’influence de l’islam, il faut examiner les données sur le chamanisme la période préislamique, chez des peuples qui, en totalité ou en groupes séparés, se sont fondus dans la population de l’Asie centrale.
* * *

Le chamanisme existe depuis la lointaine antiquité, peut-être même depuis le paléolithique. Il devait se structurer peu après la formation de la croyance aux esprits. Les témoignages archéologiques muets, en dépit des interprétations savantes qu’on leur accorde, ne peuvent être pris au sérieux dans la tentative de définir la frontière historique de l’apparition du chamanisme. Les documents ethnographiques sont bien davantage chargés de sens. Ils dessinent le chamanisme comme un culte religieux connu chez divers peuples de la terre se trouvant sur les plus basses marches de l’évolution sociale.

Les chamans existaient depuis les aborigènes d’Australie jusqu’en Terre de feu. Apparemment, le chamanisme était sous des formes diverses un stade commun par lequel passaient, à un moment donné, tous les peuples du monde. Les documents ethnographiques caractérisent le chamanisme comme une forme de religion existant dans la société avant l’apparition des classes. Avec la notion d’Etat et la complication des relations sociales, apparaissent de nouvelles formes de sacerdoces dans lesquels le prêtre ne prétend pas au choix divin.

Dans les sociétés de classe, le chamanisme recule à l’arrière-plan et se conserve comme culte-vestige périphérique. Ainsi la tendance même du développement religieux de l’humanité montre clairement que le chamanisme appartient au nombre des formes initiales de la religion.

Si l’on accepte cette conception du chamanisme, on peut aisément définir le lien avec une série d’hypothèses concernant le moment de l’apparition du chamanisme chez tel ou tel peuple. Sur un fond de matériel vaste représentant le chamanisme comme une forme de religion archaÔque commune à divers groupes humains, l’argument d’une origine tardive du chamanisme chez certains peuples (par exemples les Ougres de l’Ob, les Mongols etc…) paraît naÔf. Il est évident que chez tous les peuples du monde, les traditions chamaniques datent de la nuit des temps, même si ces traditions ne restaient pas inchangées et si chaque nouvelle époque y laissait son empreinte.
* * *

Il n’existe pas de nom commun pour désigner le chaman en Asie centrale, l’ancien nom général de Kam ayant disparu au XIVe siècle. La diversité des noms du chaman indique que les traditions religieuses et les appellations peuvent être très différentes selon les groupes d’un même peuple.

La fonction du chaman par contre, est toujours la même. On considère qu’avec l’aide de ses esprits-protecteurs, le chaman est capable de :

* connaître les causes d’une maladie et les moyens de les éloigner ;
* soulager les malades grâce à différents rites ;
* prédire l’avenir, “deviner le destin”, notamment celui des personnes éloignées ;
* rechercher des personnes ou des animaux disparus, des objets perdus ou volés et deviner qui sont les coupables.

La plupart des chamans se considèrent aptes à accomplir au moins une partie de ces fonctions. Certains refusent ou ne peuvent accomplir certains rites compliqués ou rechercher les disparus, interroger leurs esprits protecteurs sur l’auteur d’un vol, par crainte de représailles. Par le passé, on prêtait aux chamans des pouvoirs bien plus étendus. Actuellement, chez les Kazakhs, on trouve encore des traces de profonde croyance en un pouvoir de leurs chamans : ils font venir la pluie, ordonnent aux esprits de provoquer le vent, la tempête, la grêle, peuvent transporter une cabane avec tout son contenu d’une rive à l’autre, et soumettre un troupeau de chevaux sauvages. Qui plus est, à l’époque de leur conversion à l’islam, les chamans du Kazakhstan ont eu le rôle de prédire ce qui se passerait et si la nouvelle religion était acceptée ou non par leurs esprits-protecteurs.

On a souvent recours aux chamans pour retrouver des personnes disparues ou des animaux, chameaux ou chevaux. Quant à leur pouvoir de guérison, ils l’exercent non seulement pour guérir les troubles nerveux et psychiques, mais aussi et d’une manière générale tous les maux internes et externes. Certains chamans, parallèlement aux méthodes purement chamaniques de guérison (deviner quel esprit a ordonné le mal ou quel remède le soulagera ou le fera disparaître), utilisent d’autres formes de médecine populaire pour guérir les maux d’estomac, les rhumatismes, les maladies nerveuses, la syphilis…

Il arrive que la maladie ne s’éloigne pas malgré les efforts du chaman et que le patient succombe ; ou à l’inverse, que la personne guérit alors qu’on la croyait condamnée.

Bien que certains chamans aient recours aux remèdes rationnels de la médecine populaire, la fonction de guérisseur du chaman se caractérise non par ces remèdes mais par les actions basées sur la croyance aux esprits. Les esprits sont coupables des maladies et aident le chaman à rendre la santé au malade.

En Asie centrale, on ne différencie pas en général les chamans par catégories. Pourtant quelquefois, et notamment chez les Kirghizes, on distingue les chamans “noirs” et les chamans “blancs”, les uns ou les autres étant plus ou moins puissants selon les régions. D’une manière générale, le chaman noir devine la cause d’une maladie par le battement du pouls et ses visions et la guérit; il lit l’avenir dans des osselets de moutons. Le chaman blanc organise des séances de transe, monte sur le toit de la yourte, lèche jusqu’au sang des objets en métal, invoquant ainsi les esprits et guérit les malades en chassant les mauvais esprits. Enfin une troisième catégorie de chamans invective et maudit les esprits en battant le malade avec de la laine blanche et noire.

Les chamans sont indifféremment hommes ou femmes et ce, quels que soient les peuples et les régions. En outre, dans certaines régions, le rôle de chaman se transmet plutôt par les femmes. Cet éloignement progressif des hommes de l’état et de l’activité de chaman (mais non de la pratique du recours au chaman) est un phénomène assez tardif et s’est vraisemblablement effectué sous l’influence de l’islam. Comme les autorités supérieures de l’islam s’opposaient fermement et constamment aux chamans, la signification sociale de la fonction de chaman a peu à peu décliné.

Le chamanisme d’Asie centrale a pieusement conservé l’antique idée de la transmission héréditaire du don chamanique. Ce don se transmet de père en fils et de mère en fille. Pourtant cette transmission héréditaire n’est pas indispensable et surtout elle est insuffisante : le novice doit en quelque sorte suivre une période de formation auprès d’un chaman plus expérimenté. Il doit d’abord faire la preuve de ses capacités au moyen de visions spécifiques ou d’un état mélancolique, puis recevoir les instructions d’un chaman chevronné qui l’aura choisi.

Parmi les objets qui accompagnent le chaman, un des plus importants est l’instrument de musique ; principal attribut rituel du chaman, c’est en général un tambourin. Le chaman chante sur cette musique, invoque ses esprits-protecteurs et tombe peu à peu en extase. Le tambourin est généralement décoré, souvent du motif solaire tracé avec le sang d’un animal sacrifié, ou de petits trous percés dans la peau, à l’intérieur d’un cercle de sang. Le nombre des trous et des anneaux doit être de quarante. L’instrument qui est aussi utilisé pendant les cérémonies et rites de guérison, se transmet par héritage, s’achète (rarement) ou, dans certains cas, est remis au chaman par les esprits eux-mêmes. L’importance du tambourin est due au fait que C’est l’objet sur lequel se posent les esprits : le chaman le secoue en fin de séance pour libérer les esprits indisciplinés qui y resteraient accrochés.

Le chaman utilise aussi un autre instrument de musique, le Kobyz, instrument à deux ou plus rarement trois cordes joué avec ou sans archet, taillé dans un tronc de mûrier en général. A cet instrument sont liées de nombreuses légendes et on lui prête quelquefois l’âme d’un cheval mystique ou d’un cygne. Il est souvent décoré: le chaman y représente un oeil, une oreille, une tête de chèvre ou de chameau, et y attache une touffe de poils de cheval, de chameau ou de chèvre, ou les plumes d’un aigle.

Parmi les objets rituels du chaman, il faut également citer la badine. Le chaman crache sur les yeux du malade puis le frappe de sa badine pour chasser les mauvais esprits. Ceci est la dernière étape de la cérémonie de guérison qui commence par l’utilisation du tambour et du kobyz, puis le chaman pousse des hurlements rauques, fait divers gestes et grimaces expressifs, et prononce diverses litanies ou formules avec l’espoir de faire quitter le corps aux mauvais esprits.

Le chaman a également comme attribut un couteau avec lequel il frappe le malade et se frappe lui-même, s’infligeant des blessures qui ne saignent pas et fait croire à l’assistance qu’il se transperce le corps. D’autres armes blanches (poignard, sabre) sont également utilisées.

Le miroir est utilisé pour les divinations, lorsque le chaman interroge les esprits au sujet de quelqu’un. Le miroir a des pouvoirs merveilleux chez de nombreux peuples d’Europe et d’Asie.

d’Autres objets attributs du chaman sont issus de la pratique de l’islam : tapis de prière, livre, chapelet. En outre, tous ces objets sont chez certains chamans dans la yourte, rassemblés dans une niche orientée vers l’est et quelquefois protégée par un rideau.

En ce qui concerne la tenue vestimentaire du chaman, elle diffère selon les peuples : un bonnet en peau et plumes de cygne, un long manteau comme celui des derviches, blanc en signe de pureté ou fait de morceaux de tissus bigarrés, sur lesquels sont appliqués des ronds de tissu, de métal, voire de verre ; quelquefois aussi, les chamans portent sur ordre de leurs esprits protecteurs, des vêtements et foulards de femme, prennent une allure, une démarche et une voix féminines : certains esprits n’aiment pas les hommes dans leur tenue et peuvent dit-on les étouffer dans leur sommeil s’ils restent habillés en hommes.

Dans la vie quotidienne, le chaman est comme les autres villageois dont il ne se différencie guère, si ce n’est par un comportement quelquefois pouvant paraître bizarre, parce que dicté par les esprits. Il est souvent à l’écart des autres, a un visage sérieux voire sinistre, paraît toujours concentré et son attitude est empreinte de simplicité. Certains chamans ne fréquentent guère la foule et les fêtes et ne mangent pas de nourriture préparée ailleurs que chez eux et par eux, par peur des esprits. Selon les exigences de ces derniers et sous peine de représailles, tel chaman ne mange pas de sel ou de poivre, tel autre ne se sert pas de vaisselle étrangère, jeûne en cas de mort dans une maison, ne reçoit pas directement d’argent.

La position sociale du chaman a été différente selon les périodes. Après la conversion à l’islam, le rôle social du chaman a décliné. Au XVIIIe siècle, les Kazakhs croyaient encore fermement à la toute-puissance du chaman mais au siècle dernier son influence a chuté et on a eu moins recours à lui, voire on s’en moquait. Les chamans eux-mêmes se rencontrent moins fréquemment, et ont appris avec l’arrivée des Russes, que les docteurs russes soignaient aussi les maladies. Pourtant, même si le fait n’est plus général, le chaman est encore sollicité et consulté, et accomplit des guérisons inexplicables.

D’après la tradition, le don de chamaniser se manifeste par des désordres pathologiques causés par les esprits. Cette “maladie” du chaman n’en est pas une, car le chaman reste toujours maître de son état et chamanise en pleine possession de sa volonté.

Les différentes étapes de la “maladie” du chaman sont en fait les différentes étapes du rituel de l’initiation du chaman :

* mort et résurrection ;
* souvenir de supplices et tortures infligés par les esprits ;
* enlèvement (initiation) du chaman par les esprits ;
* éducation du chaman par les esprits et/ou stage auprès d’un vieux chaman.

Le succès de la séance rituelle de chamanisation dépend de la personnalité et du talent du chaman qui doit pouvoir sans cesse prouver sa puissance sous peine de perdre sa crédibilité. Il doit être bon musicien, bon chanteur, savoir faire des tours accomplis en état d’extase, atteinte au moyen de la volonté et transmise à l’assistance.

Sous l’influence de l’islam, la tradition religieuse repose sur les esprits car l’au-delà n’est accessible qu’aux saints. Parmi les esprits préislamiques, les chamans ont gardé les esprits Tigre, Loup, Aigle et Serpent. d’une manière générale, les esprits sont de trois catégories : les esprits bienfaisants, les démons malfaisants et les esprits avec lesquels les humains peuvent avoir des relations sexuelles (ces derniers viennent de la mythologie iranienne).

Sous l’influence de l’islam également, le chamanisme prend un aspect islamique, bien qu’en cas de concurrence entre le mollah et le chaman, c’est ce dernier qui l’emporte parce que plus efficace. Le chamanisme islamisé est étroitement lié au culte des saints du soufisme : certains de ces saints prennent l’aspect de chamans et se font intermédiaires entre Dieu et les hommes. Le soufisme s’est développé sous sa forme populaire et les derviches errants ont un caractère chamanique : ils portent des bonnets en plumes de cygne, des ceintures ornées de grelots, des badines symbolisant le cheval mythique.

La plupart des peuples d’Asie centrale ont accepté des religions monothéistes mais ils ont gardé leurs traditions chamaniques. Ceci permet de dire que, bien qu’en voie naturelle de désintégration, le chamanisme est toujours vivant. En dehors des clichés stéréotypés du chaman psychopathe, adonné aux substances hallucinogènes, le chaman aujourd’hui est un être doué d’une forte volonté, qui reste maître de son état d’extase obtenu par autosuggestion.

Vladimier Basilov

http://www.sfiedi.fr/cahiers/chamanisme.html, 5 0ctobre 1998

Vladimir Basilov: El chamanisme El chamanisme en islam. A pesar de una borrosidad aparente, esta fórmula refleja exactamente el fondo del tema. El chamanisme no forma parte del islam, está incluso en contradicción con la arrastró. Además en numeroso pueblo, la práctica chamanique persistió con el refuerzo del islam. Esto era favorecido por los vínculos muy estrechos de esta práctica con las necesidades de vida del pueblo. Aparecido en Asia Central al VIIe siglo, el islam no pudo destruir completamente las tradiciones religiosas previas. Además, el destino del islam mucho se ha caracterizado por un estrecho vínculo con la herencia de las religiones que hizo desaparecer. A cambio, adoptó numerosos creencias y ritos que pertenecían a otras religiones, lo que fue una de las principales causas del particularismo local del islam en las distintas regiones del mundo musulmán. Entre los vestigios de los cultos religiosos préislamiques, el chamanisme ocupa un notable lugar, basado en la representación de los espíritus y la magia. Inevitablemente ejerció una gran influencia sobre la vida diaria de las poblaciones de Asia Central y Kazajstán. Bajo esta influencia del Islam, el chamanisme, como los vestigios de los otros cultos no musulmanes, adquirió un carácter islamizado. El chamanisme es un fenómeno conocido desde más o menos mucho tiempo por distinto pueblo. En correlación con esta acta, el estudio, por su gasolina propia, sobrepasa el marco de la problemática regional. Si un mismo fenómeno, consustancial a la vida de numeroso pueblo, distantes uno, y sus formas dependen de las particularidades históricas de la vida social y las tradiciones culturales, su estudio se convierte en un problema de importancia teórica general. Además conviene determinar si existe características de este fenómeno detectadas en la cultura de algún pueblo, que es característico para otras culturas, y si se puede considerarlos como generales. Las alternativas más primitivas del culto chamanique conocieron en el momento de su fijación ethnológica una larga historia y pudieron adquirir un aspecto anticuado tras una degradación. Esta es la razón por la que los cultos fijados en Siberia no constituyen un chamanisme primitivo a su fase inicial. Está claro que para examinar las normas del desarrollo del chamanisme, es necesario disponer de datos caracterizando este culto en un mismo pueblo o en un grupo de pueblo, pero a tiempo diferente. Para numeroso pueblo, es imposible obtener este tipo de datos. Pero el chamanisme de Asia Central debe ser más digno de atención ya que la evolución de número de sus elementos puede ser encendida en la comparación de testimonios etnográficos con las fuentes escritas y la masa de documentos comparativos. El chamanisme constituyó un tiempo entero en la historia de las antiguas creencias religiosas y ejerció una influencia determinante a continuación sobre las religiones de las sociedades de clases. Se conservó en numeroso pueblo en forma de vestigios en el marco de las religiones “mundiales”, adoptando a menudo todas las características del cristianismo, el budismo o el islam. El chamanisme del pueblo de Asia Central y Kazajstán es interesante de estudiar, no sólo como alternativa local de un fenómeno histórico y cultural que conoce una extensa extensión en su tiempo, sino también y sobre todo, como forma representando la fase tardía de la existencia del chamanisme en las condiciones de una supremacía de la religión monothéiste. Se trata de una forma relictuelle del chamanisme que adquirió su aspecto simultáneamente con la ideología musulmán. El chamanisme permanece aún uno de los aspectos menos estudiados del antiguo método de vida del pueblo de Asia Central. Relegado por el islam en los recovecos de la vida familiar, no era más que raramente notable para los observadores extranjeros que so’lo se mezclaban superficialmente a la población local. Errores debieron cometerse debido a la imposibilidad de reunir dignos testimonios de fe, o debido a su inexistencia. El chamanisme puede estudiarse desde distintos puntos de vista. Constituye sin embargo sobre todo un fenómeno histórico y cultural, revistiendo en este distinto pueblo características específicas, vinculados a las particularidades de su método de vida tradicional. A pesar de una larga tradición de utilización de la palabra “chamanisme”, la literatura sabia no tiene hasta la fecha definición universalmente reconocida del término por eso cada autor prefiere exponer quien entiende por chamanisme. Mi dictamen sobre el chamanisme es que ha una forma de religión o culto cuya idea central es la creencia a la necesidad de intermediarios particulares entre la masa de los hombres y los espíritus (las deidades). Estos intermediarios parecen ser elegidos por dioses que hacen personajes de un tipo especial y les prodigan una enseñanza. El deber de los intermédiaires-chamans es servir los espíritus y, con su ayuda, proteger de la desdicha a los miembros de su tribu. Los chamans entran en contacto con los espíritus en estado de éxtasis. El espíritu-protector parece fundirse con el chaman en un u’nico conjunto; El alma del chaman puede dejar su cuerpo e ir hacia otros mundos bajo el aspecto del propio chaman o de un espíritu-protector. Se consideraba que la ayuda de los espíritus confería a los chamans fuerzas supranaturelles que la volvían aptas a ejercer un buen oficio, predecir el futuro, a alejar la desdicha, a encontrar los desaparecidos, a conjeturar las causas de una enfermedad, curar los enfermos, etc… en función del grado de desarrollo de la sociedad, el chamanisme ocupaba un diferente lugar en la actividad religiosa del colectivo de los hombres. En la fase inicial de orden tribal, el culto chamanique pudo constituir la base de la vida religiosa de la sociedad. Más tarde, con la formación de las relaciones sociales y religiones desarrollados polythéistes, el chamanisme se relega a los orígenes, pierde su importancia y se conserva en algún pueblo bajo el aspecto de vestigios mientras que desaparece simplemente en otros. El chamanisme de Asia Central no no cambió durante su historia. Incluso durante este último siglo, vio notables cambios causados por la evolución de la vida del pueblo de Asia Central, en particular, después de la revolución de Octubre. A lo largo de los numerosos siglos anteriores, siguió una vía de desarrollo larga y compleja. Las especificidades del chamanisme de Asia Central reflejan las distintas etapas de la evolución religiosa, y también el proceso de coincidencia de distintas tradiciones culturales, inevitables sobre un terreno étnico heterogéneo. Este artículo intenta explicar cómo se han arreglado las formas sincréticas del chamanisme bajo las cuales apareció a los ojos de los observadores del siglo pasado y durante nuestro siglo. Los documentos sobre el chamanisme se examinan como una fuente histórica y etnográfica que da una determinada posibilidad de describir el proceso de evolución de las creencias religiosas del pueblo de Asia Central y Kazajstán. Durante el último milenio y mucho antes, el carácter de los cambios sufridos por el culto chamanique vino determinado por la influencia constante del islam. La ideología musulmán deformó considerablemente el chamanisme de Asia Central, arrancando algunos elementos e insertando otros. Con el fin de incluir la amplitud de estos cambios aparecidos bajo la influencia del islam, es necesario examinar los datos sobre el chamanisme el período préislamique, en pueblo que, enteramente o en grupos separados, se fundió en la población del Asia Central. * * * El chamanisme existe desde la alejada antigüedad, quizá incluso desde el paleolítico. Debía estructurarse poco después la formación de la creencia a los espíritus. Los testimonios arqueológicos mudos, a pesar de las interpretaciones sabias que se les conceden, no pueden tomarse seriamente en la tentativa de definir la frontera histórica de la aparición del chamanisme. Los documentos etnográficos se encargan mucho más de sentido. Dibujan el chamanisme como un culto religioso conocido en distinto pueblo de la tierra que se encuentra sobre las más bajas marchas de la evolución social. Los chamans existían desde los aborígenes de Australia hasta Tierra de Fuego. Al parecer, el chamanisme estaba bajo distintas formas una fase común por la cual pasaba, en un momento dado, todo el pueblo del mundo. Los documentos etnográficos caracterizan el chamanisme como una forma de religión que existe en la sociedad antes de la aparición de las clases. Con el concepto de Estado y la complicación de las relaciones sociales, aparecen de nuevas formas de sacerdocios en que el sacerdote no pretende a la elección divina.

En las sociedades de clase, el chamanisme retrocede a los orígenes y se conserva como culto-vestigio periférico. Así la tendencia misma del desarrollo religioso de la humanidad pone de manifiesto claramente que el chamanisme pertenece entre las formas iniciales de la religión.

Si se acepta esta concepción del chamanisme, se puede fácilmente definir el vínculo con una serie de hipótesis relativas al momento de la aparición del chamanisme en tal o cual pueblo.

Sobre un fondo de material extenso que representa el chamanisme como una forma de religión archaÔque común a distintos grupos humanos, el argumento de un origen tardío del chamanisme en algún pueblo (por ejemplos el Ougres del Ob, los Mongoles etc…) parece naÔf. Está claro que en todo el pueblo del mundo, las tradiciones chamaniques datan de la noche tiempo, aunque estas tradiciones no no cambiaban y si cada nuevo había su impresión.

* * *
No existe nombre común para designar el chaman en Asia Central, el antiguo nombre general de Kam desapareciendo al XIVe siglo. La diversidad de los nombres del chaman indica que las tradiciones religiosas y los nombres pueden ser muy diferentes según los grupos de un mismo pueblo.

La función del chaman por el contrario, es la misma todavía. Se considera que con la ayuda de sus espíritus-protector, el chaman es capaz de:
* conocer las causas de una enfermedad y los medios de alejarlos;
* aliviar los enfermos gracias a distintos ritos;
* predecir el futuro, “conjeturar el destino”, en particular, el de las personas distantes;
* buscar personas o animales desaparecidos, objetos perdidos o robados y conjeturarlos que son los culpables.

La mayoría de los chamans se consideran apta a realizar al menos una parte de estas funciones.

Algunos se niegan o no pueden realizar algunos ritos complicados o buscar a los desaparecidos, preguntar sus espíritus protectores sobre el autor de un vuelo, por temor de represalias. En el pasado, se prestaban a los chamans poderes bien más amplios.

Actualmente, en los Kazajos, se encuentran aún rastros de profunda creencia en un poder sus de chamans: hacen venir la lluvia, piden a los espíritus causar el viento, la tormenta, el granizo, pueden transportar una choza con todo su contenido de una orilla, y someter a una manada de caballos salvajes. Quién más es, en la época de su conversión al islam, los chamans de Kazajstán tuvo el papel predecir lo que pasaría y si la nueva religión era aceptada o no por sus espíritus-protector. Se recurre a menudo a los chamans para encontrar personas desaparecidas o animales, camellos o a caballos. En cuanto a su poder de curación, lo ejercen no sólo para curar los desordenes nerviosos y psíquicos, sino también y generalmente todos los males internos y externos.

Algunos chamans, en paralelo a los métodos puramente chamaniques de curación (conjeturar qué espíritu pidió el mal o qué remedio lo aliviará o lo hará desaparecer), utilizan otras formas de medicina popular para curar los males de estómago, los reumatismos, las enfermedades nerviosas, la sífilis… Sucede que la enfermedad no se aleja a pesar de los esfuerzos del chaman y que el paciente sucumbe; o al contrario, que la persona cura mientras que se la creía condenado. Aunque algunos chamans recurran a los remedios racionales de la medicina popular, la función de curandero del chaman se caracteriza no por estos remedios pero por las acciones basadas en la creencia a los espíritus. Los espíritus son culpables de las enfermedades y ayudan al chaman a volver la salud al enfermo. En Asia Central, no se diferencian en general los chamans por categorías. Con todo a veces, y, en particular, en el Kirguizo, se distinguen los chamans “negros” y los chamans “blancos”, unos u otros siendo más o menos potente según las regiones. Generalmente, el chaman negro conjetura la causa de una enfermedad por la pulsación del pulso y sus visiones y lo cura; lee el futuro en huesecillos de ovejas. El chaman blanco organiza sesiones de ansiedad, monta sobre el techo de la cabaña de los pastores mongoles, lame hasta la sangre objetos en metal, alegando así los espíritus y cura a los enfermos expulsando los malos espíritus. Finalmente una tercera categoría de chamans increpa y maldice los espíritus pegando al enfermo con lana blanca y negra. Los chamans son indiferentemente hombres o mujeres y esto, cualquiera que sea el pueblo y las regiones. Además en algunas regiones, el papel de chaman se transmite más bien por las mujeres. Este alejamiento progresivo de los hombres del estado y la actividad de chaman (pero no de la práctica del recurso al chaman) es un fenómeno bastante tardío y se efectuó probablemente bajo la influencia del islam. Como las autoridades superiores del islam se oponían firme y constantemente a los chamans, el significado social de la función de chaman poco a poco declinó. El chamanisme de Asia Central conservó piadosamente la antigüedad idea de la transmisión hereditaria de la subvención chamanique. Esta subvención se transmite de padre en hilos y de madre en muchacha. Con todo esta transmisión hereditaria no es indispensable y sobre todo es insuficiente: el principiante debe hasta cierto punto seguir un período de formación para un chaman más con experiencia. Debe en primer lugar demostrar sus capacidades por medio de visiones específicas o de un estado melancólico, luego recibir las instrucciones de un chaman experto que lo habrá elegido. Entre los objetos que acompañan el chaman, uno del el más importante es el instrumento de música; principal atributo ritual del chaman, es en general un tamboril. El chaman canta sobre esta música, alega sus espíritus-protector y cae poco a poco en éxtasis. El tamboril se decora generalmente, a menudo del motivo solar trazado con la sangre de un animal sacrificado, o de pequeños agujeros taladrados en la piel, dentro de un círculo de sangre. El número de los agujeros y anillos debe ser de cuarenta. El instrumento que también se utiliza durante las ceremonias y ritos de curación, se transmite por herencia, se compra (raramente) o, en algunos casos, es vuelto a poner al chaman por los propios espíritus. La importancia del tamboril se debe al hecho de que es el objeto sobre el cual se plantean los espíritus: el chaman lo sacud en final de sesión para liberar los espíritus indisciplinados habría colgado. El chaman utiliza también otro instrumento de música, el Kobyz, instrumento a dos o más raramente tres cuerdas jugado con o sin arco, estado cortado en un tronco de morera en general. A este instrumento están vinculadas numerosas leyendas y se le presta a veces el alma de un caballo místico o de un cisne. Se decora a menudo: hay un ojo, una oreja, una cabeza de cabra o camello, hay un penacho de pelos de caballo, camello o cabra, o las plumas de un águila. Entre los objetos rituales del chaman, es necesario citar también del badine. El chaman escupe sobre los ojos del enfermo luego lo afecta de del badine para expulsar los malos espíritus. Esto es la última etapa de la ceremonia de curación que comienza por la utilización del tambor y el kobyz, luego el chaman empuja aullidos roncos, hace distintos gestos y grimaces expresivos, y pronuncia distintas letanías o fórmulas con la esperanza de hacer dejar el cuerpo a los malos espíritus. El chaman tiene también como atributo un cuchillo con el cual él mismo afecta al enfermo y se afecta, infligiéndose de las heridas que no sangran y hacen creer a la asistencia que se atraviesa el cuerpo. Se utilizan también otras armas blancas (puñal, sable). El espejo se utiliza para las adivinaciones, cuando el chaman pregunta los espíritus con respecto a algún uno. El espejo tiene poderes maravillosos en numeroso pueblo de Europa y Asia. Otros objetos atributos del chaman son resultantes de la práctica del islam: manta para oraciones, libro, serie. Además todos estos objetos están en algunos chamans en la cabaña de los pastores mongoles, reunidos en un nicho orientado hacia el y a veces se protege por una cortina. Por lo que se refiere al comportamiento de indumentaria del chaman, difiere según el pueblo: un gorro en piel y plumas de cisne, un largo abrigo como el de los derviches, blanco en señal de pureza o hace de pedazos de tejidos variados, sobre los cuales se aplican algunos redondos de tejido, de metal, o incluso de vidrio; a veces también, los chamans se refieren a orden de sus espíritus protectores, las prendas de vestir y fulares de mujer, toman un paso, un planteamiento y una voz femeninos: algunos espíritus les no gustan a los hombres en su comportamiento y pueden dicho obstruirlos en su sueño si permanecen equipados en hombres. En la vida diaria, el chaman está como los otros campesinos cuyos se diferencia apenas, si no está por un comportamiento a veces que puede parecer raro, porque dictado por los espíritus. Está a menudo a la divergencia de los otros, tiene una cara seria o incluso siniestro, parece siempre concentrado y su actitud se impresiona de simplicidad. Algunos chamans apenas frecuentan la muchedumbre y las fiestas y no comen comida preparada a otra parte que en ellos y por ellos, por miedo de los espíritus. Según las exigencias de estos últimos y so pena de represalias, tal chaman no come sal o pimienta, tal otro no se sirve de vajilla extranjera, ayuna en caso de muerte en una casa, no recibe directamente dinero. La posición social del chaman fue diferente según los períodos. Después de la conversión al islam, el papel social del chaman declinó. Al XVIIIe siglo, los Kazajos creían aún firmemente a la omnipotencia del chaman pero al siglo último sonido influencia cayó y se recurrieron menos él, o incluso se burlaba. Los propios chamans se encuentran más frecuentemente, y aprendieron con la llegada Rusos, que los doctores rusos se ocupaban también las enfermedades. Con todo, aunque el hecho no es ya general, el chaman se solicita aún y se consulta, y realiza curaciones inexplicables. Según la tradición, la subvención de chaman se manifiesta por desórdenes patológicos causados por los espíritus. Esta “enfermedad” del chaman no es una, ya que el chaman sigue siendo principal de su estado y chama en plena posesión de su voluntad. Las distintas etapas de la “enfermedad” del chaman son en realidad las distintas etapas del ritual de la iniciación del chaman: * muerte y resurrección; * recuerdo de suplicios y torturas infligidos por los espíritus; * retirada (iniciación) del chaman por los espíritus; * educación del chaman por los espíritus y/o período de prácticas para un viejo chaman. El éxito de la sesión ritual de chamanisation depende de la personalidad y el talento del chaman que debe poder sin cesar probar su potencia so pena de perder su credibilidad. Debe ser buen músico, buen cantante, conocimientos técnicos de las vueltas realizadas en estado de éxtasis, alcanzado por medio de la voluntad y transmitido a la asistencia. Bajo la influencia del islam, la tradición religiosa se basa en los espíritus ya que el más allá no es accesible que a los santos. Entre los espíritus préislamiques, los chamans guardaron los espíritus Tigre, Lobo, Águila y Serpiente generalmente, los espíritus son de tres categorías: los espíritus bienfaisants, los demonios malfaisants y los espíritus con los cuales los humanos pueden tener relaciones sexuales (estos últimos vienen de la mitología iraní). Bajo la influencia del islam también, el chamanisme toma un aspecto islámico, aunque en caso de competencia entre el mollah y el chaman, es este último que triunfa porque más eficaz. El chamanisme islamizado está estrechamente vinculado al culto de los santos del soufisme: algunos de estos santos toman el aspecto de chamans y se hacen intermedios entre Dios y los hombres. El soufisme se desarrolló bajo su forma popular y los derviches errantes tienen un carácter chamanique: llevan gorros en plumas de cisne, cinturones adornados de grelots, de los badines simbolizando al caballo mítico. La mayoría del pueblo de Asia Central aceptó religiones monothéistes pero guardaron sus tradiciones chamaniques. Esto permite decir que, aunque en vía natural de desintegración, el chamanisme es siempre vivo. Aparte de los tópicos estereotipados del chaman psychop, dedicado a las sustancias alucinógenos, el chaman hoy es un ser dotado de una fuerte voluntad, que sigue siendo amo de su estado de éxtasis obtenido por autosuggestion. Vladimier Basilov